
L'analyse des boîtes noires de l'avion militaire A400M, qui s'est écrasé le 9 mai en Espagne, faisant 4 morts, confirme "un sérieux problème dans l'assemblage final", a déclaré un haut responsable d'Airbus au journal allemand Handelsblatt à paraître vendredi.
Les boîtes noires ont parlé
"Les boîtes noires le confirment. Il n'y pas de défaut structurel, mais nous avons un sérieux problème de qualité dans l'assemblage final", affirme Marwan Lahoud, directeur de la stratégie du groupe aéronautique européen, après avoir eu connaissance pour la première fois des analyses des boîtes noires de l'appareil.
"Nous avons pris connaissance pour la première fois hier (mercredi) des résultats, ils confirment nos analyses internes", a précisé M. Lahoud au quotidien des affaires allemand.
De nouveaux contrôles recommandés
Le 19 mai, Airbus avait déjà ordonné à ses clients une inspection de leurs A400M en leur adressant une note d'alerte pour leur demander de contrôler le système de gestion électronique des moteurs.
Cette note demandait "aux exploitants d'effectuer des contrôles spécifiques et réguliers de l'ECU (l'unité de contrôle électronique, ndlr) sur chaque moteur de l'avion avant le vol et d'effectuer des contrôles supplémentaires après un éventuel remplacement de moteur ou de l'ECU".
Un avion de transport militaire Airbus A400M Atlas (vol CASA423) s'était écrasé samedi 9 mai près de Séville, dans le sud de l'Espagne. Cet accident a fait 4 vitcimes et deux personnes ont été gravement blessées. Il s'agissait d'un vol d'essai de cet avion militaire. Aussitôt après cet accident, plusieurs pays dont la Turquie, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont décidé d'immobiliser leur flotte d'Airbus A400M.
Nombreux déboires
L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30% du budget) et querelles entre les clients et le constructeur qui avait même menacé de jeter l'éponge.
Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km.
C'est bien beau de faire un avion à plusieurs et de partager le travail mais il a fallu aussi prendre conscience que tout les pays participants n'avaient pas le savoir faire pour se lancer dans un tel projet.
Certes cela était nécessaire, chaque pays souhaitant avoir un retour industriel par rapport aux investissements mis dans le projet et du coup, on a du laisser certaines parties sensibles du programmes A400M à des pays dont leur industriels avaient encore trop peu de savoir faire et d'expérience dans le domaine.
Et cela a abouti au crach du A400M destiné à l'armée Turque.
Bref, tout comme le NH90, l'Eurofighter, l'A400M, lancer des programmes européens d'armement (plus de 2 partenaires) aboutit presque souvent à des échecs en terme de maitrise des couts.
En cas de projet d'armement futur à plusieurs, tout comme les américains, il faudra un maitre d'eouvre qui centralise tout et qui donne les tâches à faire à chacun selon ses capacités. Au delà, de 2, le partage "équitable" des tâches ne fonctionnent pas.
Voir l'excellent message de Pacot sur les programmes européens d'armements
Bonne chance à Airbus pour corriger le problème.
Il reste des besoins de transport militaire à combler......
L'A400M s'intercale entre le C130 et le C17 en terme de charge, capacité d'emport, distance franchissable, ....
comme le CN235 qui s'intercale entre le Transal et le C130;
par ailleurs avec ses turboréacteurs le C17 n'aime pas trop les pistes sommaires car les moteurs avalent beaucoup de poussières...
l'A400M est donc indispensable et volera encore dans 50 ans...
Le marché était très content avec les C-130J et C-17: des avions très bien conçus, éprouvés et aux coûts prévisibles.
L'A400M m'amène pas grand chose.