Prométhée promet au Sénégal le déploiement d'une constellation de nanosatellites vers 2028

L’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES) et Prométhée ont signé un protocole d’accord pour déployer à l’horizon 2028 une première constellation d'observation de la Terre de cinq à huit nanosatellites au profit du Sénégal.
Michel Cabirol
Prométhée va permettre au Sénégal d'acquérir la capacité de voir de l'espace tout ce qui se passe sur son sol.
Prométhée va permettre au Sénégal d'acquérir la capacité de voir de l'espace tout ce qui se passe sur son sol. (Crédits : Prométhée)

Prométhée fait feu de tout bois à l'export. Après le Nigeria, la Grèce et l'Inde, le dragster du NewSpace français, le futur opérateur de constellations de nanosatellites créé en janvier 2020 par Olivier Piepsz et Giao-Minh Nguyen, séduit à son tour le Sénégal, et très prochainement la Côte d'Ivoire. L'Agence sénégalaise d'études spatiales a signé vendredi un protocole d'accord (MoU) en vue d'une « coopération stratégique » avec Prométhée Earth Intelligence pour le développement de la première constellation sénégalaise de satellites d'observation de la Terre avec les moyens associés de contrôle, de mission et de traitement de données de dernière génération. Composée dans un premier temps de cinq à huit satellites fabriqués par Hemeria, elle devraient être déployée à l'horizon de 2028.

« Le Sénégal veut aller dans le spatial, le plus vite possible et à fond », explique à La Tribune, le président de Prométhée, Olivier Piepsz.

« Grandir ensemble »

Dix ans après le lancement du Plan Sénégal émergent, cette coopération a pour objectif d'accompagner le Sénégal dans son ambition de devenir la puissance spatiale de référence en Afrique de l'Ouest. C'est l'ambition du président sénégalais Macky Sall, qui a créé il y a moins d'un an l'Agence sénégalaise d'études spatiale (ASES), la 22eme agence spatiale en Afrique. A travers Prométhée, Paris accompagne de son côté cette démarche avec l'objectif de « grandir ensemble » entre la France et le Sénégal, qui est le premier pays partenaire bénéficiaire de la coopération structurelle française de sécurité et de défense.

« C'est un partenariat extrêmement important qui s'inscrit dans la mise en œuvre de notre feuille de route pour les dix prochaines années. Il répond également à la vision du président sénégalais Macky Sall d'avoir non seulement créé l'Agence sénégalaise d'études spatiale mais d'avoir pris la décision de faire de notre pays une nation spatiale », a expliqué le directeur général de l'ASES, Maram Kaire.

Ainsi, Prométhée s'inscrit donc pleinement dans la feuille de route spatiale du Sénégal en vue de « travailler la main dans la main et faire émerger en parallèle l'écosystème industriel du Newspace, les petites entreprises, l'école sénégalaise ». La France souhaite aider le Sénégal à faire émerger une industrie de technologie. Ainsi, Dakar s'est déjà offert un supercalculateur livré par Atos en 2019. Dans le spatial qu'il considère comme un levier de croissance, le Sénégal souhaite se doter de moyens opérationnels souverains. Dans ce cadre, Prométhée va permettre au Sénégal d'acquérir la capacité de voir de l'espace tout ce qui se passe sur son sol.

Comment Prométhée va poursuivre sa folle croissance

La startup, qui a lancé son premier satellite fin 2023, poursuit sa folle trajectoire de croissance. Elle travaille avec la banque d'affaires Rothschild sur son objectif de réaliser une levée de fonds comprise entre 80 et 100 millions d'euros au cours du premier semestre 2024. Elle postule également pour un programme d'observation de la Terre (constellation) doté de 35 millions d'euros sur 3 ans dans le cadre de France 2030. Enfin Prométhée est proche de débarquer en Côte d'Ivoire dans le cadre d'un partenariat avec SAH Analytics, leader de l'intelligence artificielle et de la cybersécurité dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 29/01/2024 à 17:38
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"une première constellation d'observation de la Terre " Encore !, ll y a déjà des centaines de satellites qui observent la terre depuis des dizaines d'années et encore je n’évoque même pas le militaire et alors ?.

à écrit le 29/01/2024 à 14:59
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Spatial et IA, à des années lumière de l'Agriculture, bien que les périodes de semis et de récoltes, et donc les rendements et la qualité dépendent de plus en plus du spatial+IA pour les prévisions, automatisation et la compréhension. Le Spatial me ...

le 29/01/2024 à 16:39
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Donc, quand dans nos campagnes je comptabilise de nombreux utilitaires étrangers, alors que Renault et Peugeot ne sont très loin d'être mauvais dans ce secteur, ça me désole aussi profondément. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ? Je compatis...

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