Plus de trois milliards d'euros d'aides pour le futur Airbus A350

La France, l'Allemagne et l'Espagne ont, selon nos informations, décidé d'accorder des avances remboursables à Airbus pour son programme A350. Ceci pour un montant compris entre 3 et 3,5 milliards d'euros.

De quoi raviver les tensions entre Bruxelles et Washington alors que Barack Obama vient de participer en France, aux commémorations du 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie. Alors que les plaintes respectives déposées en 2005 par les États-Unis et l'Union européenne contre les aides publiques à l'industrie aéronautique sont toujours en cours d'instruction à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la France, l'Allemagne et l'Espagne ont, selon nos informations, décidé d'accorder des avances remboursables à Airbus pour son programme A350. Ceci pour un montant compris entre 3 et 3,5 milliards d'euros. Soit le tiers environ des 10 à 11 milliards de coûts de développement de ce programme d'avions long-courriers, dont la première livraison est prévue mi-2013.

Réunion des ministres des Transports

La participation du Royaume-Uni reste quant à elle incertaine. La perte de la réalisation de certains panneaux en composite de la voilure, au profit des Allemands et des Espagnols, irrite les Britanniques. S'ils rejoignaient les autres pays, l'enveloppe se répartirait environ à 35 % pour la France et l'Allemagne, un peu moins de 20 % pour le Royaume-Uni et 10 % pour l'Espagne. Le dossier doit être ficelé lors de la réunion des ministres des Transports des quatre pays Airbus le 15 juin, à l'ouverture du Salon du Bourget. Et probablement annoncé dans la foulée par le Premier ministre français, François Fillon.

Contentieux avec Boeing

Les versements commenceraient au début du pic d'investissement de ce programme en 2010 et seraient étalés sur plusieurs années. En raison de l'ampleur du contentieux avec Boeing, Airbus n'avait pas demandé d'avances remboursables au lancement de la première version de l'A350, fin 2005. Ni un an plus tard, lors de celui de la deuxième version, beaucoup plus ambitieuse. À l'époque, la direction parlait, à propos du financement, « d'un mélange de ressources internes », sans exclure un appel au marché. Avec la crise, celui-ci a été vite écarté. Bien que sa maison mère, EADS, dispose d'une forte trésorerie (8,7 milliards d'euros, à fin mars), Airbus a besoin de ces financements pour l'A350 s'il veut continuer d'investir dans les autres programmes.

Jusqu'à 33 % des coûts

Après avoir étudié différents scénarios, Airbus et les pays concernés ont décidé de revenir au système européen des avances remboursables, en vigueur dans l'accord aéronautique de 1992 entre Bruxelles et Washington, mais dénoncé par les Américains en octobre 2004. Selon ce système, Airbus peut recevoir jusqu'à 33 % des coûts d'un programme qu'il remboursera avec des intérêts puis en payant des royalties sur chaque vente. En Europe, où l'on considère que les États-Unis continuent de subventionner Boeing, on ne craint visiblement pas de remettre de l'huile sur le feu. Washington et Bruxelles estiment chacun à plus de 20 milliards de dollars les aides publiques accordées à chaque avionneur.
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si la conception de l'A380 avaient été correctes , les 5 milliards d'euros de surcoût auraient permis d'éviter le recours aux avances remboursables . quel dommage !

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