Observation de la Terre : Prométhée se fait une place au soleil

Hemeria va fournir à Prométhée plus de 20 satellites d'environ 50 kilos pour Japetus, sa constellation d’observation de la Terre.
Michel Cabirol
Le président de Prométhée Olivier Piepsz vise une nouvelle levée de fonds à l'été.
Le président de Prométhée Olivier Piepsz vise une nouvelle levée de fonds à l'été. (Crédits : DR)

Prométhée a le feu sacré... Près de trois ans après sa création, la startup dirigée à toute allure par Olivier Piepsz se fait une place au soleil dans le cercle fermé des acteurs de l'observation de la Terre. Il a signé avec Hemeria, l'un de ses actionnaires qui a gagné l'appel d'offres, un contrat portant sur la fourniture du premier satellite (environ 50 kg) pour sa constellation Japetus, puis de 20 autres satellites après la mise en orbite du premier. Le premier satellite devrait être livré par Hemeria fin 2025. Avec la signature de ce contrat, Prométhée va devenir « le premier opérateur européen capable de délivrer des données et des services alliant quasi-temps réel et hyperréactivité », assure la startup. Le taux de revisite visée par la constellation devrait être inférieur à l'heure (environ toutes les 45 minutes sous les latitudes européenne) et les temps de communication bord-sol à 15 minutes.

Soutenu par le CNES, le ministère de l'Économie dans le cadre du plan France Relance et par l'Union Européenne (NextGenerationEU), cette nouvelle constellation souveraine devrait répondre aux défis croissants liés au dérèglement climatique ainsi qu'aux nouveaux enjeux de la défense et de la sécurité. Les satellites fournis par Hemeria basés sur la nouvelle plateforme HP-EOS apportent une agilité et une précision de pointage permettant des prises d'images de très grande qualité. Ils seront équipés de caméras multispectrales de très haute-résolution fabriquées par Safran. Par ailleurs, l'intelligence artificielle est au cœur du projet, en particulier à bord des satellites, pour optimiser la réactivité dans les décisions et la performance globale du système.

Vers une nouvelle accélération de la croissance

Olivier Piepsz, qui a déjà réussi à lever environ 11 millions depuis 2020, poursuit sa folle aventure spatiale avec beaucoup de pugnacité. Outre les levées de fonds (50% des 22 millions d'euros dans les caisses de Prométhée), il a réussi à doubler ses ressources financières grâce aux subventions obtenues (25%) et aux contrats signés (25%). Il vise une nouvelle levée de fonds cet été pour atteindre 30 millions d'euros au total. Ce qui permettra de financer les trois premiers satellites : ProtoMéthée-1, Hyperméthée, doté d'un capteur hyperspectral avec 32 bandes et une résolution de 4,75 mètres, et le premier satellite de la constellation Japetus. Puis, il va lancer avec comme levier France 2030, une nouvelle levée de fonds (série C) à l'automne 2024. Il vise 80 millions pour financer la totalité de la constellation Japetus.

Sur le plan opérationnel, son premier satellite, baptisé ProtoMéthée-1, fabriqué par le lituanien NanoAvionics, devrait être lancé le 1er octobre par un lanceur Falcon 9 (SpaceX) depuis Vandenberg (Californie). Deux autres satellites (Hyperméthée et le premier satellite de la constellation Japetus) devraient lancés fin 2025.

Michel Cabirol

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