Comment Azur Drones a trouvé son deuxième souffle

L'arrivée de la nouvelle version du drone Skeyetech va permettre à Azur Drones de trouver un nouvel élan commercial et de confirmer le succès de sa stratégie lancée en 2018..
Michel Cabirol
Azur Drones peut compter sur près de 250 utilisateurs du drone Skeyetech sur une trentaine de sites au quotidien pour des missions en moyenne de 8 à 12 minutes.
Azur Drones peut compter sur près de 250 utilisateurs du drone Skeyetech sur une trentaine de sites au quotidien pour des missions en moyenne de 8 à 12 minutes. (Crédits : Azur Drones)

Pour Azur Drones, c'est l'heure à la fois de confirmer mais aussi de trouver un nouvel élan commercial après le succès de sa stratégie de se concentrer depuis 2018 sur le drone autonome avec le drone Skeyetech entré en service fin 2019. Ainsi, la toute nouvelle version de Skeyetech (Skeyetech E2), qui sera mise en service en septembre, va gonfler le chiffre d'affaires d'Azur Drones de façon très significative dès cette année. « Nous envisageons une croissance de l'ordre de 50 % cette année par rapport à 2022 (2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, ndlr ) grâce à Skeyetech E2 », explique à La Tribune le directeur général adjoint en charge du business développement d'Azur Drones, Hugues d'Alès. Soit un chiffre d'affaires prévisionnel de l'ordre de 3,75 millions d'euros. Une belle croissance en dépit de l'arrivée de Skeyetech E2 chez les premiers clients à la fin du troisième trimestre seulement.

Aujourd'hui, Azur Drones peut compter sur près de 250 utilisateurs du drone Skeyetech sur une trentaine de sites au quotidien pour des missions en moyenne de 8 à 12 minutes. « Nous avons des clients qui volent entre 20 et 25 fois par jour, précise Hugues d'Alès. Ce sont des missions courtes mais très répétées dans la journée ». Au 1er décembre 2022, cela représentait 25.000 vols. Soit « un peu plus de 40.000 kilomètres parcourus et, de fait, la solution Skeyetech a fait le tour de la terre », assure-t-il.

Une véritable dynamique commerciale

Cette dynamique va également se poursuivre en 2024. Hugues d'Alès prévoit à nouveau une très forte hausse du chiffre d'affaires d'Azur Drones, avec « une croissance projetée de 50 % » l'année prochaine. En trois ans (2022, 2023 et 2024), le droniste prévoit un bond vertigineux de plus de 50 % par an de son chiffre d'affaires, qui pourrait atteindre, si tout se passe comme prévu, environ 5,6 millions d'euros. Une croissance qui combine trois facteurs, précise le directeur général adjoint : déploiement de nouvelles solutions chez ses clients comme TotalEnergies, BASF, Orano, ArcelorMittal, la police de Dubaï, les sapeurs-pompiers de Paris..., conquête de nouveaux grands comptes et, poursuite du développement à l'international. Azur Drones a d'ailleurs déjà réussi une percée prometteuse à l'international en ayant accroché en 18 mois de nouveaux clients dans dix pays en Europe, au Moyen Orient et en Amérique latine.

Pour Hugues d'Alès, l'arrivée de Skeyetech E2 devrait également permettre à Azur Drones de consolider sa présence chez ses clients. « Les clients que nous avons aujourd'hui nous renouvellent leur confiance et nous avons un plan de développement assez ambitieux avec eux », souligne-t-il. Certains d'entre eux, dont TotalEnergie par exemple, qui ont signé des contrats cadres, ont commencé à déployer des systèmes sur l'ensemble de leurs sites au niveau mondial après en avoir testé un ou deux sur des sites pilotes. « Aucun de nos clients ne nous a sortis. Et chacune de nos preuves de concept (POC) a été confirmée. Cette constatation est vraiment très encourageante. Et la plus belle des récompenses est de voir notre portefeuille de clients et de grands comptes grandir mois après mois », relève le directeur général adjoint.

Enfin, Azur Drones, qui a déjà « une petite vingtaine de grands comptes » dans son portefeuille clients, en chasse de nouveaux. « Aujourd'hui, nous sommes sur une vraie dynamique avec des prospects clairement identifiés. Notre portefeuille devrait grandir avec 10 à 15 nouveaux grands comptes dans les secteurs de l'oil & gas, de l'énergie (dont les fermes solaires) et des grands ports mais aussi au service des autorités publiques (Safe and Smart City) », avance-t-il. « Nous avons comme ambition de nous adresser aux très grands comptes qui ont une profondeur et une capacité de nous amener sur des applicatifs métier très précis », précise-t-il.

Les atouts de Skeyetech

Système ultra-connecté et opérable en 5G, le nouveau drone Skeyetech E2, qui a une autonomie sensiblement supérieure de 10% à 15% à la première génération, est capable d'embarquer simultanément jusqu'à trois charges utiles (jusqu'à 2,5 kg) qui pourront être dédiées à de nombreux cas d'usages. Avec l'arrivée de Skeyetech E2, Azur Drones est en mesure de proposer « un couteau suisse au service des industriels, qui va changer la donne : ce drone automatique va devenir un outil mutualisé au service d'un certain nombre de départements très différents sur un même site industriel ».

Il va pouvoir aller au-delà de ses missions traditionnelles de sécurité et de sûreté (levées de doutes, inspection sur des sites sensibles, rondes périmétriques). « Le champ des possibles s'est très largement élargi pour Azur Drones, souligne Hugues d'Alès. Le changement est fondamental ». Azur Drones est capable « d'embarquer à la fois une caméra, des capteurs photogrammétrique, des capteurs de rayons gamma destinés à l'industrie nucléaire et des caméras thermographiques ». Avec Skeyetech E2, Azur Drones pourra également proposer des missions de suivi de chantier ou de surveillance d'émissions de gaz grâce à des captations en vue de détecter les pollutions en tous genres. Azur Drones semble prêt pour son second souffle.

Michel Cabirol

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