Eurodrone : Airbus assure choisir un moteur (Avio) 100% "ITAR free"

Airbus Defence assure que le moteur de l'Eurodrone, le drone MALE européen, est 100% "ITAR free". Selon Airbus Defence, le Catalyst est conçu et développé en Europe par Avio, la filiale italienne de General Electric, qui a remporté la compétition face à Safran Helicopter Engines.
Michel Cabirol
Airbus Defence a choisi le moteur de l'italien Avio Aero, le Catalyst, pour propulser le drone MALE européen, l'Eurodrone
Airbus Defence a choisi le moteur de l'italien Avio Aero, le Catalyst, pour propulser le drone MALE européen, l'Eurodrone (Crédits : Airbus)

Safran Helicopter Engines a pris une claque, Airbus Defence a finalement choisi le moteur de l'italien Avio Aero, le Catalyst, pour propulser le drone MALE européen, l'Eurodrone. A l'issue d'un appel d'offres et d'une phase d'analyse technique approfondie, Airbus Defence a donc choisi Avio Aero, filiale italienne du géant américain General Electric (GE) pour trois raisons factuelles : le Catalyst est plus mature dans son développement, dispose d'un potentiel de performances supérieur et offre de meilleures économies en service par rapport à l'Ardiden TP3 proposé par Safran, selon Airbus Defence.

Une compétition gagnée par Avio

Le Catalyst est une solution plus mature en raison de la campagne de vols d'essai qu'il effectue actuellement sur un appareil commercial (Beechcraft). "Nous avons estimé dans la comparaison qu'il y avait un risque de développement plus faible, explique le patron des avions militaires chez Airbus Defence, Jean-Brice Dumont au cours d'un briefing téléphonique. C'est très important sur un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus et où on a un départ-lancé compliqué à gérer". Il fait également observer qu'en matière de performances le Catalyst avait "plus de marges de poussée". Enfin, le moteur d'Avio offre "une meilleure économie, en particulier sur la phase en service".

Airbus Defence, qui rappelle qu'il a un programme à gérer, assume bien évidemment ce choix, qui ne va pas faire plaisir en France en général, et à Safran, en particulier. Jean-Brice Dumont affirme que "le choix du moteur nous appartient", les États ne sont pas décideurs. "On ne doit pas justifier nos choix aux nations mais en revanche on doit rendre compte sur la nature de nos choix à l'OCCAR", assure-t-il. Le moment d'annoncer cette sélection n'est pas le meilleur moment, la France étant en pleine campagne présidentielle. Mais Airbus Defence avait "besoin de prendre une décision assez rapidement après le début du programme pour tenir nos échéances du programme, souligne Jean-Brice Dumont. Le choix du moteur implique un certain nombre de développements techniques" sur le drone.

Airbus va rendre compte de son choix à l'OCCAR, l'agence dirigée par un Italien avec laquelle le constructeur a signé un contrat et qui représente les États. Si le choix du moteur appartient à Airbus Defence and Space GmbH (Allemagne), il s'est engagé, en tant que maître d'oeuvre, sur "un montant donné et un planning donné et nous devons aux nations une performance et un calendrier", rappelle le patron des avions militaires chez Airbus Defence.

Le Catalyst, un moteur "ITAR free"

Airbus Defence a également tenu à défendre son choix en expliquant que le Catalyst était un moteur dont le design est 100% européen. "Conformément aux exigences des clients, Catalyst offrira une solution véritablement européenne et contribuera dans le cadre du système global Eurodrone à l'autonomie stratégique" de l'Europe, estime le patron des avions militaires chez Airbus Defence, Jean-Brice Dumont, cité dans le communiqué.

Interrogé lors de ce briefing pour savoir si le Catalyst était bien "ITAR free", il assure qu'Airbus Defence "s'est protégé contractuellement" contre ce risque porté par le Catalyst, dont certaines pièces seront américaines. Il précise également qu'Airbus "a même une gestion du risque dans le temps". D'ici à 2029 ou 2030, date des premières livraisons, le sujet pourrait rebondir, les réglementations ITAR et EAR étant évolutives selon les intérêts commerciaux des Etats-Unis.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 27/03/2022 à 20:01
Signaler
Il est donc temps de renoncer à ce drone qui sera beaucoup trop cher sans la garantie d'être ITAR Free, et plutôt même acheter carrément des drones américains (ou autres) bien moins chers : au moins on aura plus de machines pour le même prix. Le prix...

à écrit le 26/03/2022 à 22:32
Signaler
Contrairement à ce que prétend Airbus, il est extremement peu probable que le TP Catalyst soit ITAR free. Ou plus exactement : le moteur nu l'est peut-etre ( ? ), mais son calculateur numérique de regulation, c'est tres improbable. Et Avio n'a aucun...

à écrit le 26/03/2022 à 20:37
Signaler
Donc il serait normal et naturel qu'airbus allemagne règne sans partage et décide seule de tout sur l'Eurodrone, mais remette en question le leadership de Dassault sur le SCAF ?? Dirk Hoke disait lui-même devant l'assemblée nationale que les allemand...

le 31/03/2022 à 9:13
Signaler
Si Dassault avait quelques centaines de milliards de trésorerie nous n'aurions pas à subir les ukases des ces allemands revanchards et des carpettes américaines....mais voila, avec des si...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.