L’Airbus A380 n’est plus non grata en Inde

L'Inde étudie la possibilité d'autoriser l'Airbus A380 à atterrir dans les aéroports du pays, a déclaré mardi Ajit Singh, le ministre indien de l'Aviation civile.
Fabrice Gliszczynski
Interdit depuis des années en Inde, l'A380 devrait pouvoir enfin se poser dans les aéroports indiens.

Interdit depuis des années en Inde, l'A380 devrait pouvoir enfin se poser dans les aéroports indiens. New Delhi étudie enfin la possibilité d'autoriser le superjumbo d'Aibus à atterrir en Inde, a déclaré mardi Ajit Singh, ministre de l'Aviation civile. "Nous avons demandé des appréciations de la part des services au sol - bagages et immigration. Parce que ce sont ceux-là qui seront affectés par l'arrivée d'un avion contenant entre 500 et 600 passagers", a-t-il dit à des journalistes.

Protection d'Air India

Il s 'agit d'une petite révolution. En effet, dans de nombreux accords bilatéraux sur les droits de trafic avec les autres pays, l'Inde prenait le soin ces dernières années de spécifier que la desserte de son pays ne pouvait pas être desservi en A380. "Pour protéger la compagnie publique Air India", assurait il y a quelque temps un observateur. En effet, Air India (qui n'a pas commandé l'A380) a été pendant des années en difficultés et disposait d'une flotte vieillissante.

Le gouvernement ne souhaitait pas accentuer la pression sur la compagnie en autorisant ses concurrents, Air France, Lufthansa, Emirates, Singapore Airlines…., à se poser en Inde avec l'A380, un appareil plus compétitif et attractif auprès des voyageurs que n'avait pas commandé Air India. Après la finalisation en 2011 de sa fusion avec l'autre compagnie publique Indian Airlines (spécialisée sur les vols intérieurs, contrairement à Air India présente uniquement à l'international), et le renouvellement de sa flotte, Air India va mieux aujourd'hui.

Pour autant, les conséquences d'une ouverture de l'Inde aux A380 risquent de l'impacter fortement. En effet, Emirates, déjà omniprésente sur le marché indien au point d'être surnommé "la compagnie nationale indienne", ne va pas laisser passer l'occasion de positionner ses nombreux A380.

Libéralisation

Hasard du calendrier, les propos du ministre indien interviennent au lendemain de l'annonce par Airbus de l'annulation de la commande de 5 A380 de la compagnie indienne Kingfisher Ailines, clouée au sol depuis octobre 2012, faute d'argent frais. Ils s'inscrivent surtout dans la stratégie du gouvernement indien de libéraliser le secteur aérien. C'est dans cette logique que Etihad Airways, la compagnie d'Abu Dhabi, a été autorisée à investir dans Jet Airways, ou que Air Asia peut créer une compagnie low-cost en Inde avec le groupe Tata.

Une autre protection d'Air India devrait être levée prochainement : celle d'interdire aux compagnies indiennes d'assurer des vols internationaux tant qu'elles n'ont pas cinq ans d'existence et une flotte de 20 avions.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 14/01/2014 à 21:54
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Une loi bien stupide pour protéger une compagnie où on voyage dans des conditions atroces.

à écrit le 14/01/2014 à 15:42
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Vous avez titré "n'est plu non grata", pour dire ensuite "une petite révolution" quand on sait que tout cela reste encore dans le conditionnel "L'Inde étudie la possibilité d'autoriser...". Voilà pourquoi on a un peu de mal à croire aux "infos".

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