Sous leadership allemand, le programme Eurodrone ou MALE RPAS a été approuvé mercredi sans difficulté par le Bundestag. Le ministère de la Défense allemand va pouvoir commander 21 véhicules, 12 stations-sol et quatre simulateurs ainsi que la formation des opérateurs et des mécaniciens et cinq ans de MCO (Maintien en condition opérationnelle) pour un montant de 3,1 milliards d'euros. Trois autres pays doivent également approuver ce programme : France, Italie et Espagne, dont le Parlement pourrait valider ce programme en mai.
A terme, l'Eurodrone remplacera les solutions de leasing fournies par Israël avec le Heron TP (5 drones basés à Tel-Aviv sur la base aérienne de Tel Nof et loués, dont 3 pouvant être armés, sur une durée de 9 ans), dont le contrat se termine en 2029. Le montant de ce contrat s'élève à 718 millions d'euros (dont 598 millions de dollars pour le groupe israélien IAI) ainsi que 178 millions d'euros de MCO et de formation en Israël de 85 militaires allemands. Les opérateurs allemands sont également formés sur l'armement. Si le contrat Eurodrone est conclu au deuxième trimestre 2021, le calendrier prévoit la livraison des premiers systèmes en 2029. Les livraisons devraient être terminées en 2034. Selon ce plan, il est prévu d'atteindre l'état de préparation opérationnelle initiale en 2030.
Drones armés ?
L'Allemagne n'envisage actuellement pas d'armer l'Eurodrone, a communiqué le ministère de la Défense allemand. Cette décision fera l'objet d'une discussion distincte avec le Bundestag. La ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer n'exclut pas pour sa part d'armer les drones allemands. "Ma position à ce sujet est bien connue : je suis favorable à ce que les drones puissent et soient armés pour protéger nos propres soldats", avait-elle estimé en début d'année lors d'une déclaration à la télévision allemande. Le programme Eurodrone inclut la préparation technique d'une capacité d'armement, a répondu le gouvernement fédéral aux quettions de parlementaires. Il a également précisé que qu'il n'y avait "actuellement aucune demande spécifique d'exportation ni aucun projet qui en résulte pour l'Eurodrone".
Dans le projet MALE RPAS, le gouvernement fédéral s'efforce d'utiliser "en priorité des composants européens pour renforcer la souveraineté européenne et la base technologique, industrielle et économique". Safran propose en partenariat avec des groupes européens une solution de motorisation 100% européenne tandis que le groupe italien Avio offre une solution européanisée à partir d'un moteur américain développé par General Electric. Le choix du motoriste par Airbus Defence & Space est attendu en juin ou juillet. Cependant, explique le gouvernement fédéral, "l'utilisation de composants d'autres origines n'est pas fondamentalement exclue".
"Il est nécessaire d'éviter en grande partie la dépendance vis-à-vis du contrôle des armements d'autres pays non européens afin de se libérer de dépendances unilatérales en termes d' achat, d'utilisation et de développement ultérieur", a recommandé le gouvernement fédéral allemand.
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