
Pari gagné ! Les bonnes nouvelles volent en escadrille pour Prométhée, le dragster du NewSpace français... Créée seulement en janvier 2020 par Olivier Piepsz et Giao-Minh Nguyen, la startup a mis en orbite dans la nuit de samedi à dimanche son premier nanosatellite. Fabriqué à partir d'une plateforme du constructeur norvégien Kongsberg NanoAvionics basée en Lituanie (M16P), ProtoMéthée est également le premier nanosatellite d'observation de la terre du Newspace français avec une résolution de 1,5 mètre, selon Prométhée. Faute de lanceurs européens disponibles, ProtoMéthée est monté à bord du lanceur américain Falcon 9 (SpaceX), qui s'est envolé de la base de Vandenberg en Californie.
Une constellation de 20 satellites d'ici à 2026
Ce lancement réussi va permettre au futur opérateur de constellations de nanosatellites d'observation de la Terre en temps quasi réel de lancer les très grands travaux sur le plan financier. Selon nos informations, la startup a récemment démarré les travaux pour préparer une nouvelle levée de fonds d'envergure (série C) avec la banque d'affaires Rothschild. Objectif : lever entre 80 et 100 millions d'euros au cours du premier semestre 2024 et attirer de nouveaux investisseurs tout en renforçant les actionnaires historiques. Cette levée de fonds internationale permettra de financer la première constellation de la startup, baptisée Japetus, que Prométhée détiendra en propre.
ProtoMéthée est donc le premier satellite mis en orbite, prélude des futures constellations de la startup qui seront capables de délivrer des données et des services alliant quasi-temps réel et hyperréactivité. D'ici à 2026, la startup prévoit la mise en service d'une constellation de 20 satellites de type Japetus, qui constituera un système très puissant en termes de haute revisite et de réactivité. La constellation proposera jusqu'à 40 passages journaliers sur une cible. Ces images produites à des coûts très compétitifs permettront de développer un modèle économique performant.
Prométhée, la startup qui aimante les financements
Avant de se lancer dans sa nouvelle levée de fonds, Prométhée a réussi à terminer début novembre, la dernière partie de sa deuxième levée de fonds de 4 millions d'euros supplémentaires (série B PRIME). Au total, la startup a dans ses caisses un cash garanti d'environ 30 millions d'euros, dont 2 millions de prêts obtenus auprès de grandes banques privées. Avec ce cash engrangé, les trois premiers satellites de Prométhée sont financés : Protométhée, HyperMéthée et Japetus. HyperMéthée, la première charge utile hyperspectrale en Europe (sic) doit être lancée dans un an plus tard, suivie dans la foulée du démonstrateur Japetus (satellite de nouvelle génération plate-forme équipée d'un capteur optique innovant). « Nous sommes désormais en bonne voie de réaliser notre plan de développement et ses étapes techniques clés », explique Olivier Piepsz.
Au-delà des financements, le PDG de Prométhée et ses équipes se sont également battus pour gagner des contrats auprès des acteurs institutionnels français et européens. Il a notamment signé un contrat de 5 millions d'euros avec l'Agence spatiale européenne (ESA). Prométhée a également séduit le CNES, qui lui a octroyé un contrat de 1,4 millions d'euros ainsi que la Direction générale de l'armement (DGA) et de l'Agence Innovation de défense (AID) intéressés par la solution souveraine en matière d'observation de la Terre proposée par Prométhée. Enfin, la startup travaille au corps la Direction générale des entreprises (DGE) pour décrocher une commande de France 2030. Ainsi, elle postule pour un programme d'observation de la Terre avec une offre de 35 millions d'euros sur 3 ans. Prométhée est en très bonne voie pour réaliser ses ambitions et devenir l'un des Titans de l'observation de la Terre.
Sujets les + commentés