Comment Nexter se défend face à ses rivaux

Le groupe d'armements terrestres est sur une belle trajectoire de croissance. Nexter dispose de fondamentaux économiques et financiers solides, ainsi que les résultats 2018 le démontrent.
Michel Cabirol
Le carnet de commandes de Nexter s'élevait fin 2018 à 7,7 milliards d'euros
Le carnet de commandes de Nexter s'élevait fin 2018 à 7,7 milliards d'euros (Crédits : Nexter)

Alors que de très nombreuses incertitudes pèsent sur l'avenir de KNDS avec le forcing de Rheinmetall, qui rêve de rafler la mise, la partie française du groupe franco-allemand - Nexter - va bien. Très bien même. Selon une communication faite aux salariés de Nexter, que La Tribune s'est procurée, son chiffre d'affaires s'est élevé à 962 millions d'euros, en hausse de 7% par rapport à 2017. Un chiffre qui remonte au niveau des années 2014 et 2015 (1,04 milliard et 1,07 milliard d'euros) après un trou en 2016 (866 millions d'euros).

Surtout la marge opérationnelle du groupe français est à un niveau excellent, à plus de 10% du chiffre d'affaires grâce à un résultat opérationnel (EBIT) atteignant l'année dernière 118 millions d'euros. Le flux de trésorerie (cash flow) s'élevait à 96 millions fin 2018. En tant que plate-formiste, Nexter tient très bien son rang face à la concurrence européenne.

7,7 milliards de carnet commande

L'avenir de Nexter est également bien dégagé. En 2018, le groupe spécialisé dans les armements terrestres a décroché 1,1 milliard de prises de commandes fermes, dont plus de 50% à l'exportation, notamment dans les munitions. Soit un ratio commandes sur chiffre d'affaires supérieur à 1. Ce qui porte le carnet de commandes à 7,7 milliards d'euros. Le groupe a notamment décroché face à son rival Arquus le contrat du programme VBMR léger avec le Serval (978 exemplaires destinés à remplacer les VAB), dont le premier exemplaire doit être livré en 2022.

Avec plus de sept ans d'activité, Nexter a quoi voir venir... Roanne, le site phare de Nexter, a produit 153 véhicules l'an dernier. Un record. Il prévoit la production de 450 véhicules à l'horizon de 2025. Résultat, Nexter embauche : en 2018, le solde entre les les départs et les arrivées est positif d'environ 300 personnes. Et le groupe va poursuivre les embauches et les investissements pour moderniser son outil de production.

Des prévisions prometteuses

Les prévisions (court et long terme) sont également très bonnes. En 2018, Nexter a signé 3,4 milliards d'euros de contrats, dont certains ne sont pas encore mis en vigueur, selon nos informations. C'est le cas du programme CaMo acheté par la Belgique, qui vise à acquérir 382 VBMR (Griffon) et 60 EBRC (Jaguar) pour 1,5 milliards d'euros (442 véhicules). Un contrat qui attend sa mise en vigueur en 2019. Tout comme certainement le VBCI au Qatar (environ 1,5 milliard).

En revanche, les échos venus d'Inde ne sont pas très positifs, Nexter semble désormais être hors course pour une commande de 1.400 canons de 155 millimètres tractés, pour lequel Nexter propose le Trajan. Ce contrat s'élèverait à 1 milliard d'euros, soit un montant jamais atteint dans le domaine de l'artillerie. Enfin, KNDS sera le maître d'oeuvre du futur char franco-allemand, le MGCS (Main Ground Combat Systems), qui devrait être très profitable à Nexter.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 22/03/2019 à 14:05
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La fermeture de la chaîne de production du Leclerc, îls y a plus de 10 àns est bien regrettable, surtout que l'Arabie saoudite étaient à la recherche du remplacement de 900 chars de bataille..... Mais bon , esperons que lors de la conception et la pr...

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