Neuron, ce drone de combat qui permet à la France de rester au niveau des Etats-Unis

Conduite d'abord par Dassault Aviation puis la direction générale de l'armement (DGA), la campagne d'essais du Neuron en France, qui s'est achevée fin février, a produit "tous les résultats attendus". Le drone de combat a effectué son 100e vol fin février.
Michel Cabirol
"Les données et enseignements obtenus dans le domaine de la furtivité constitueront une référence pour les projets d'aéronefs à venir", a estimé Dassault Aviation.

C'est un nouveau succès pour le démonstrateur technologique, le drone de combat Neuron, qui a effectué son 100e vol. Conduite d'abord par Dassault Aviation puis la direction générale de l'armement (DGA) à partir du 1er novembre 2014, la campagne d'essais en France, qui s'est achevée fin février, a produit "tous les résultats attendus", a estimé ce lundi dans un communiqué Dassault Aviation. Durant toute cette campagne, le Neuron, dont le premier vol a été effectué le 1er décembre 2012, à Istres, a "fait preuve d'une disponibilité et d'une fiabilité exemplaires", a précisé l'avionneur.

"Le ministère de la Défense vient d'achever sa campagne d'essais en vol de discrétion du démonstrateur technologique de drone de combat Neuron", a pour sa part souligné la DGA.

Les essais en vol de Neuron vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, d'abord en Italie puis en Suède, partenaires du programme. La campagne d'essais de la DGA a permis de mesurer les signatures radar et infrarouge du Neuron ainsi que de le confronter à différents capteurs opérationnels, en particulier des radars, terrestres ou aériens, et des autodirecteurs de missiles. "De précieux enseignements ont été tirés sur la furtivité de ce type d'aéronef", a observé la DGA.

Quels essais?

Dans une première phase, les essais du Neuron ont eu pour but d'ouvrir le domaine de vol de l'appareil, y compris soute ouverte, de tester le capteur électro-optique et d'évaluer les performances de la liaison de données. Dans une seconde phase, la plupart des vols ont été dédiés à des confrontations de type signature/détection dans les domaines infrarouge et électromagnétique, face à des systèmes opérationnels. Des confrontations, sous l'égide de la DGA, qui ont "produit tous les résultats attendus".

Le Neuron, dans sa configuration intégralement furtive, était mis en œuvre par Dassault Aviation, à Istres. "Les données et enseignements obtenus dans le domaine de la furtivité constitueront une référence pour les projets d'aéronefs à venir", a estimé Dassault Aviation. En tout cas, ce démonstrateur technologique a obtenu le respect des Américains en gagnant les Laureate Awards dans la catégorie Défense décernés par le magazine américain aéronautique et spatial Aviation Week. Dassault Aviation et la DGA avaient gagné en mars 2014 face à trois autres finalistes : Saab (Gripen Demo program), Northrop Grumman (Battlefield Airbone Communication node) et enfin l'Agence américaine de défense antimissile (MDA).

Un nouveau chapitre?

Le programme Neuron marque "un effort de recherche et technologie majeur du ministère de la Défense pour préparer l'avenir et maintenir des compétences industrielles essentielles", a rappelé la DGA. Ce démonstrateur technologique doit en principe inaugurer la prochaine génération d'aéronefs de combat, qu'ils soient pilotés ou non, avec l'ambition de préserver l'autonomie européenne dans ce domaine. Dans ce contexte, l'expérience acquise par la France est déjà mise à profit dans le cadre du projet franco-britannique de drone de combat futur (FCAS - Future Combat Air System), dont les études industrielles ont été lancées le 5 novembre 2014.

Pour Dassault Aviation, le succès du Neuron est de bon augure pour préparer les programmes du futur. Et d'assurer que "cette réussite démontre les compétences de Dassault Aviation en matière de technologies stratégiques et de maîtrise d'œuvre, ainsi que sa capacité à piloter des programmes en coopération européenne".

Le Neuron?

La DGA assure la maîtrise d'ouvrage d'ensemble du projet Neuron (UCAV ou système d'avion de combat non habité), notifié en 2006. Il est le fruit d'une coopération européenne qui rassemble, outre la France avec Dassault Aviation comme maître d'œuvre, cinq pays partenaires et leurs industriels : l'Italie (Alenia Aermacchi), la Suède (Saab), l'Espagne (Airbus Defence & Space), la Grèce (HAI) et la Suisse (Ruag). Ce drone de combat est un programme qui a coûté 406 millions d'euros.

Ce programme européen, dont Dassault Aviation s'est vu confier la maîtrise d'œuvre, prépare l'avenir en se fondant sur la fédération des savoir-faire en Europe (France, Italie, Suède, Espagne, Grèce et Suisse). Il a pour mission de valider l'acquisition de techniques complexes et représentatives de la totalité des systèmes de mission : fonction pilotage et
furtivité de haut niveau, tir d'armements air-sol réels depuis une soute interne, insertion dans un environnement C4I, processus novateurs en matière de coopération industrielle, etc...

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>> Pour aller plus loin:

Les vols tests du Neuron

Michel Cabirol

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Commentaires 26
à écrit le 24/06/2018 à 7:07
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Ha pour une fois que la france lance un chouette truc!Ses trés trés rare car d'habitude ses assez nul !Mais la il est pas mal !Par contre la couleur,Bof pat top du noir matte ses bien ! Mais attendez si sest machine hé au grand public sa veux sur m'...

à écrit le 15/03/2015 à 21:58
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Simple question : dans quel intérêt? Bombarder un énième pays du tiers - monde ? Apporter la démocratie sous le feu des drôles. Je reproche pas grand chose à l'outil ... ont peut tuer avec tout et n'importe quoi. Mais quel utilité à tout ceci.

le 30/11/2016 à 10:51
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Si vous considérez que l'on peut faire confiance aveuglément dans la "bonne foi" de la super-puissance d'en face, ou encore, dans la soit-disant démocratie d'à côté. Pendant ce temps là, les Chinois construisent leur drone, et qualité chinoise ou...

à écrit le 13/03/2015 à 7:26
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Il est vrais que grâce au efforts financier de la France et au savoir Faire des entreprise dassault nous avons un appareil qui nous permet de comble notre retard sur les drones de combats..... Mais bon nous avons des retards capacitaire dans bien des...

à écrit le 12/03/2015 à 16:08
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C'est en Suisse. à Genève même, que sont conçues et fabriquée les électroniques de bord pour les drones Israeliens.

à écrit le 10/03/2015 à 9:35
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Je me demande si les drones sont capables des manoeuvres qui etaient impossibles aux avions pilotes par un humain car au dela de la capacite de resistance humaine, genre des accelerations foudroyantes et les virages brusques....

le 12/03/2015 à 16:14
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Quand je dessinais des missiles, nous avions établi que les engins type cruciforme pouvaient supporter jusqu'à 30 g longitudinalement et 12 g latéralement avant de se disloquer. Avec des structures genre aile volante auto-portante on pourrait atte...

le 30/11/2016 à 10:53
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En soit, même pour les avions pilotés par des humains, le facteur l'imitant, c'est bel et bien le pilote, et non pas la structure de l'avion en elle-même. Mais c'est sûr qu'au bout d'un moment, tous les avions commencent à avoir les marques des vi...

à écrit le 10/03/2015 à 9:01
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Pour une fois une nouvelle positive pour quelque chose fait en France. c ets vrai que ca arrive aps souvent. Dommage que certains commentaires ne le voient que comme un gaspillage d argent public. Ca le sera peut etre s il n y a pas de guerre (ce qui...

à écrit le 10/03/2015 à 6:27
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Sans les dépenses publiques que feraient ces industriels ? comme quoi l’impôt qu'ils critiquent tant leur permet aussi de vivre....merci l'état providence

le 10/03/2015 à 14:41
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Et sans ces industriels, comment feriez-vous pour vous déplacer, travailler, ... tout simplement vivre ? Même aux US nombre d'industries sont subventionnées. Cela a été de tout temps ainsi (prenez Colbert au XVIIème, ...). L'Etat à un rôle de ré...

le 30/11/2016 à 10:55
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Oui enfin! Ce n'est que la partie immergée de l'iceberg!!!! Si vous pensez qu'il ne suffit que de ce genre de programme pour endetter la France!!! La Chancla!!!! Où va le bon sens de nos jours?!?

à écrit le 10/03/2015 à 5:44
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Bah si la France a les moyens de financer le développement de ce type d'engin en levant des impôts et des taxes supplémentaires... alors tout va bien...

à écrit le 10/03/2015 à 2:17
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Fin des campagnes d'essais étatiques, il n'y avait que 100 vols de prévus, je présume donc que maintenant les tests se font sur les fonds propres de Dassault. Néanmoins il faut bien se rendre compte qu'à terme, avec une vraie guerre pour un drone; i...

à écrit le 10/03/2015 à 0:10
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Et il pourra aller dézinguer les djihadistes en France?

à écrit le 09/03/2015 à 22:52
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Sans l'Union européenne jamais il n'y aurait eu ce projet commun, bravo l'Union européenne.

le 09/03/2015 à 23:04
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Surtout bravo à la France et à Dassault qui sont le leader du projet Neuron. En effet, il faut toujours un leader pour entraîner les autres dans un projet de cette complexité. Mais bon ce n'est pas encore AirBus ou Ariane...Ca reste encore un projet...

le 10/03/2015 à 11:06
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Sans l'union européenne ce projet commun n'aurait pas été possible ? Ah bon ? Parceque les consortiums ont besoins de l'Union européenne pour exister ? Airbus, Arianne, c'est l'UE aussi peut etre ??! Ridicule, gardé votre propagande pro-euro...

le 11/03/2015 à 9:38
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gardez, avec un z retournez, avec un z retourne à l'école

le 11/03/2015 à 11:03
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Sans l'Union européenne (Maastricht) et plus généralement la construction européenne depuis le traité de Rome et de la CECA, il n'y aurait très certainement pas eu une telle proximité politique et économique entre de nombreux pays européens, et le re...

le 30/11/2016 à 11:06
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La France a le mérite d'avoir toutes les composantes industrielles pour gérer ce programme en autonomie. Elle a un motoriste, un avionneur, et toutes les entreprises qui sont spécialisées dans l'électronique embarquée, et dans les pièces mécaniques. ...

à écrit le 09/03/2015 à 19:18
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Bravo et merci Dassault. Cocorico !

à écrit le 09/03/2015 à 18:57
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De toute façon si le truc ne fonctionne pas, c'est la BCE qui nous le rachètera. Ils ne sont plus à 400 millions près... Mario Draghi sera content de faire ses grillades dedans le dimanche après midi.

à écrit le 09/03/2015 à 18:44
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Alors là, bravo. Comme quoi la coopération européenne a du bon.

le 09/03/2015 à 23:09
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Tout à fait Robert. Néanmoins, pour qu'un projet comme cela puisse fonctionner, il faut souvent une nation avec un constructeur cadre qui possède le savoir faire et exiger des autres constructeurs europeens des domaines de compétences sur les quels ...

à écrit le 09/03/2015 à 17:24
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On dirait une pub ; vous m'en mettrez deux de coté s'il vous plait. C'est pour prêter au petit Nicolas...

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