2021, l'année de tous les dangers pour le lanceur italien Vega (Avio)

Le lanceur Vega doit en principe revenir en vol fin mars avec le lancement d'un satellite Pléiades Neo d'Airbus (VV18). Le nouveau lanceur Vega-C est attendu en fin d'année.
Michel Cabirol
La remise en vol de Vega est prévu fin mars
La remise en vol de Vega est prévu fin mars (Crédits : Avio)

2021, l'année de tous les dangers pour Avio. L'industriel italien aura-t-il appris des deux échecs très rapprochés de son lanceur Vega (VV15 en juillet 2019 et VV17 en novembre 2020) ? Son retour en vol doit être durable. C'est capital pour la confiance des clients (pays, organisations internationales, opérateurs et constructeurs de satellites) dans ce lanceur et, donc, dans Arianespace. Selon des sources concordantes, le retour en vol de Vega est prévu fin mars avec un lancement du satellite Pléiades Neo entièrement conçu, financé, fabriqué et opéré par Airbus. Il fera partie d'une constellation de quatre satellites (résolution 30 cm), qui fourniront aux clients institutionnels et commerciaux des données pour les douze prochaines années.

Cette année sera d'autant plus cruciale que le premier vol (Maiden Flight) de Vega-C devrait intervenir fin 2021. Il était pourtant attendu initialement mi-2020 mais des retards de qualification ont perturbé la programmation du premier lancement. Puis, si tout se passe bien, le premier vol commercial du nouveau lanceur est programmé au cours du premier trimestre 2022 avec à bord le satellite italien CosmoSkymed, fabriqué par Thales Alenia Space (TAS). Puis les satellites Pléiades Neo (5 et 6) devraient monter à bord de Vega-C à la fin du deuxième trimestre de 2022 pour le deuxième vol commercial.

Une crise de croissance ?

Après 14 vols réussis en dépit de quelques alertes sérieuses rattrapées à temps par les équipes d'Arianespace, Avio avait jusqu'ici démontré une certaine fiabilité. Responsable depuis 2017 de Vega jusqu'à son décollage (H0) - ce qui n'était pas le cas auparavant -, l'industriel italien n'a pas su manifestement maîtriser sa croissance. Les enquêtes sur les deux échecs le démontrent très clairement : faiblesse de design pour VV15 et faiblesse de process pour VV17. Avio a bel et bien manqué de maturité. Pour revenir plus fort, la société italienne devra à nouveau démontrer la robustesse et la qualité des lanceurs Vega et Vega C auprès des clients d'Arianespace aussi bien dans les process industriels que dans la maîtrise des technologies spatiales.

Un nouvel échec serait gravissime pour Avio et pour Arianespace. Déjà les Émirats Arabes Unis (EAU), qui ont perdu en juillet 2019 leur satellite espion Falcon Eye 1 (VV15), se sont catégoriquement détournés de Vega pour lancer en décembre dernier la nouvelle version de leur satellite d'observation avec Soyuz . Un lancement plus cher que celui de Vega... Airbus est également très, très attentif à la remise en vol de Vega et à sa robustesse. D'autant que le géant européen, qui a de très lourds enjeux commerciaux avec la constellation Pléiades Neo, va lancer trois fois avec Vega en 2021 : les trois satellites militaires du programme de Capacité d'écoute et de renseignement électromagnétique spatiale (CERES) et les deux satellites Pléiades Neo (3 et 4). C'est vraiment l'année de tous les dangers pour Avio...

Michel Cabirol

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