Malgré l'augmentation de leur pouvoir d'achat (une hausse d'environ 2% par habitant prévue en 2019), les Français continuent de jouer les écureuils. Selon le dernier Observatoire de l'épargne réglementée, publié jeudi 4 juillet par la Banque de France, l'encours des produits d'épargne encadrés par l'Etat a passé la barre des 750 milliards d'euros fin 2018 (751 milliards très exactement), soit une progression de 2,5%.
L'épargne placée dans les Livrets A, les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS), les Plans d'épargne logement et autres produits « d'épargne réglementée », représente désormais 15% du patrimoine financier des ménages, qui se chiffre au total à 5.002 milliards d'euros, précise la banque centrale dans un communiqué.
Livret A : 11 milliards d'euros supplémentaires placés en 2018
Cette évolution à la hausse s'explique principalement par l'indétrônable Livret A. Malgré son taux de rémunération historiquement bas (il est fixé à 0,75% depuis le 1er août 2015 et restera à ce niveau jusqu'au 31 janvier prochain), le produit d'épargne préféré des Français enregistre une collecte en nette hausse. Les particuliers y ont placé 11 milliards d'euros supplémentaires en 2018, après une hausse de 8 milliards d'euros en 2017. L'encours de Livrets A détenu par les personnes physiques atteint désormais 264 milliards d'euros, "un niveau historique", souligne le rapport.
Au total, on dénombrait 55 millions de Livrets A fin 2018, un chiffre quasi stable comparé à 2017. "Avec 180.000 unités en moins, la baisse du nombre de livrets A est très faible (- 0,2%)", estime l'Observatoire. Le taux de détention des personnes physiques s'établit ainsi à 82 % pour la deuxième année consécutive.
Comment expliquer une telle popularité ?
"Malgré une rémunération nette d'inflation négative, en moyenne, en 2018, le Livret A reste attractif du fait de ses avantages en matière de liquidité, de garantie des dépôts et de fiscalité", explique Emmanuel Charron, secrétaire général de l'Observatoire de l'épargne réglementée, cité dans le rapport.
Le dynamisme de l'épargne réglementée est également soutenu par le LDDS, dont l'encours a augmenté de 3 milliards d'euros pour s'établir à un peu plus de 107 milliards d'euros. A eux deux, le Livret A et le LDDS représentent la moitié de l'encours de l'épargne réglementée.
Le Livret d'épargne populaire n'a pas la cote
En revanche, le Livret d'épargne populaire (LEP), soumis à un plafond de ressources mais présentant une rémunération plus avantageuse (1,25% net d'impôts) a perdu 260.000 comptes malgré sa promotion par le gouvernement. Ce placement représente aujourd'hui moins de 6% de l'épargne réglementée des ménages avec un encours de 43,3 milliards d'euros.
"En dépit de sa rémunération avantageuse, le LEP semble effectivement peu connu, ou peu prisé, des personnes physiques", note l'Observatoire, précisant que des mesures devraient rapidement être mises en oeuvre pour faciliter la vérification des conditions d'éligibilité des ménages, "la démarche actuelle reposant sur la mise à disposition de leur avis d'imposition trouvant ses limites."
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