
Le dossier MGCS est enfin relancé. Au-delà de la bonne nouvelle pour ce programme au point mort depuis plusieurs semaines, ces avancées vont indirectement bénéficier au SCAF, le Bundestag exigeant un parallélisme entre les deux programmes européens afin qu'il donne son accord au lancement des phases suivantes. Si les discussions ont très récemment repris, elles ont pu aboutir rapidement, non pas à des décisions fermes mais plutôt à des compromis qui permettent d'avancer et de signer éventuellement un contrat portant sur les études technologiques d'un futur démonstrateur (MTD pour Main Technical Demonstrators) à l'image de la phase 1B du SCAF, selon des sources concordantes.
Invités fermement à reprendre les discussions par la Direction générale de l'armement (DGA) et le BWB (Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung, Office fédéral allemand des techniques de l'armement et de l'approvisionnement), Nexter et Rheinmetall ont réussi à trouver un accord... qui ne règle rien sur le fond. « Le ministre des armées et Mme Christine Lambrecht, ministre allemande de la défense, qui se sont entretenus à Berlin fin septembre, ont dit leur volonté de progresser tant pour le SCAF que pour le MGCS », avait d'ailleurs expliqué le 11 octobre le Délégué général pour l'armement, Emmanuel Chiva devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale. Cet accord doit encore être validé par les deux pays.
Quatre structures ad hoc
Nexter et Rheinmetall sont en compétition frontale sur quatre des 13 MTD, où ils ont été désignés chacun comme étant le « best athlete » par leur pays. Des pays qui n'ont pas décidé qui prendrait le leadership sur ces MTD : MTD 2 (effecteurs, munitions associées et tourelle), MTD 4 (protection générale), MTD 10 (navigation et mobilité automatisées) et MTD 11 (séquence de tir automatisée). Parmi ces quatre MTD, l'un fait l'objet de désaccords publics très forts, celui sur les effecteurs (le canon notamment). Pour l'heure, ils ont contourné la difficulté en trouvant un accord global. Ils vont créer quatre structures ad hoc, qui peuvent s'apparenter à une version allemande d'un Groupement momentané d'entreprise, où les deux industriels seront à parité (50/50). Ils n'ont pas en revanche désigné de leadership sur les quatre MTD, tout en le revendiquant tous les deux. Aux États de décider.
Mis naturellement dans la boucle, KNDS, la maison mère de Nexter, en particulier les allemands de Krauss-Maffei Wegmann (KMW), a autorisé les discussions, puis l'accord entre les deux industriels. Cet accord, qui doit être signé avant le 31 décembre, va permettre de relancer le programme qui était jusqu'ici ensablé.
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