La saga Photonis n'a vraiment pas fini d'étonner. Érigée en nouveau symbole de la souveraineté nationale, cette société de la région bordelaise, dont le siège social est à Mérignac, va paradoxalement faire l'objet d'une bagarre féroce entre trois banques nord-américaines, qui ont obtenu le mandat de conseiller trois acteurs de la nouvelle saison. L'enjeu est de convaincre le fonds Ardian, quant à lui conseillé par la banque "Made in France" Lazard, et qui a mis en vente Photonis depuis plus de 18 mois. "Le ministère des Armées a estimé que pour des raisons de souveraineté et de sécurité nationale, il était préférable de bâtir une offre française pour Photonis", avait expliqué le 12 janvier le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire lors de la présentation de ses vœux à la presse. Cela passera d'abord par des banques conseils nord-américaines...
Canaccord, Centerview Partners et Perella Weinberg
Selon des sources concordantes, le fonds HLD, dirigé par l'ancien patron de Wendel Jean-Bernard Lafonta, a mandaté la banque canadienne Canaccord Genuity, spécialisée dans les entreprises à capitalisation moyenne (Midcap) dont le bureau français est dirigé par le banquier d'affaires Olivier Dardel. Son rival sur le dossier Photonis, PAI Partners, s'est carrément offert une des stars de sa génération dans la banque d'affaires Matthieu Pigasse, qui a rejoint en avril dernier Centerview Partners, qui a ouvert un bureau à Paris l'année dernière. La banque d'affaires new-yorkaise a également recruté deux autres ex-banquiers-gérants de Lazard, Nicolas Constant et Pierre Pasqual.
Enfin, Safran et Thales ont mandaté une seule et même banque, qui est la banque américaine Perella Weinberg Partners, où David Azéma, un ancien patron de l'Agence des participations de l'État (APE), dirige l'entité française.
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