Navigation par satellite : l'Europe s'offre le nec plus ultra

L'Agence spatiale européenne a signé des contrats avec plusieurs entreprises européennes pour un montant total de 233 millions d'euros afin de développer deux programmes (Genesis et LEO-PNT) qui complètent la constellation Galileo.
Michel Cabirol
Le programme de navigation par satellites LEO PNT, piloté par l'Agence spatiale européenne, va compléter la constellation européenne Galileo, lui donner plus de résilience et offrir aux utilisateurs de nouveaux services.
Le programme de navigation par satellites LEO PNT, piloté par l'Agence spatiale européenne, va compléter la constellation européenne Galileo, lui donner plus de résilience et offrir aux utilisateurs de nouveaux services. (Crédits : Thales Alenia Space)

L'Europe reste dans la course mondiale dans la navigation par satellite. Ainsi, l'Agence spatiale européenne (ESA) a signé mardi des contrats avec plusieurs entreprises européennes pour un montant total de 233 millions d'euros afin de développer Genesis et LEO-PNT. Ces deux nouvelles missions du programme FutureNAV permettront à l'Europe de rester à l'avant-garde de la navigation par satellite dans le monde, a expliqué l'ESA dans communiqué publié mardi. « Avec Genesis et LEO-PNT, nous répondons aux besoins en croissance rapide d'une navigation plus souple et plus précise et nous veillons à ce que l'Europe soit à la tête de la navigation par satellite mondiale, le plus grand marché spatial dans le domaine de l'aval », s'est réjoui le directeur de la navigation, Javier Benedicto, cité dans le communiqué publié mardi.

LEO-PNT : GMV et Thales Alenia Space leaders

Pour LEO-PNT, l'ESA a confié deux contrats à deux consortiums industriels d'un montant équivalent de 78,4 millions d'euros pour développer deux constellations de démonstration en orbite basse (LEO),dédiées au Positionnement, à la Navigation et à la Synchronisation (PNT). Les contrats comprennent la conception et le développement de cinq satellites et de charges utiles, le segment terrestre, le segment utilisateur d'essai et les lancements de satellites, les opérations (y compris la désorbitation), l'expérimentation et la démonstration de services avec les utilisateurs finaux. Ce programme de navigation par satellites va compléter la constellation européenne Galileo, lui donner plus de résilience et offrir aux utilisateurs de nouveaux services. Le lancement du premier satellite LEO-PNT est prévu dans les 20 mois après la signature du contrat et la constellation complète devrait être en orbite avant 2027.

Ce programme va fournir « un gain exceptionnel en termes de précision, résilience et pénétration du signal favorisant de nouvelles applications génératrices de croissance économique », a expliqué Thales Alenia Space dans un communiqué publié mardi.

Le premier consortium est emmené par GMV Aerospace and Defence (Espagne), en tant que maître d'œuvre du système global, et OHB System (Allemagne), en tant que maître d'œuvre du segment spatial et partenaire principal. L'autre contrat a été attribué à Thales Alenia Space France en tant que maître d'œuvre du système global et à Thales Alenia Space Italie, en tant que maître d'œuvre du segment spatial. Ce programme européen va faire travailler plus de 50 entreprises, y compris des PME et des startup, de 14 pays différents.

Cette constellation fonctionnera de façon combinée avec Galileo et d'autres systèmes de navigation par satellite pour garantir une géolocalisation d'une précision centimétrique, une robustesse et une résistance aux brouillages et aux attaques par usurpation d'identité, ainsi qu'une faible latence (acquisition ultra rapide), a expliqué Thales Alenia Space dans un communiqué distinct. LEO PNT adressera des applications émergentes telles que les véhicules à haut niveau d'autonomie (en offrant une couverture continue en zone urbaine dense), les systèmes aériens et maritimes sans pilote (UAS/MUS) ou encore la synchronisation des réseaux de télécommunications 5G/6G terrestres. Enfin, la solution de TAS profitera du dynamisme européen autour des micro-lanceurs et contribuera à la sécurisation de l'accès stratégique de l'Europe à l'espace.

« En ajoutant une couche à l'actuel système global de navigation par satellite Galileo et en améliorant les récepteurs utilisateurs, la constellation LEO PNT favorisera de nouvelles applications et dopera la croissance économique, tout en contribuant à la réduction des émissions de CO2 grâce à une moindre consommation d'énergies fossiles et une gestion plus efficiente du réseau énergétique », a souligné le PDG de TAS, Hervé Derrey.

Genesis, OHB leader

S'agissant de Genesis, l'ESA a confié ce programme à un consortium de 14 acteurs dirigés par OHB Italia qui sera chargé de développer, fabriquer, qualifier, calibrer, lancer et exploiter le satellite Genesis, y compris toutes ses charges utiles. Le montant du contrat pour Genesis s'élève à 76,6 millions d'euros. Cette mission est soutenue par l'Italie, la Belgique, la France, la Suisse, la Hongrie et le Royaume-Uni. Le lancement du satellite Genesis est prévu pour 2028.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 20/03/2024 à 8:58
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Et Galileo qui était 10 fois mieux que GPS, quel bilan comptable svp ? Je demande pas de comparaison avec GPS pour ne pas l'humilier...

à écrit le 19/03/2024 à 19:01
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Bonjour, bon une bonne nouvelle, mais nous ne pouvons toujours pas acheter des Terminales GPs spécifiquement européenne... Donc quel est l'intérêt... Avoir le nec plus ultra pour rendre service au américain, ne me semblent pas vraiment judicieux......

le 20/03/2024 à 14:02
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Dans les modules en pièce détachée, genre Neo-6M (u-blox) et analogues, sur les données data vous avez des informations sur le réseau correspondant aux satellites 'captés' (certains servent pour les engins volant, moi c'est pour ma pendule GPS et mon...

à écrit le 19/03/2024 à 18:10
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Bon, le programme n a que 20 ans de retard et a explosé le budget initial par au moins 10, mais ce ne sont que d infimes détails que seul pourrait relever un esprit chagrin, en sus de devoir compter sur le US pour lancer notre programme de “Souverain...

le 19/03/2024 à 19:03
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Exactes, mais ils étaient claires que des le début les choses ne seraient pas simple... Problème de satellite, problème de lanceur.... Ect...

le 20/03/2024 à 14:11
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Quand on n'a pas tous les maillons, il faut donc éviter de penser devenir 'souverains'. L'entreprise allemande (Germany First) n'avait pas les compétences initiales pour les satellites mais un projet UE = grosse part pour l'Allemagne, c'est comme ça,...

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