Exportations d'armes : accord entre la France et l'Allemagne mais...

La France et l'Allemagne ont trouvé un accord dans le domaine des exportations d'armes. Berlin s'est notamment engagé à ne pas bloquer des matériels militaires français à l'exportation ayant moins de 20% de composants ou équipements allemands.
Michel Cabirol
Berlin bloque les licences d'exportation de matériels allemands intégrés sur le missile air-air longue portée Meteor, vers l'Arabie Saoudite. Les Allemands fabriquent notamment le système de propulsion et les charges militaires.
Berlin bloque les licences d'exportation de matériels allemands intégrés sur le missile air-air longue portée Meteor, vers l'Arabie Saoudite. Les Allemands fabriquent notamment le système de propulsion et les charges militaires. (Crédits : MBDA)

Ce n'était pas gagné d'avance mais la France et l'Allemagne ont trouvé un accord sur les règles d'exportation portant sur les systèmes d'arme, selon des sources concordantes. Ce qui confirme les informations du journal Le Monde datées du 14 septembre. "Le texte est raisonnable", expliquent des sources françaises à La Tribune. Berlin ne s'opposera pas aux exportations des industriels français à condition que le niveau des équipements ou des composants allemands n'excèdent pas 20% de la totalité du matériel militaire proposé (règle dite de minimis). Au ministère des Armées, on indique "simplement qu'à ce stade les discussions avancent très bien. Un accord formel sera certainement atteint d'ici à quelques semaines".

Il semble que les relations jusqu'ici extrêmement tendues entre l'Allemagne et la France sur le dossier des exportations s'apaisent. En témoigne la décision de Berlin de ne pas entraver la vente aux Emirats Arabes Unis de deux corvettes Gowind de Naval Group propulsées par des moteurs allemands MTU en raison de la dualité de cet équipement, selon des sources concordantes. Toutefois, en dépit de la volonté de faire tomber la pression entre les deux pays, Berlin a dévoilé fin juin dans un document d'orientation ses nouveaux principes politiques en matière d'exportation. Des principes qui renforcent la politique restrictive de Berlin dans ce domaine.

Des principes restrictifs en matière d'exportation

Ainsi, dans le cas d'exportation d'armements où des composants allemands sont impliqués, les ministères des Affaires étrangères, de l'Economie et de la Défense, sous la tutelle de la Chancellerie, évaluent si, dans des cas exceptionnels, les conditions pour cette consultation sont réunies pour autoriser ces ventes. Le document cite cinq cas : pays en guerre (sauf dans le cas particulier de l'article 51 de la Charte des Nations Unies) ; pays où il existe des conflits armés ou de fortes tensions qui pourraient être aggravées par l'exportation ; pays où il existe un soupçon raisonnable de répression interne ; pays où l'exportation est contraire aux intérêts nationaux allemands ; et, enfin, pays où la relation armement serait trop lourde à assumer pour le pays tiers et pourrait nuire à la coopération dans son ensemble.

Le document aborde également les programmes réalisés en coopération. Le gouvernement se réserve le droit de s'opposer à "certains projets d'exportation du partenaire de coopération par le biais de consultations". Ce qui n'augure pas d'une fluidité entre Berlin et ses partenaires, dont la France. L'Allemagne "examinera attentivement l'intérêt de la coopération et le principe d'une politique restrictive en matière d'exportation d'armes, en tenant compte du critère des droits de l'homme". En conséquence, l'accord trouvé entre Berlin et Paris pourrait être fragilisé très rapidement si le Parlement allemand était consulté par la Chancellerie pour les programmes en coopération comme le futur programme européen d'avion de combat (SCAF) et de char (MGCS).

Michel Cabirol

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Commentaires 24
à écrit le 18/09/2019 à 12:40
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Vive l'Eu...

à écrit le 17/09/2019 à 21:26
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C'est marrant: lorsqu'il s'agit de vendre et d'exporter en masse des chars lourds Léopard 2A6 et des munitions pour son canon Rheinmetal de 120mm, l'Allemagne fait beaucoup moins de difficultés...

le 18/09/2019 à 2:15
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Ho ! çà oui ! Quand il s'agit de ses Seuls Intérets, l'Allemagne fait affaire avec toutes les dictatures, piétinant dignité humaine et droits humains.

à écrit le 17/09/2019 à 20:16
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En clair, la FR a voulu etre dépendante de l'Allemagne, et le reste. Du baratin fumeux pour bien comprendre que rien de rien ne change. La Fr n'a rien de rien obtenu. Elle accroit son statut de dépendance sur le nouvel avion de combat, et tout...

à écrit le 17/09/2019 à 19:53
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T es industriel Allemand dans la Défense, tu lis ça tu fais quoi ? Ben tu delocalises en France, au moins en partie. Voir par exemple l article dans Politico du PDG de EADS aujourd hui. Il est furax de l attitude allemande.

à écrit le 17/09/2019 à 19:10
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Les pays n'ont pas d'amis , ils n'ont que des intérêts . C'est aussi simple que cela !

à écrit le 17/09/2019 à 19:10
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Les pays n'ont pas d'amis , ils n'ont que des intérêts . C'est aussi simple que cela !

à écrit le 17/09/2019 à 15:10
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En fait rien ne change, si l’Allemagne ne veut pas il n'y en aura pas. C'est écrit en toute lettre: pays où l'exportation est contraire aux intérêts nationaux allemands ;

à écrit le 17/09/2019 à 14:08
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Vue l'extreme inefficacité des armes de défenses occidentales vendus à l'arabie c'est où dites, ils sont pas près de repasser commande.

à écrit le 17/09/2019 à 13:42
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20 % minimum de composants allemands, 40 à 60 US, nous sommes des assembleurs !

le 17/09/2019 à 21:31
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En matière de systèmes complexes (comme un missile, un avion, une fusée etc), la valeur ajoutée provient justement de l'architecture système, c'est à dire de la capacité à 'assembler' et faire fonctionner ensemble des centaines de sous-ensembles et é...

à écrit le 17/09/2019 à 12:37
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On exporte des armements tous azimuts, mais le citoyen lui, reste désarmé, logique ?

à écrit le 17/09/2019 à 11:47
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C'est bien la démonstration que l'Europe est une vaste fumisterie qui ne fait que dissimuler la réalité des différences au lieu de les régler. Face au quarteron de fonctionnaires français bien peu démocrates, les Allemands plus parlementaristes et éc...

à écrit le 17/09/2019 à 10:46
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Comme quoi, dans certains domaines, ils sont moins mercantilistes que nous...

à écrit le 17/09/2019 à 10:32
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Est-ce que la barre de 20% peut exonérer de complicité de crime contre l'humanité, comme par exemple des crimes de l'Arabie à l'encontre du Yemen! Si la France n'est pas sensible à cette question, l'Allemagne l'est peut-être. C'est bizarre que le gou...

à écrit le 17/09/2019 à 10:32
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Je pensais que lorsque l'on achete quelques chose comme du materiel y compris sensible il vous appartenait ! Eh bien non vous l'achetez mais il ne vous appartient pas. La France doit ce lancer dans des programmes 100% Français et comme cela plus de p...

le 17/09/2019 à 15:57
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oui bien d acc avec vous mais je crois bien que nous n avons plus de motoriste ni naval ni mecanique! surement considéré non stratégique!

à écrit le 17/09/2019 à 9:35
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C'est marrant, ils n'arrive pas a une harmonisation fiscale, mais pour vendre des armes cela semble plus facile...... C'est l’Europe nous dit l'autre ! entre identité et guerre, toujours la même chose !

le 17/09/2019 à 21:36
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Les armes et plus généralement les matériels de défense sophistiqués sont des matériels complexes, que peu de pays savent produire, et qui se vendent donc cher. Très cher. Avec de grosses marges. Cela permet de faire rentrer dans les caisses publique...

à écrit le 17/09/2019 à 9:21
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"Berlin s'est notamment engagé à ne pas bloquer des matériels militaires français à l'exportation ayant moins de 20% de composants ou équipements allemands" Ben oui c'est bien ça, on nous a copieusement menti en fait, ce sont les allemands qui on...

à écrit le 17/09/2019 à 8:44
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Je vois une négociation entre deux pays. Visiblement, nous ne sommes pas encore dans la Fédération Européenne.

à écrit le 17/09/2019 à 6:58
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Le mieux et le plus simple, c'est qu'il n'y ait aucun "composant" allemand dans un produit militaire français potentiellement exportable. Quant à la coopération avec l'Allemagne, on peut très bien s'en passer en relançant celle avec les Anglais, plus...

le 17/09/2019 à 8:58
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Les Anglais plus fiable, cela reste à démontrer. N'oublions pas que Rolls Royce avait laissé tombé Airbus à une époque, obligeant ce dernier à se tourner vers le fournisseur américain Général Electric. Un choix au final qui a plus nuit à Rolls Royce ...

le 17/09/2019 à 21:43
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Impossible. Plus aucun état européen n'a les capacités de produire à lui seul la totalité de ses équipements de défense. Pour rester compétitives, les industries de défense se spécialisent (par exemple, il n'y a plus guère que l'Allemagne, la Belgiqu...

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