Rachat des chantiers de l'Atlantique : le gouvernement français accorde un mois de plus à Fincantieri

Depuis 2017, un projet de cession prévoit que Fincantieri détienne 50% du capital de l'entreprise de Saint-Nazaire. Le dossier, stratégique, suscite des oppositions au niveau local.
Les syndicats des Chantiers de l'Atlantique, le maire PS de Saint-Nazaire David Samzun, le président PS du conseil départemental de Loire atlantique Philippe Grosvalet et la présidente LR de la région Pays de la Loire Christelle Morançais sont opposés à la vente à Fincantieri.
Les syndicats des Chantiers de l'Atlantique, le maire PS de Saint-Nazaire David Samzun, le président PS du conseil départemental de Loire atlantique Philippe Grosvalet et la présidente LR de la région Pays de la Loire Christelle Morançais sont opposés à la vente à Fincantieri. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Le gouvernement français a accordé à l'italien Fincantieri une cinquième prolongation, d'un mois, pour finaliser le rachat des Chantiers de l'Atlantique, a annoncé ce mercredi le ministère de l'Économie, alors que l'offre expirait fin 2020.

"Le gouvernement français propose à Fincantieri la prolongation de l'accord de vente et d'achat pour une nouvelle durée d'un mois", selon un message du ministère reçu par l'AFP.

La Commission européenne réclame à Fincantieri des informations dans le cadre d'une enquête sur l'impact de la vente pour la concurrence dans le secteur de la construction navale, tandis que l'entreprise italienne affirme de son côté avoir déjà fait tout ce qu'elle doit et peut faire pour cette acquisition.

Lire aussi : Des sous-traitants de Fincantieri dans le viseur de la police italienne

Pour justifier le nouveau délai, le ministère français fait valoir que "compte tenu de la crise du Covid-19 qui a fortement affecté l'activité de la croisière, il a été décidé de suspendre les travaux de la Commission au printemps".

Aussi "la prolongation de la crise économique et le manque de visibilité du secteur de la croisière rendent[-ils] complexes l'étude par la Commission du dossier", selon le ministère.

Ce nouveau délai doit "permettre à la Commission de finaliser son instruction et à Fincantieri de répondre aux dernières questions posées par la Commission", selon Bercy.

Sollicité lundi par l'AFP, Fincantieri avait indiqué ne pas pouvoir "faire davantage".

Un dossier stratégique

Depuis la faillite de la maison mère sud-coréenne des Chantiers, l'entreprise de Saint-Nazaire, spécialisée dans les paquebots et navires militaires de grande taille, est détenue par l'État français (84,3% du capital), Naval Group (11,7%), les salariés (2,4%) et des sociétés locales (1,6%).

Depuis 2017, un projet de cession prévoit que Fincantieri détienne 50% du capital, plus 1% supplémentaire prêté par l'État français - qui se réserve le droit de le reprendre si le groupe italien ne respectait pas ses engagements.

Le dossier est stratégique, le secteur de la construction des grands navires de croisière étant encore une chasse gardée européenne face à la concurrence asiatique. Trois chantiers se partagent le marché: les Chantiers de l'Atlantique, Fincantieri et l'allemand Meyer Werft.

Or, une alliance nouée entre l'entreprise italienne et le chinois CSCC pour construire des paquebots fait craindre que le loup entre dans la bergerie.

Les syndicats des Chantiers de l'Atlantique, le maire PS de Saint-Nazaire David Samzun, le président PS du conseil départemental de Loire atlantique Philippe Grosvalet et la présidente LR de la région Pays de la Loire Christelle Morançais sont opposés à la vente à Fincantieri.

Lire aussi : Mégacontrat de 1,7 milliard d'euros pour les Chantiers de l'Atlantique et Naval Group

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Commentaires 6
à écrit le 01/01/2021 à 15:53
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Les Chantiers de l'Atlantique (anciennement STX France) ont un carnet de commande plein et sont juste les seuls chantiers navals français capables de produire des navires de fort tonnage, comme les porte-avions et autres bâtiments militaires - une en...

à écrit le 31/12/2020 à 12:02
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Pourquoi de pas faire monter des acteurs français dans le capital, DCN ? On n'a pas encore compris avec d'autres dossiers comme celui d'Alstom par exemple avec la cession des turbines à Général Électric?

à écrit le 31/12/2020 à 5:11
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De toute façon, le sort des Chantiers est réglé depuis le début, l'état n'y reviendra pas : Macron et sa clique ne veulent plus d'industrie de la construction navale. Pas assez glamour, pas assez startup nation. Et, en plus, c'est une ancienne fili...

à écrit le 30/12/2020 à 19:11
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Les Français préfèreraient les chantiers de STX de st Nazaire sous pavillon Coréen que Italien .pour le moment ils ont une grosse commande d'un armateur italien mais par la suite FINCANTIRI pourrait leurs faire une severe concurrence .

à écrit le 30/12/2020 à 17:50
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La crainte que le loup n'entre dans la bergerie.Dans la joint-venture il n'y a pas que la Chine et Fincantieri,il y a aussi l'Américain Carnival.Et vous croyez que les US auraient permis à l'une de leurs entreprises et à Fincantieri (qui travaille au...

à écrit le 30/12/2020 à 16:57
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Fincantieri leader mondial de la construction navale civile et militaire ne doit plus être intéressé, ce dossier est aujourd'hui devenu politique pour les deux gouvernements. Cela dis les Coréens avaient + de 60% de STX en faillite si Fincantieri do...

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