Armement : le groupe KNDS restera contrôlé à 50% par la France (Florence Parly)

La France ne veut pas abandonner le co-contrôle du groupe franco-allemand KNDS (50-50). Rheinmetall lorgne la majorité du capital de l'entreprise détenue par l'Etat français et Krauss-Maffei Wegmann.
Michel Cabirol
KNDS est une entreprise contrôlée à 50 % par la France et à 50 % par l'Allemagne, et ce partage à vocation à demeurer, a fait valoir la ministre des Armées, Florence Parly..
"KNDS est une entreprise contrôlée à 50 % par la France et à 50 % par l'Allemagne, et ce partage à vocation à demeurer", a fait valoir la ministre des Armées, Florence Parly.. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

La ministre des Armées Florence Parly a été claire et nette. Pas question pour la France d'abandonner le co-contrôle de KNDS. Répondant à une question de Patrice Verschère (Les Républicains, Rhône) sur l'avenir de l'actionnariat de la société commune franco-allemande spécialisée dans l'armement terrestre, la ministre a fait valoir le 7 mai lors d'une audition à la commission de la défense nationale de l'Assemblée nationale que "KNDS est une entreprise contrôlée à 50 % par la France et à 50 % par l'Allemagne, et ce partage à vocation à demeurer. La question que pose Rheinmetall s'adresse donc à l'Allemagne, mais pas à KNDS". Point final, du moins pour le moment.

Garder le contrôle des actifs de Nexter

Dans l'entourage de la ministre, on explique que la France reste "ouverte à une consolidation européenne mais à des conditions qui sont claires : garder le contrôle stratégique sur les actifs de Nexter". Aujourd'hui, la famille allemande Bode-Wegmann et l'Etat français se partagent le capital de KNDS (50/50). Ce qui donne un certain nombre de droits à la France dans le domaine de la gouvernance du groupe et de ses choix stratégiques. "Quelles que soient les évolutions capitalistiques ultérieures, il n'est pas question de rogner ces droits", insiste-t-on dans l'entourage de la ministre. Le ministère reste ouvert à la discussion mais il "ne discutera pas en dehors de ce cadre-là", assure-t-on à l'Hôtel de Brienne. Et de préciser que sur ce dossier, la France est très bien alignée avec la famille Bode-Wegmann.

Aussi Rheinmetall a beau se répandre dans la presse pour exiger le contrôle de KNDS (51%), l'Etat français ne cédera pas la majorité au groupe allemand. D'ailleurs, le groupe de Düsseldorf, qui a eu un échange avec les autorités françaises, s'est vu signifier un veto catégorique. "Rheinmetall discute avec la France essentiellement par voie de presse, ce qui est une façon très bizarre de communiquer", relève-t-on dans l'entourage de la ministre. Il n'y aura "pas d'atterrissage à court ou à moyen terme sur ce sujet", précise-t-on. En revanche, ce qui est important pour la France, c'est de lancer le programme franco-allemand MGCS (Main Ground Combat Systems) nonobstant les questions capitalistiques. Le ministère entend bien "découpler les questions de ce programme des questions capitalistiques", explique-t-on.

Michel Cabirol

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Commentaires 4
à écrit le 16/05/2019 à 10:44
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L’Allemagne veut le beurre et l’argent du beurre. Enfin la France a un Président qui ne se laisse pas faire face à l’autoritarisme de l’Allemagne et son envie de dominer toute l’Europe... Les Français (et les médias) doivent être courageux, luc...

le 16/05/2019 à 12:06
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Quand on ne "veut pas se laisser faire" on ne signe pas le Traité d’Aix-la-Chapelle qui est à 90% une véritable reddition de la France vis à vis de l'Allemagne dans les domaines militaires, industriels et diplomatiques contrairement à ce que notre pr...

à écrit le 16/05/2019 à 9:37
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C'est bizarre mais chaque fois que je vois Parly je me dis : "mais comment a-t-elle pu atterrir a ce poste " ?

à écrit le 16/05/2019 à 9:14
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Rheinmetall nous casse les bonbons, pas question de laisser la fabrication de systèmes d'armements futur exclusivement à l’Allemagne !

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