La France investit massivement dans son aviation de combat pour rester dans la cour des grands. Ainsi, le programme Système de combat aérien du futur (SCAF), piloté par la France, monte en puissance. Et cela se voit très nettement sur le plan budgétaire. Ce programme européen emblématique entre l'Allemagne, l'Espagne et la France commence d'ailleurs à peser sur le budget du ministère des Armées français. Ainsi, sur les quatre ans de la période 2023-2026, les crédits de paiement fléchés vers le système de système pour le combat aérien du futur (avions de combat, drones, armements, cloud de combat...) s'élèvent à 1,36 milliard d'euros. Au-delà de 2026, le ministère des Armées prévoit également de dépenser près de 300 millions d'euros supplémentaires. Soit 1,65 milliard d'euros au total déjà budgétés.
Signé en décembre 2022, le contrat de la phase 1B du SCAF (marché Next Generation Weapon System), dont le montant s'élève à plus de 3 milliards d'euros financés à parité entre l'Allemagne, l'Espagne et la France, court sur une durée d'environ 36 mois. Les travaux en cours portent sur le développement d'un programme de démonstrations technologiques visant à apporter des ruptures capacitaires dans le domaine de l'aviation de combat. A ce montant, s'ajoutent des investissements nationaux de la France. Ainsi, les principaux engagements prévus en 2024 pour le SCAF concernent les investissements dans les centres de la direction technique de la Direction générale de l'armement (DGA) et des travaux nationaux d'accompagnement du programme de démonstration.
Plus de 11 milliards pour le Rafale
En attendant la mise en service du programme SCAF au-delà de 2045, la France continue d'investir massivement dans le Rafale. Soit 6,4 milliards d'euros, dont 128 millions sur le Neuron (UCAV) sorti récemment de la naphtaline dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030, sur la période 2023-2026. Le ministère des Armées a également déjà budgété en crédits de paiement d'un montant de 5,36 milliards d'euros au-delà de 2026. Soit un total de 11,76 milliards d'euros, qui vont atterrir en partie dans les caisses du maître d'œuvre du Rafale, Dassault Aviation qui redistribuera ensuite aux 400 entreprises travaillant sur ce programme crucial pour la France, dont Thales et Safran. Sur ce montant, sont incluses les hausses économiques dues au titre de l'inflation.
Sur ce total, la France continue de financer le Rafale F4 (2,27 milliards d'euros), dont la qualification du standard 4.2 a glissé d'un an (2025 au lieu de 2024). Cette version permettra de faire face à l'évolution des menaces dans des contextes d'engagement plus contestés en améliorant notamment les capacités de combat collaboratif connecté. Le ministère des Armées commence à faire monter en puissance sur le plan budgétaire le programme Rafale F5 (211,9 millions d'euros) avec en 2024 la poursuite des travaux liés au radar RBE2 XG et des études de levée de risques. Mais la majeure partie de ces crédits budgétés porte sur les paiements à la livraison des Rafale, dont 13 exemplaires seront livrés en 2023, puis en 2024. Soit au total 8,5 milliards, dont 3,7 milliards sur la période 2023-2026.
Le ministère négocie actuellement avec Dassault Aviation une nouvelle commande de Rafale pour l'armée de l'air, qui doit être annoncée d'ici à la fin de cette année (42 exemplaires). La future LPM prévoit un parc Rafale (Air + Marine) de 178 avions à fin 2030 et de 225 avions à l'horizon 2035.
Sujets les + commentés