Le NewSpace européen fait une entrée fracassante dans un grand programme de la Commission européenne poussé par Thierry Breton. Le consortium mené par la start-up bretonne Unseenlabs, fondée en 2015, et le cabinet de consultants Euroconsult a été sélectionné pour réaliser une étude de concept visant "à exploiter de nouvelles idées pour une constellation européenne haut débit innovante", selon un communiqué publié mercredi soir. Baptisé New Symphonie, ce consortium a remporté un contrat pour une étude de six mois dont le montant total s'élève à 1,4 million d'euros. Cette étude vise à recueillir "des idées innovantes pour contribuer" à la création d'un système spatial global européen de connectivité sécurisée.
"La création d'un leadership européen dans le secteur du New Space requiert d'une part la collaboration d'entreprises innovantes entre elles, et d'autre part la confiance des institutions dans la capacité d'innovation de ces PME européennes. Ce projet réunit ces conditions", ont affirmé Clément et Jonathan Galic, cofondateurs et respectivement CEO et CTO d'Unseenlabs, cités dans le communiqué.
Dans ce consortium composé de 22 entreprises issue de huit pays, on retrouve le gratin des start-up spatiales françaises du moment (Anywaves, Cailabs, Exotrail, Fresnel Alliance, Loft orbital, Greenerwave, Secure-IC) mais aussi européennes (les allemandes Exolaunch et Qest Antenna Technology, la belge Aerospacelab, la danoise GomSpace, la néerlandaise Hyperion). Des start-up toutefois accompagnées par des entreprises confirmées comme Transatel et Satconsult (France), KSAT (Norvège), Tesat et DE-CIX (Allemagne), Sener et Integrasys (Espagne), ainsi que Sitael et Avio (Italie). Inspiré par Symphonie, le premier satellite de communication opérationnel lancé en 1974 dans le cadre d'une coopération franco-allemande, le consortium New Symphonie "prend sa place en tant qu'héritier légitime de la tradition d'innovation technologique et de coopération transnationale".
Une constellation quantique
Lors du Paris Air Forum, organisé par La Tribune, Thierry Breton avait confirmé sa volonté de lancer une nouvelle grande constellation européenne. Elle a pour objectif de fournir aux Européens une infrastructure de connectivité mettant fin aux zones blanches, d'assurer une redondance avec les réseaux terrestres, de projeter l'Europe sur le cryptage quantique des communications, avec des applications civiles et militaires, et, enfin, de ne pas dépendre d'infrastructures non-européennes, avait alors précisé le commissaire européen.
L'Europe doit "se doter d'une constellation de connectivité spatiale multi-orbitale pour offrir à l'ensemble du continent une infrastructure de connectivité mettant fin aux zones blanches et pour assurer une redondance avec le réseau terrestre. C'est indispensable pour la cybersécurité. Pour projeter l'Europe sur le cryptage quantique, avec des applications civiles et militaires, il faut aller très loin, être très innovant en matière de technologie et pour des raisons stratégiques ne pas dépendre d'infrastructures non européennes. On l'a fait avec Galileo, on le fera avec la constellation", avait souligné Thierry Breton lors du Paris Air Forum.
Cette constellation vient s'ajouter à celles déjà existantes, Galileo pour la navigation, qui va bénéficier à partir de 2024 d'une nouvelle génération de satellites, et Copernicus, dont la multitude de capteurs, qui surveille la planète et l'environnement, va évoluer pour couvrir encore plus d'aspects du changement climatique et dont l'enjeu est le re-positionnement dans un marché en pleine évolution.
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