La France et l'Europe tentent de rattraper leur retard technologique en matière de lanceurs. Le programme Prometheus prend enfin forme. Grâce à la France, qui a cru très tôt à Promotheus, qui sera un moteur en principe beaucoup moins cher que ceux de l'actuelle et future famille Ariane et également réutilisable. A l'occasion de la visite mardi, sur le site ArianeGroup de Vernon, du président de la République Emmanuel Macron, le président exécutif d'ArianeGroup, André-Hubert Roussel, et le président du CNES, Jean-Yves Le Gall, ont signé un contrat préparant la réalisation d'essais du nouveau moteur Prometheus sur le site normand. la France investit 15 millions d'euros pour développer ce nouveau moteur de lanceur afin de "gagner un an" dans sa mise au point, a expliqué Emmanuel Macron.
"Ce contrat a été signé dans un contexte de renforcement de la concurrence mondiale dans le domaine des lanceurs, avec comme objectif le développement des compétences françaises en matière de propulsion liquide", ont expliqué ArianeGroup et le CNES dans un communiqué commun publié mercredi.
Le premier prototype de Promotheus est actuellement en cours d'assemblage. Il es développé dans le cadre d'un contrat de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur les sites ArianeGroup d'Ottobrunn en Bavière (Allemagne) et de Vernon en Normandie. Puis, il devra ensuite être testé sur le site du DLR à Lampoldsausen (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Un projet européen mal financé
Initié par le CNES et par ArianeGroup en 2015, Prometheus est un démonstrateur de moteur réutilisable à très bas coût, dont l'objectif est d'être dix fois moins cher que le moteur actuel Vulcain 2 d'Ariane 5. Prometheus a dans un premier temps pour vocation à équiper le démonstrateur Themis (étage réutilisable) puis les lanceurs du futur, qui succèderont à Ariane 6 et à Vega-C. Il est d'ailleurs devenu en 2016 un projet européen dans le cadre du programme FLPP (Future Launcher Preparatory Program) de l'Agence spatiale européenne (ESA). Huit pays participent à ce projet : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, Suède et Suisse.
Pourtant, ce programme, qui est au cœur de la stratégie européenne de préparation des lanceurs futurs n'a pas vraiment réussi à séduire ces pays. Ainsi, à l'occasion de la ministérielle de Séville, les états membres devaient financer à hauteur de 50 millions d'euros le programme Themis et les futurs lanceurs sur la période 2020-2022. Seuls 35,6 millions d'euros, dont 25 millions par la France, ont pu être réunis. L'ESA a attribué en décembre à ArianeGroup le contrat pour la phase initiale de développement de Themis. Ce premier contrat d'un montant de 33 millions d'euros fait suite aux travaux préparatoires effectués par ArianeWorks, l'accélérateur d'Innovation créé par le CNES et ArianeGroup.
Consolider le développement de Promotheus
Ce contrat a pour objectif de consolider le développement de Prometheus, notamment en réalisant dès 2021 des essais sur le site de Vernon. Il est financé dans le cadre de la composante spatiale de France Relance, qui prévoit aussi un financement spécifique pour Ariane 6 et un investissement dédié alloué au développement des capacités du site ArianeGroup de Vernon. Le CNES a été désigné opérateur, pour le compte de l'État, de cette composante.
Ce contrat a également pour objectif est d'accélérer le calendrier de Prometheus, en réalisant les premiers essais sur le site de Vernon dès la fin 2021. Le programme France Relance prévoit aussi un investissement destiné à soutenir des projets de diversification du site vernonnais dans les technologies de l'hydrogène. Ces projets sont financés à hauteur de 15 millions d'euros.
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