Airbus a semble-t-il recommandé il y a plusieurs jours aux quatre Etats membres du programme Eurodrone (Allemagne, Espagne, France et Italie) une motorisation italo-américaine proposée par General Electric et sa filiale européenne Avio à partir du moteur Catalyst, qui va pousser le Beechcraft Denali de l'américain Textron Aviation. Lancé en 2015 par General Electric (GE), le Catalyst vient d'ailleurs d'obtenir sa certification aux Etats-Unis (FAA). Aux États partenaires du programme de se prononcer sur cette préconisation alors que le premier tour de l'élection présidentielle française est prévu le 10 avril et que la guerre en Ukraine révèle jour après jour les trous béants de l'Europe en matière de souveraineté. En France, on s'agace déjà de cette recommandation.
Spécifications exigées par les États membres
Depuis le début du programme, Airbus Defence répète qu'il s'est strictement conformé aux spécifications exigées des États membres. Ni plus, ni moins. A l'issue d'une compétition, il a préféré le duo GE/Avio à Safran Helicoter Engines. Le motoriste français propose le moteur Ardiden TP3, le seul turbopropulseur 100% européen pour des applications militaires sur lequel il a embarqué les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik (ZFL), l'espagnol ITP et l'italien Piaggio Aerospace. Airbus Defence a toujours rappelé tout au long du programme qu'il n'était pas là non plus pour faire de la politique industrielle. Si la décision d'Airbus était confirmée par les Etats, elle risque cependant de faire des vagues en France, qui se bat pour bâtir une Europe avec un peu plus de souveraineté stratégique.
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