Le démonstrateur Prometheus, un moteur réutilisable à bas coût, prend son envol

Le démonstrateur Prometheus, un moteur réutilisable à très bas coût, prend son envol. Son objectif : être dix fois moins cher que le moteur actuel Vulcain 2 d’Ariane 5.
Michel Cabirol
Le premier prototype de Promotheus est actuellement en cours d'assemblage. Il es développé dans le cadre d'un contrat de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur les sites ArianeGroup d'Ottobrunn en Bavière (Allemagne) et de Vernon en Normandie.
Le premier prototype de Promotheus est actuellement en cours d'assemblage. Il es développé dans le cadre d'un contrat de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur les sites ArianeGroup d'Ottobrunn en Bavière (Allemagne) et de Vernon en Normandie. (Crédits : Arianegroup)

La France et l'Europe tentent de rattraper leur retard technologique en matière de lanceurs. Le programme Prometheus prend enfin forme. Grâce à la France, qui a cru très tôt à Promotheus, qui sera un moteur en principe beaucoup moins cher que ceux de l'actuelle et future famille Ariane et également réutilisable. A l'occasion de la visite mardi, sur le site ArianeGroup de Vernon, du président de la République Emmanuel Macron, le président exécutif d'ArianeGroup, André-Hubert Roussel, et le président du CNES, Jean-Yves Le Gall, ont signé un contrat préparant la réalisation d'essais du nouveau moteur Prometheus sur le site normand. la France investit 15 millions d'euros pour développer ce nouveau moteur de lanceur afin de "gagner un an" dans sa mise au point, a expliqué Emmanuel Macron.

"Ce contrat a été signé dans un contexte de renforcement de la concurrence mondiale dans le domaine des lanceurs, avec comme objectif le développement des compétences françaises en matière de propulsion liquide", ont expliqué ArianeGroup et le CNES dans un communiqué commun publié mercredi.

Le premier prototype de Promotheus est actuellement en cours d'assemblage. Il es développé dans le cadre d'un contrat de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur les sites ArianeGroup d'Ottobrunn en Bavière (Allemagne) et de Vernon en Normandie. Puis, il devra ensuite être testé sur le site du DLR à Lampoldsausen (Bade-Wurtemberg, Allemagne).

Un projet européen mal financé

Initié par le CNES et par ArianeGroup en 2015, Prometheus est un démonstrateur de moteur réutilisable à très bas coût, dont l'objectif est d'être dix fois moins cher que le moteur actuel Vulcain 2 d'Ariane 5. Prometheus a dans un premier temps pour vocation à équiper le démonstrateur Themis (étage réutilisable) puis les lanceurs du futur, qui succèderont à Ariane 6 et à Vega-C. Il est d'ailleurs devenu en 2016 un projet européen dans le cadre du programme FLPP (Future Launcher Preparatory Program) de l'Agence spatiale européenne (ESA). Huit pays participent à ce projet : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, Suède et Suisse.

Pourtant, ce programme, qui est au cœur de la stratégie européenne de préparation des lanceurs futurs n'a pas vraiment réussi à séduire ces pays. Ainsi, à l'occasion de la ministérielle de Séville, les états membres devaient financer à hauteur de 50 millions d'euros le programme Themis et les futurs lanceurs sur la période 2020-2022. Seuls 35,6 millions d'euros, dont 25 millions par la France, ont pu être réunis. L'ESA a attribué en décembre à ArianeGroup le contrat pour la phase initiale de développement de Themis. Ce premier contrat d'un montant de 33 millions d'euros fait suite aux travaux préparatoires effectués par ArianeWorks, l'accélérateur d'Innovation créé par le CNES et ArianeGroup.

Consolider le développement de Promotheus

Ce contrat a pour objectif de consolider le développement de Prometheus, notamment en réalisant dès 2021 des essais sur le site de Vernon. Il est financé dans le cadre de la composante spatiale de France Relance, qui prévoit aussi un financement spécifique pour Ariane 6 et un investissement dédié alloué au développement des capacités du site ArianeGroup de Vernon. Le CNES a été désigné opérateur, pour le compte de l'État, de cette composante.

Ce contrat a également pour objectif est d'accélérer le calendrier de Prometheus, en réalisant les premiers essais sur le site de Vernon dès la fin 2021. Le programme France Relance prévoit aussi un investissement destiné à soutenir des projets de diversification du site vernonnais dans les technologies de l'hydrogène. Ces projets sont financés à hauteur de 15 millions d'euros.

Michel Cabirol

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Commentaires 8
à écrit le 14/01/2021 à 18:23
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Sur youtube en direct en ce moment décollage de la New Shepard Mission NS-14

à écrit le 14/01/2021 à 8:24
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Mais il est toujours regrettable d'avoir à copier les autres. Même l'URSS savait innover elle tandis que l'UE ne sait plus rien faire. Que de temps avons nous perdu avec cette chimère.

le 14/01/2021 à 10:19
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dans un monde de gestionnaires je ne vois pas comment le concept de création et d'innovation peut être..... J'ai eu a constater, que le vide d'idée est toujours ce que nous constatons a a terme entre 15 et 20 ans après, et au vue des délocalisati...

le 14/01/2021 à 13:23
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Voilà, alors comme ils possèdent tout ils arrivent encore à censurer cette vérité particulièrement cruelle pour eux certes mais le problème est que nous avons tellement raison qu'ils ne comprennent même pas que réfléchir leur permettrait à eux aussi ...

à écrit le 13/01/2021 à 20:55
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Rien de tel que l'aiguillon Space X pour exciter le mammouth du Gd Cirque spatial européen, capable de performances hors du commun, comme avoir dominé sans partage le marché mondial de lancement des satellites cciaux depuis plus de 20 ans.

à écrit le 13/01/2021 à 19:49
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Ils sont gonflés de l'appeler Prometheus, c'est pas comme si c'était un énième travail de chinois des américains. C'est pas tellement pour rester dans la course mais pour rester dans les couts... Toujours suiveurs, pas des young leader, des young ...

à écrit le 13/01/2021 à 18:46
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Très bonne chose pour le spatial française et pour la future Ariane 6. Vive le spatial, industrie d'avenir en France et belle reussite depuis 60 ans en Europe ! enverrons- nous des hommes et des femmes vers la Lune en 2024 ? vers mars en 2030 ? vers ...

le 13/01/2021 à 19:40
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Stéphane Israël, Thierry Breton, Alain Charmeau et André Hubert Roussel ont déclaré que la réutilisabilité était un gaspillage. "Je ne peux pas dire à mes équipes de construire une fusée par an et de les renvoyer chez eux jusqu'à l'année prochaine" ...

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