ATR va supprimer près de 15% de ses effectifs (204 emplois)

Face à une crise très violente du transport aérien, le constructeur franco-italien de turbopropulseurs pour le transport régional est contraint à son tour de s'adapter. Il va supprimer 204 emplois, dont 186 en France.
Michel Cabirol
ATR anticipe déjà une baisse des livraisons à hauteur de 34 appareils en 2020 et 40 en 2021, contre une prévision initiale de 140 appareils sur deux ans (2020 et 2021).
ATR anticipe déjà une baisse des livraisons à hauteur de 34 appareils en 2020 et 40 en 2021, contre une prévision initiale de 140 appareils sur deux ans (2020 et 2021). (Crédits : ATR)

Après Airbus, Air France, Daher, c'est au tour d'ATR d'annoncer un plan de suppression d'emplois d'envergure dans l'écosystème aéronautique et aérien. Face à une crise du transport aérien d'une violence inédite, le constructeur franco-italien de turbopropulseurs pour le transport régional est contraint, lui aussi, de redimensionner ses effectifs pour s'adapter à la la baisse vertigineuse du transport aérien ces derniers mois. ATR va donc supprimer 204 emplois, dont 186 en France, sur plus de 1.400 dans l'entreprise. Soit près de 15% des effectifs globaux.

"C'est une incompréhension de voir ces chiffres qui sont représentent jusqu'à 15% de l'effectif total d'ATR. C'est carrément un choc ! Avec ce que je comprends aujourd'hui, on peut dire qu'il y aura une menace sur l'emploi sur les trois sites de Toulouse", a estimé sur France Bleu Jean-Christophe Pinel du syndicat Force Ouvrière chez ATR.

La reprise ne sera pas rapide

La mise en place de ce plan, qui se fera "autant que possible" sur "la base du volontariat" doit être effectif d'ici à l'automne 2020, a expliqué le président exécutif d'ATR, Stefano Bortoli. "A l'instar d'autres grands constructeurs d'avions, pour survivre et assurer son avenir, ATR a dû envisager, en plus d'autres mesures telles que la maîtrise de ses coûts et d'autres leviers financiers, d'adapter sa taille à cette situation nouvelle et inattendue", a précisé ATR dans un communiqué publié jeudi.

"Nous sommes convaincus qu'au fil du temps, le marché de l'aviation régionale repartira. Néanmoins, au vu des restrictions sur les déplacements, de l'appréhension naturelle de chacun à se remettre à voyager, pour les vacances ou pour le travail, et de l'incertitude quant à la découverte d'une solution définitive pour combattre ce virus, la reprise ne sera pas rapide", a estimé Stefano Bortoli.

Une baisse de 47% des livraisons en 2020 et 2021

ATR anticipe déjà une baisse des livraisons à hauteur de 34 appareils en 2020 et 40 en 2021, contre une prévision initiale de 140 appareils sur deux ans (2020 et 2021). Soit une baisse de l'ordre de 47%. Le constructeur franco-italien a réalisé un chiffre d'affaires en baisse d'un peu plus de 10% en 2019, à 1,6 milliard de dollars en 2019, contre 1,8 milliard l'année précédente. Cela reflète la baisse du nombre d'avions livrés (68 contre 76).

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 02/07/2020 à 16:27
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Nous en sommes à combien d'annonces de licenciements dans le secteur aérien mondial ? Et rien du côté des aéroports ?

le 03/07/2020 à 13:45
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En effet, c'est étonnant. Ça doit être calme pourtant.

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