L'A330 MRTT a toutes les chances de gagner une nouvelle compétition à l'international. Selon nos informations, Airbus est le seul constructeur qualifié comme soumissionnaire pour le projet Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol (ASTRV) auprès du gouvernement canadien. Boeing n'a pas été retenu, explique-t-on à La Tribune. Dans le cadre du programme ASTRV, le ministère de la Défense canadien avait officiellement invité le 12 février les avionneurs à se lancer dans le processus de remplacement de la flotte Airbus A310 MRTT multirôles (CC-150 Polaris) de l'Aviation royale canadienne (ARC). Le coût du projet est évalué de façon large entre 1 et 4,99 milliards de dollars canadiens (entre 680 millions et 3,37 milliards d'euros) par le ministère de la Défense canadien. Les coûts seront affinés en fonction de l'avancement du projet.
Premiers avions attendus en 2028/2029
Le Canada souhaite acquérir une nouvelle flotte d'avions-ravitailleurs pour remplacer ses cinq vieux CC-150 Polaris mis en service en 1992 dans l'ARC après avoir été rachetés à la compagnie Wardair. Connue sous le nom d'avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol (ASTRV), cette nouvelle flotte effectuera de multiples tâches, telles que le ravitaillement en vol d'autres avions, le transport aérien de personnel militaire et de fret, les évacuations médicales et le transport stratégique de responsables du gouvernement du Canada. Les premiers avions sont attendus en 2028/2029. L'armée de l'air canadienne disposera de la totalité de sa flotte en 2030/2031.
Outre les appareils, le Canada souhaite également acquérir "une solution de soutien en service pour le nouvel aéronef, ainsi qu'une infrastructure pour abriter et entretenir la flotte à la base d'opérations principale, la 8e Escadre Trenton (Ontario)". Enfin l'industriel devra fournir une capacité de formation et de simulation pour préparer et maintenir l'état de préparation des équipages.
Un appareil interopérable
Selon le ministère de la défense canadien, le nouvel appareil sélectionné devra améliorer la polyvalence, la capacité d'adaptation, l'interopérabilité avec les nations alliées, la sécurité des communications et l'autoprotection de la flotte de l'ARC. Le président d'Airbus Defence and Space Canada, Simon Jacques, a rappelé dans le communiqué d'Airbus que "le MRTT est opéré par 13 nations, dont des alliés clés de l'OTAN et des partenaires du Groupe des cinq (Five Eyes) comme l'Australie et le Royaume-Uni". Airbus a déjà reçu 61 commandes d'A330 MRTT de la part de 13 nations : Arabie Saoudite (6 appareils), Australie (7), Corée du Sud (4), Émirats Arabes Unis (3), France (12), Royaume-Uni (14), Singapour (6) et une commande mutualisée (9) pour cinq pays (République tchèque, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège et Pays-Bas). Airbus revendique autour de 90% de part de marché (hors US) sur les 12 dernières années.
Dans le cadre de cet appel d'offre, le Canada demande à Airbus des retombées industrielles et technologiques (RIT). La politique des RIT exige en effet que le soumissionnaire gagnant, fasse des investissements au Canada de valeur égal à celle du contrat. Cela tombe bien, Airbus est déjà très présent au Canada. Il compte déjà environ 3.800 employés à travers le pays et génère plus de 23.000 emplois indirects dans le secteur aéronautique. Airbus travaille avec plus de 665 fournisseurs dans neuf provinces, s'approvisionnant pour 1,8 milliard de dollars canadiens (1,22 milliard d'euros) auprès d'entreprises canadiennes. En outre, toutes les divisions d'Airbus sont présentes au Canada : avions commerciaux à Mirabel, hélicoptères à Fort Erie, et Défense et Espace à Ottawa.
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