A quelques semaines des élections fédérales allemandes (26 septembre), l'Allemagne, l'Espagne et la France ont signé lundi soir à Paris l'accord intergouvernemental pour la poursuite du programme SCAF (Système de combat aérien futur) jusqu'au premier vol du démonstrateur en 2027 (phases 1B et 2). Cet accord, qui est un prérequis à la signature des contrats entre les industriels concernés et la Direction générale de l'armement (DGA), prévoit les modalités et les financements nécessaires aux études devant mener à un démonstrateur en vol du SCAF. Au cabinet de Florence Parly, on attend la signature des contrats entre la DGA et les industriels dans "les prochaines semaines".
"On n'identifie pas de point dur mais il y a toujours des discussions", notamment sur la propriété intellectuelles et la répartition des travaux entre les différents acteurs, selon cette source.
L'accord a été paraphé par la ministre des Armées, son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer et la secrétaire d'État espagnole à la Défense Esperanza Casteleiro LLamazares. Les trois pays avaient annoncé le 17 mai dernier s'être mis d'accord sur la phase 1B du programme SCAF, qui comprendra un avion de combat accompagné de drones (remote carriers). Par ailleurs, les chefs d'état-major des trois armées de l'Air ont également signé lundi le document fixant les exigences et les conditions d'utilisation opérationnelles communes (CORD) du SCAF.
8,6 milliards : le coût du SCAF entre 2021 et 2027
Les trois États vont financer à hauteur de 3,6 milliards d'euros la phase 1B (2021-2024), soit 1,2 milliard chacun, a-t-on assuré au cabinet de Florence Parly, qui évalue la durée de cette phase entre 32 et 40 mois, selon les piliers (le programme SCAF a été découpé en 7 piliers). Elle correspond aux études détaillées en vue d'aboutir à la définition d'un démonstrateur. Elles portent également sur des travaux de maturation technologique. Les discussions financières sont terminées, a-t-on expliqué au sein du cabinet de Florence Parly. "Nous sommes satisfaits", a-t-on affirmé.
En outre, le montant prévu par les trois gouvernements pour la phase 2 (2024-2027) s'élève à 5 milliards d'euros maximum à répartir entre les trois pays, précise-t-on également au cabinet de la ministre. Une phase qui correspond à la réalisation du démonstrateur, qui doit voler en 2027. Ces deux phases marquent un véritable changement d'échelle par rapport aux sommes jusqu'ici dépensées par les trois pays. Depuis 2017, ils n'ont dépensé que 250 millions d'euros. "C'est un cap extrêmement important que nous avons franchi", a-t-on assuré au cabinet.
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