Comment le centre spatial de Guyane se remet en orbite

Le Centre spatial guyanais redémarre ses activités opérationnelles après la suspension des campagnes de lancement le 16 mars dernier. Prochain vol prévu mi-juin (lanceur Vega).
Michel Cabirol
Le chantier de l'Ensemble de Lancement Ariane 6 (ELA4) a repris depuis le 21 avril avec des équipes basées en Guyane.
Le chantier de l'Ensemble de Lancement Ariane 6 (ELA4) a repris depuis le 21 avril avec des équipes basées en Guyane. (Crédits : CNES)

Feu vert pour la reprise des lancements d'Arianespace au Centre spatial guyanais (CSG), qui redémarre ses activités opérationnelles après la suspension des campagnes de lancement le 16 mars dernier. "Cette reprise d'activité se fera dans le strict respect des obligations et des recommandations du préfet de la région Guyane, et sera conditionnée à l'évolution de la situation sanitaire", a précisé le préfet de la Guyane et le CNES dans un communiqué commun publié mercredi. Le chantier de l'Ensemble de Lancement Ariane 6 (ELA4) a repris depuis le 21 avril avec des équipes basées en Guyane. "Depuis le 21 avril, les activités de mise en configuration opérationnelle de la base se déroulent avec les équipes sédentaires basées en Guyane dans le respect des mesures de distanciation et des gestes barrières", ont précisé le préfet et le CNES.

"Ces campagnes de lancement se feront dans le strict respect des règles sanitaires édictées par le Préfet de Guyane et le CNES-CSG. L'objectif est de préserver la santé des salariés de la base et des missionnaires, ainsi que des populations locales, tout en assurant les conditions de sécurité requises pour la préparation des lancements planifiés", assuré Arianespace.

Dans ce cadre et si tout se passe comme prévu au plan sanitaire, le vol VV16/SSMS, le premier lancement partagé de Vega (une cinquantaine de petits satellites), est prévu mi-juin, a annoncé Arianespace dans un communiqué séparé. Ce sera donc le premier tir du lanceur italien depuis son échec en juillet 2019. Il sera suivi fin juillet d'un lancement double d'Ariane 5 au profit des clients Intelsat et B-SAT (VA253). Les campagnes Soyuz VS24 et VS25 reprendront également au cours de l'été. La mise en configuration d'attente et en conditions de sécurité des lanceurs et des satellites concernés a été opérée par les équipes d'Arianespace, du CNES et de toutes les entreprises impliquées au Centre Spatial Guyanais, conformément aux procédures standard.

Quelles mesures de sécurité

Comment la sécurité des équipes de lancement va-t-elle être assurée ? Des mesures préventives seront mises en œuvre pour permettre l'arrivée en toute sécurité, pour la population et pour eux-mêmes, des équipes de lancement nécessaires, les fameux missionnaires. Ils seront confinés de façon stricte avant de quitter l'Europe, puis testés avant l'embarquement et auront droit à un accueil médicalisé comme tous les arrivants en Guyane à l'aéroport de Cayenne. Aussitôt arrivés, aussitôt à nouveau confinés. Les missionnaires devront effectuer une "quatorzaine" effectuée dans un hôtel à Kourou, suivant un protocole en cours d'élaboration avec l'Agence régionale de Santé de Guyane. Ces mesures sanitaires exigeantes s'appliquent également aux clients d'Arianespace.

L'accès des missionnaires au CSG ne pourra intervenir qu'après le strict respect de l'ensemble de ces mesures. "À ces conditions, une centaine de missionnaires arriveront d'Europe à partir du 11 mai par charter pour préparer le lancement de Vega", ont expliqué le préfet de région et le CNES. À partir du 25 mai, d'autres missionnaires seront accueillis en suivant le même protocole, pour préparer le lancement d'Ariane 5. En ce qui concerne le chantier ELA 4, l'arrivée de missionnaires venant d'Europe commencera à partir de la mi-mai pour que l'activité du chantier retrouve son régime de croisière.

Quid des stations de contrôle ?

Concernant les stations de poursuite, un premier accord a été trouvé avec l'Agence spatiale canadienne et d'autres accords sont en discussion, explique-t-on à La Tribune. Car pour contrôler un vol d'Ariane 5 ou de Vega, des stations de télémesure ont été positionnées tout le long de la trajectoire du lanceur pour traiter les données en temps réel, voire en différé.

Michel Cabirol

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