Prison à perpétuité en Chine pour une méga chaîne de Ponzi

Deux cadres du site de prêts participatifs en ligne Ezubao, reconnus coupables d'avoir escroqué 900.000 investisseurs pour plus de 7 milliards d'euros, ont été condamnés à la prison à vie par un tribunal de Pékin.
Ezubao était la première plateforme de prêts participatifs en ligne en Chine. Ici un stand lors d'un salon à Péklin. Le site a cessé son activité en décembre 2015 et la police chinoise a découvert une gigantesque pyramide de Ponzi.

C'est l'un des scandales les plus retentissants en Chine. Une escroquerie de grande ampleur découverte par les autorités chinoises, alertées par les victimes. La plateforme Ezubao de prêts participatifs en ligne (peer-to-peer lending comme LendingClub, qui a connu son lot de déboires aux Etats-Unis) était en fait une vaste pyramide de Ponzi - sans doute la plus grande du monde - comme l'a avoué le président de la société-mère, Yucheng Holdings.

Près de deux ans après la cessation brutale d'activité de la plateforme, qui avait mis la puce à l'oreille des victimes, un tribunal de Pékin vient de condamner à la prison à perpétuité et des amendes de plus de 10 millions d'euros le fondateur et un dirigeant d'Ezubao pour levée de fonds frauduleuse, selon des informations parues dans le Quotidien du peuple, le journal officiel du pouvoir.

De 9 à 14,6% de rendement

Ezubao attirait les investisseurs en promettant un rendement mirifique (de 9 à 14,6% par an) et utilisait ces fonds pour rétribuer les clients plus anciens, soit le mécanisme typique de la "chaîne de Ponzi", devenue mondialement célèbre avec l'affaire Madoff en 2008. La plateforme chinoise a réussi à récolter plus de 7 milliards d'euros auprès de 900.000 investisseurs, des petits porteurs. Des fonds pour l'essentiel perdus et dépensés par les dirigeants qui menaient grand train.

| Grand angle Chaîne de Ponzi : l'escroquerie indémodable

Une vingtaine d'autres personnes ont été condamnées à des peines allant de 3 à 15 ans de prison pour avoir participé à cette fraude monumentale. La police chinoise avait arrêté ces personnes en février 2016. Elle avait mis 20 heures à exhumer, à l'aide de pelleteuses, des documents financiers enterrés par les dirigeants près du siège d'Ezubao.

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.