Un très bon signal pour Airbus Helicopters. A quelques semaines du choix de la police allemande (Bundespolizei) pour une commande majeure (40 hélicoptères lourds), le contrat signé le 1er octobre par Airbus Helicopters aux Pays-Bas pour l'acquisition de 14 Caracal (H225M) dans le cadre d'une procédure négociée, selon le supplément du Journal officiel de l'Union européenne, montre à quel point cet appareil séduit certaines des forces armées les plus exigeantes dans le monde entier, comme Singapour, les Émirats Arabes Unis et la France. Les Pays-Bas sont le douzième client à l'export du Caracal en vue de remplacer des vieilles machines déjà fournies par Airbus Helicopters (Cougar).
« Cette décision des Pays-Bas est un signal fort au niveau européen sur le fait que le Caracal est une plateforme performante et compétitive face au Black Hawk (de Sikorsky, ndlr). Sur l'analyse technique des performances des deux appareils, il n'y a pas eu photo entre les deux appareils », avait expliqué fin juin dans une interview accordée à La Tribune le PDG d'Airbus Helicopters Bruno Even.
En revanche, comme l'acompte n'a pas été encore versé au constructeur, cette commande, qui est évaluée entre 1 et 2,5 milliards d'euros (simulateur, formation et exploitation comprise), n'est pas encore entrée en vigueur, selon nos informations. Selon le ministère de la Défense néerlandais, « l'aspect financier n'a pas été un critère déterminant dans le choix du candidat ». Par ailleurs, le Caracal répond à une exigence en matière de développement durable du ministère, qui a pour objectif d'utiliser en moyenne 30 % de biocarburants pour les équipements de défense : l'appareil d'Airbus Helicopters est capable de voler avec du carburant synthétique.
Livraisons entre 2028 et 2030
Si les premiers Caracal doivent être livrés début 2028, les 14 appareils, qui seront stationnés sur la base aérienne de Gilze-Rijen, seront tous remis aux forces armées néerlandaises d'ici à la fin de 2030 pour une mise en service opérationnelle de toute la flotte début 2031. Dans le même temps, le ministère de la Défense néerlandais lancera vers 2028 un plan de cession de ses Cougar en service depuis 27 ans (1996), mais dont certaines pièces de rechange pourront être utilisées également pour les Caracal.
Un programme de modernisation limité des Cougar lancé en 2019 et actuellement en cours (jusqu'en 2026) prolonge la durée de vie opérationnelle des 12 Cougars actuels jusqu'en 2030. Cinq autres appareils sont cannibalisés au profit de la flotte encore en service.
Le Black Hawk recalé
Le ministère de la Défense néerlandais a souhaité sélectionner un hélicoptère éprouvé au combat (combat proven) parmi huit hélicoptères présélectionnés au départ. C'est bien le cas du Caracal qui, en finale, a gagné à la loyale contre le UH-60M Black Hawk du constructeur américain Sikorsky lors d'une compétition basée sur des exigences techniques et opérationnelles basées sur des critères jugés cruciaux : rayon d'action, interopérabilité, capacité de la cabine et flexibilité, équipements disponibles sur étagère...
Pour être déployé dans le domaine maritime, l'hélicoptère sélectionné devait également être capable d'opérer dans le cadre d'exigences interopérables à partir de certains navires de la Royal Navy. « Le Caracal H225M répond à ces critères », a constaté le ministère de la Défense. Enfin, sur les 14 appareils achetés, Airbus Helicopters a dû s'engager sur une disponibilité moyenne de neuf appareils utilisables pour l'entraînement et les opérations. Enfin, les 14 Caracal ont été choisis pour leur capacité à mener des opérations spéciales sur terre et en mer.
Selon le ministère de la Défense néerlandais, « il est apparu que le Black Hawk ne répondait pas à plusieurs exigences » requises. Et donc le H225M Caracal a été choisi. « Ce choix s'est basé sur les capacités les plus importantes pour la mission. La grande taille et la capacité de la cabine facilement réglable et la distance franchissable donnent au H225M une grande flexibilité dans son déploiement », a-t-il expliqué. En outre, le Caracal est déployable en mer, ce qui lui donne l'opportunité de pouvoir opérer à partir de navires. Enfin, il répond au calendrier souhaité par le ministère de la Défense. « Telles sont les principales capacités distinctives qui font que le H225M est le mieux adapté à la tâche », a estimé le ministère. Il a d'ailleurs constaté que « la France a déployé le H225M Caracal dans plusieurs opérations au cours desquelles l'hélicoptère a démontré de bonnes performances ».
Aux mains des forces spéciales
Les Caracal seront précisément destinés aux forces d'opérations spéciales (FOS) néerlandaises, qui sont de plus en plus employées dans des situations de conflit hybrides, dans la lutte contre le terrorisme et contre des adversaires irréguliers. Mais ces appareils devront également effectuer des opérations plus classiques d'assistance humanitaire dans le cadre de missions de maintien de la paix.
Le ministère de la Défense a d'ailleurs annoncé le renforcement des FOS et de leurs capacités, notamment dans le domaine aérien. Ainsi, il crée à partir de l'escadron 300 du Defence Helicopter Command (DHC) une unité d'hélicoptères pour les forces spéciales dotées de Caracal. Ce qui va permettre aux Pays-Bas de disposer de davantage de possibilités de déploiement dans le cadre d'opérations en coopération ou de manière autonome.
Retraités : la volte-face des favorisés d'Emmanuel Macron (45)
Sujets les + commentés