L'Europe sur le point de lancer le plan d'aide aux banques espagnoles

Une réunion téléphonique de l'Eurogroupe est prévue à 16h00 au sujet de l'Espagne. Elle devrait donner lieu à une déclaration qui souligne l'intention de l'Espagne de solliciter de l'aide, et l'engagement de l'Eurogroupe d'y accéder. Sur le fond, les dirigeants européens doivent s'accorder des modalités du plan d'aide pour le secteur bancaire espagnol, asphyxié par son exposition à l'immobilier.
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 La zone euro met samedi la dernière main à un plan de sauvetage pour le secteur bancaire espagnol face à une pression croissante des marchés et de ses partenaires internationaux, même si Madrid n'a pas encore lancé un appel à l'aide en bonne et due forme. Une réunion téléphonique de l'Eurogroupe est prévue à 16h00 au sujet de l'Espagne, selon l'AFP. Son ordre du jour est "l'approbation d'une déclaration qui souligne l'intention de l'Espagne de solliciter de l'aide, et l'engagement de l'Eurogroupe d'y accéder", selon une source gouvernementale européenne. L'objectif des discussion reste de dessiner les contours du plan d'aide pour le secteur bancaire espagnol, asphyxié par son exposition à l'immobilier.

Le 4eme plan d'aide pour un pays de la zone euro

Ce plan d'aide sera le quatrième pour un pays de la zone euro depuis le début de la crise de la dette fin 2009, mais à la différence des Grecs, des Irlandais et des Portugais, les Espagnols pourraient obtenir un plan "sur mesure" qui concerne uniquement le secteur bancaire. Jusqu'ici Madrid s'est refusé à lancer un appel à l'aide par crainte de se voir imposer un programme comme la Grèce qui irait de pair avec des conditions strictes dictées par ses bailleurs de fonds internationaux. Mais le gouvernement n'est plus aussi catégorique. "Il y a une réunion convoquée par Bruxelles. Nous attendons d'en voir les résultats et nous analysons le rapport du Fonds monétaire international (FMI)", a déclaré samedi à l'AFP une source gouvernementale espagnole. Madrid semble s'être déjà résigné, selon une source gouvernementale européenne, selon laquelle l'aide a déjà été demandée de manière officieuse depuis quelques jours.

La banque centrale allemande se fait pressante

En attendant, le président de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann, a invité l'Espagne à demander de l'aide au fonds de secours de la zone euro. "Si l'Espagne se sent dépassée par ses besoins de financement, elle doit utiliser les instruments qui ont été créés pour cela", a-t-il dit dans un entretien au journal dominical allemand Welt am Sonntag. Le calendrier s'est accéléré quand le FMI a révélé vendredi soir, avec trois jours d'avance, que les besoins de recapitalisation des banques espagnoles s'élevaient à au moins 40 milliards d'euros. Mais les banques auront vraisemblablement besoin de davantage de fonds pour s'assurer de l'existence d'un "pare-feu crédible" dans le pire des scénarios, selon une responsable de l'institution.

Si aucun montant précis ne circule, le plan d'aide devrait imposer des contreparties au seul secteur bancaire, selon une source gouvernementale européenne, ce qui devrait contenter le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy qui doit composer avec un chômage de masse et un dérapage des comptes publics.

Pas encore de calendrier ni de modalités précise de l'aide

En revanche, "il n'y pas de calendrier et pas de choix de l'instrument non plus (pour recapitaliser les banques espagnoles)" qui est laissé ouvert à ce stade, a précisé une des sources interrogées. Une solution esquissée cette semaine consisterait à verser directement de l'argent provenant du fonds de secours européen, le FESF ou le MES qui doit être lancé début juillet, dans le Fonds public espagnol d'aide au secteur bancaire (Frob). Mais Berlin est resté muet sur cette option qui pourrait mettre la pression sur le secteur financier et non sur le gouvernement espagnol.

Si les marchés sont restés calmes vendredi, la pression est montée d'un cran avec des déclarations de Moody's. L'agence de notation a estimé que l'évolution de la situation en Grèce et en Espagne pourrait l'inciter à abaisser la note de nombreux pays de la zone euro, y compris celle de pays bénéficiant, à ses yeux, de la note maximale "Aaa" comme la France ou l'Allemagne.

Les déclarations politiques de multiiplient

Sur le plan politique, les appels se sont multipliés: le président Barack Obama, inquiet pour l'économie de son pays, a pressé ses partenaires européens d'agir rapidement. "Ce qui mine actuellement les efforts pour conserver l'euro, ce sont les incertitudes et les doutes sur la vision à long terme des hommes politiques et la pérennité de la zone euro", a affirmé de son côté la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, dans une interview à la presse allemande.

Un sommet des dirigeants de l'UE, qui doit ouvrir la voie à un renforcement de l'intégration européenne, est prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles.

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Commentaires 3
à écrit le 10/07/2012 à 0:49
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696 mots, et pas une réponse à la question essentielle, qui n'est même pas abordée : serait-ce un prêt ou un cadeau ?

à écrit le 10/06/2012 à 15:27
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planche à billet une bonne nouvelle? LES ACTIFS immobiliers "fictifs" en face méthode de cavalerie remboursée il reste une seule methode pour rembourser .......10 ans d inflation et rembourser en monnaie de singe

à écrit le 09/06/2012 à 22:00
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Hélas, ce ne sont pas les réunions internationales, les rencontres au sommet et tout le reste qui résoudront cette crise catastrophique de l'euro. Quelque soit le prix et les commentaires de nos financiers et de nos politiciens, il faut absolument en...

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