Tout réussit actuellement à Isar Aerospace. Après avoir signé un contrat d'exclusivité pour lancer sur le site norvégien d'Andøya et obtenu un contrat ferme d'un premier lancement ferme de la part d'Airbus, la startup de Munich, pilotée par l'homme très pressé du spatial européen Daniel Metzler, a également convaincu le gouvernement allemand et le Centre aérospatial allemand (DLR) de la soutenir. Ils ont attribué à Isar Aerospace un contrat de 11 millions d'euros dans le cadre de son programme C-STS géré par l'Agence spatiale européenne (ESA) et destiné à renforcer les services et le soutien au transport spatial commercial en Europe. Clairement, les bonnes nouvelles volent en escadrille pour Isar Aerospace.
"Nous construisons la prochaine génération de lanceurs en Europe. Je suis enthousiasmé par trois start-ups, qui ont toutes le potentiel pour secouer le transport spatial européen. (...) Contrairement aux lancements spatiaux traditionnels, ces sociétés développent leurs lanceurs avec de l'argent privé et non avec l'argent des contribuables. Il s'agit d'un changement radical de paradigmes. L'Allemagne se prépare à une nouvelle ère de lancements spatiaux. Nous voulons être à l'avant-garde ici et étendre encore notre statut de n ° 1 en Europe », a expliqué le coordinateur du gouvernement fédéral des affaires aéronautiques et spatiales, Thomas Jarzombek, membre du Bundestag allemand depuis 2009.
La société de lancement munichoise a soufflé ce financement à deux autres sociétés allemandes rivales : Rocket Factory Augsburg (RFA), filiale d'OHB, qui développe un système de lancement à trois étages équipé d'un étage orbital RFA One, et la startup HyImpulse Technologies, basée à Neuenstadt am Kocher dans le sud de l'Allemagne et qui développe le lanceur, appelé SL1. Isar Aerospace est arrivé en tête des trois critères (maturité des choix techniques et de leurs avancements, gestion financière et plan de financement, et, enfin, service de lancement et contrats client). Le concours a été lancé et financé par le ministère allemand des Affaires économiques et de l'Énergie (BMWi) et mis en œuvre par le Centre aérospatial allemand (DLR).
Terminer le développement de Spectrum
Isar Aerospace utilisera cet argent pour poursuivre le développement de son lanceur Spectrum, et plus précisément de son moteur Aquila, propulsé par un mélange original de propane et d'oxygène liquide. L'entreprise s'est lancée seule dans le développement de l'ensemble de son lanceur. Elle réalise actuellement à des tests de matériels et de logiciels de vol. Le patron d'Isar Aerospace avait réussi en décembre 2020 à lever 75 millions d'euros (91 millions de dollars) financés par des fonds de capital-risque, notamment allemands. Ce qui était l'un des plus importants tours de table dans le NewSpace, après avoir déjà réuni 14,1 millions d'euros (17 millions de dollars) en décembre 2019.
En contrepartie des 11 millions octroyés, le gouvernement allemand pourra monter deux fois à bord de Spectrum avec une charge utile allant jusqu'à 150 kilogrammes pour des lancements en orbite terrestre. L'agence spatiale fournira les satellites qui constitueront les deux premières charges utiles de la Spectrum, soit deux vols de démonstration sur la période 2022-2023. "C'est la première fois que le gouvernement allemand achète des services de lancement à une société spatiale purement privée", a expliqué Isar Aerospace dans son communiqué. "Le gouvernement ne finance plus de développement technologique mais devient un client de référence. Je pense que c'est exactement la bonne manière de rendre l'industrie spatiale européenne compétitive au niveau international", a estimé le PDG d'Isar Aeropace, Daniel Metzler, qui s'est félicité de ce "changement de paradigme". A Isar Aerospace de démontrer maintenant qu'il est capable de propulser Spectrum avec son moteur Aquila.
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