Airbus : vers une réduction des cadences de production de l'A400M

Le constructeur européen pourrait réduire la cadence de livraisons de l'avion de transport de troupes européen, A400M, afin d'optimiser la production sur le plan industriel.
Michel Cabirol
(Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)

A380, A400M, même combat. Airbus envisage sérieusement de réduire les cadences de production de l'appareil de transport militaire européen. Cette baisse des cadences est envisagée dans le cadre de la renégociation du planning de développement de certaines spécifications tactiques de l'A400M. Les pays de l'OTAN, qui ont commandé des A400M, se réuniront d'ailleurs le 5 février à Londres pour discuter des retards enregistrés dans le développement de l'appareil.

L'A400M a connu des retards et des surcoûts liés à son développement. Le largage de parachutistes par les portes latérales et le ravitaillement en vol des hélicoptères devraient être disponibles en 2018. Dans ses vœux aux 136.000 salariés le 10 janvier, Tom Enders a expliqué qu'il était "important de continuer à avancer dans les négociations avec les clients et les capacités militaires de l'A400M".

Lisser la production et attendre de nouvelles commandes

Airbus compte ainsi obtenir un lissage des livraisons qui lui permettrait d'optimiser la production de l'A400M. Ce souhait du constructeur permettrait d'éviter les a-coups dans la production de l'appareil, dont un grand nombre doit être livré selon les termes de la renégociation de 2010, durant la période 2018-2020 (plus d'une cinquantaine) tout en maintenant une production minimale de l'appareil jusqu'à l'horizon de 2030, date des dernières livraisons à la France et à l'Espagne. Cela permettrait également à Airbus de pérenniser industriellement le programme sur toute la durée de production ainsi que les compétences.

Enfin, cette décision permettrait d'attendre de nouvelles commandes. Dans ses vœux aux 136.000 salariés, Tom Enders s'est d'ailleurs engagé à "renforcer" les "efforts en termes de marketing et de ventes en 2018" en faveur de l'A400M. Plusieurs pays seraient intéressés par l'acquisition de cet avion de transport tactique, selon nos informations : la Nouvelle-Zélande (de quatre à huit exemplaires), le Pérou, l'Arabie Saoudite, Les Émirats Arabes Unis, la Jordanie et l'Indonésie.

Treize appareils livrés à la France

Le constructeur européen a livré 19 avions de transport A400M en 2017. Il aurait dû en livrer 20 mais l'Allemagne a refusé de prendre cet appareil. Ce qui porte à 57 le nombre total de livraisons depuis l'entrée en service de l'appareil en 2013. Les deux premiers A400M ont été livrés en 2013 au profit de l'armée de l'air française. Puis, l'avionneur en a livré huit en 2014, 11 en 2015 et 17 en 2016. Il restait au 31 décembre 117 appareils à livrer. Soit environ six ans de production. L'A400M avait été commandé à 174 exemplaires par huit pays.

La France a reçu 13 des 50 appareils commandés tandis que l'Allemagne a mis en service 15 A400M sur les 53 commandes qu'elle a passées. Le Royaume-Uni en a 18 en service sur les 22 commandés, et l'Espagne deux sur les 27 en commande. La Turquie, qui en a commandé 10, en a déjà reçu cinq et la Malaisie, seul pays ne participant pas au programme à avoir commandé l'A400M, a reçu les quatre exemplaires qu'elle a commandé. La Belgique, qui en a commandé sept, et le Luxembourg, qui en a commandé un, n'ont pas encore réceptionné d'appareil.

Un appareil de transport stratégique

L'A400M est un appareil de transport stratégique et tactique capable d'emporter jusqu'à 37 tonnes de fret et dispose d'une autonomie de vol de 9.300 km. Il peut donc rejoindre sans escale des théâtres d'opérations éloignés comme le Sahel, où sont déployées les troupes françaises. Très apprécié par les militaires pour sa polyvalence, l'appareil peut "réaliser l'ensemble des missions liées au transport, notamment les liaisons inter et intra-théâtre, le poser d'assaut sur terrains sommaires, l'aéro-largage de personnel et de matériel y compris à très grande hauteur, le ravitaillement en vol ou les évacuations sanitaires", selon le ministère français des Armées.

Michel Cabirol

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Commentaires 9
à écrit le 03/02/2018 à 14:16
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Dans tous les cas ils reste du travail sur cette appareil, le largage de parachutistes par les portes latéral et la capacite de ravitaillement en vole est impératif pour un avion tactique... Les Airbus sont dès avion fabriquer en kits assemblage , d...

à écrit le 03/02/2018 à 12:33
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Exemple typique de la dérive des réseaux sociaux. N' importe qui, qui ne connait rien au sujet peut écrire n' importe quoi, caché derrière son PC. je me permets de l'écrire après 30 ans passé chez un constructeur aéronautique.

à écrit le 03/02/2018 à 2:52
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L'Europe aurait eu tout intérêt de plutôt commander des Lockheed Martin C-130J et des Boeing C-17 Globemaster III, deux avions fiables et éprouvés.

le 04/02/2018 à 16:41
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Bien sûr Mais le Globalmaster III n'est plus produit et le C130J loin en terme de perf derrière un A400M Le problème du A400M c'est sa gestion internationale...

à écrit le 02/02/2018 à 19:53
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Alors que cette avion à des défaut de jeunesse importants, les chaîne d'assemblage sont réduites ? N'est il pas én retards de livraison ? N'y a t il pas des pays qui attendre des livraisons.... Dans tous les cas , lorsque les probleme techniques ser...

à écrit le 02/02/2018 à 10:18
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On se demande comment cette enclume peut voler, on connait la consommation du truc ?

le 02/02/2018 à 17:06
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Justement, la consommation est particulièrement performante. Quant à l'enclume, regardez une démonstration en vol et revenez faire un tour avec un commentaire moins inepte.

le 02/02/2018 à 17:23
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"Justement, la consommation est particulièrement performante." Et donc ????????????????????????????????????? C'est une blague votre "réponse" là ? :D "Quant à l'enclume, regardez une démonstration en vol et revenez faire un tour avec un c...

à écrit le 02/02/2018 à 7:47
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c'est quoi cette absurdite un appareil ne peut etre livre que si tous les contrôle positif sont verifie ce qui semble ne pas etre le cas produire pour produire et qui paye a la fin le contribuable

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