Safran et Rolls Royce chutent après la rumeur d'une enquête européenne

D'après le Financial Times, la Commission européenne s'interroge sur une distorsion de concurrence dans le domaine de la maintenance aéronautique. Les actions Rolls Royce, Safran accusent de fortes baisses.
Rolls Royce et Safran profiteraient peut-être d'un manque de concurrence d'après la Commission européenne.

Les actions Safran et Rolls-Royce décrochaient aux Bourses de Paris et Londres lundi, après la publication d'un article du Financial Times affirmant que la Commission européenne se penchait sur une éventuelle distorsion de concurrence dans le secteur de la maintenance aéronautique.

Le titre Safran chutait de 3,75% à 68,34 euros vers 10H00 GMT et celui de Rolls-Royce cédait dans le même temps 4,37% à 722,50 pence. Les deux valeurs étaient en queue de peloton de leurs indices respectifs, CAC 40 et FTSE 100.

Pas assez de concurrence?

Le FT a affirmé que les autorités européennes s'étaient adressées aux compagnies aériennes et à leurs fournisseurs, notamment aux fabricants de moteur Rolls-Royce et Safran, pour déterminer si les tarifs des services de maintenance associés à la fourniture d'équipement étaient trop élevés en raison d'une trop faible concurrence.

Le britannique Rolls-Royce fabrique entre autres le moteur Trent XWB qui équipe l'A350 d'Airbus et le français Safran produit, dans le cadre d'une coentreprise avec l'américain General Electric, le CFM56 qui équipe les actuels Airbus A320 et Boeing 737.

Pas encore d'enquête formelle...

Aucune enquête formelle n'a été ouverte à Bruxelles jusqu'à présent, mais un porte-parole de la Commission, Ricardo Cardoso, a confirmé à l'AFP que l'exécutif européen étudiait "en détail les conditions de la concurrence dans la maintenance des moteurs et composants des grands avions commerciaux".

"Si elle est confirmée, l'enquête pourrait avoir un impact majeur sur les perspectives de rentabilité du secteur, les services étant considérés comme un marché captif pour les fournisseurs de moteurs", c'est-à-dire un marché sans réelle concurrence, a prévenu dans une note Christophe Ménard, analyste chez Kepler Cheuvreux.

"Cette enquête potentielle montre que les prestataires indépendants de service de maintenance et réparation de moteurs pourraient avoir de beaux jours devant eux", a-t-il ajouté.

Rolls Royce dans une mauvaise passe

Dans le cas particulier de Rolls-Royce, ces informations renforçaient les craintes de voir le groupe industriel procéder à un nouvel avertissement sur résultat.

"Il y a des spéculations sur le fait que Rolls-Royce pourrait avoir dans sa manche un nouvel avertissement sur résultat, qui serait le quatrième depuis le début 2014", a expliqué Rebecca O'Keeffe, responsable des investissements à la maison de courtage Interactive Investor.

Le groupe britannique, qui vient d'annoncer la suppression d'un maximum de 400 emplois supplémentaires dans sa division marine, doit publier ses résultats trimestriels le 12 novembre.

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Commentaires 14
à écrit le 18/10/2015 à 16:57
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C'est ça, il faut sous traiter la maintenance au moins cher, par contre les subventions à Ryanair par les Chambres de commerce...

à écrit le 14/10/2015 à 21:56
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Peut-être qu'ils se font du "blé" sur la maintenance des moteurs, mais ce sont des moteurs d'avion qui transportent des centaines de personnes. Il ne s'agit pas d'un moteur de mobylette où la "bidouille" n'aura pas les mêmes conséquences. Ceci dit, ...

à écrit le 13/10/2015 à 16:55
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La dilution de la responsabilité et la course commerciale à la rentabilité aura t'elle un impact sur la sécurité? Est-ce que la Commission Européenne s'assure des risques qu'elle fait prendre aux passagers?

à écrit le 13/10/2015 à 9:09
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La commission européenne ferait mieux de s'occuper de Google, Amazon ... Plutôt que de chercher des poux chez des entreprises européennes qui créent de l'emploi en Europe

à écrit le 12/10/2015 à 23:20
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Pourquoi se limiter à SAFRAN et RR? Quid des autres motoristes? L'union Européenne semble découvrir que le business 'support ' est un business captif. Un scoop?

à écrit le 12/10/2015 à 19:18
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Et qui nous garantira contre le monopole de la Commission Européenne ? Parce que franchement, là, il faudrait trouver une alternative...

à écrit le 12/10/2015 à 19:13
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Rolls-Royce en difficulté, cela aurait été une très bonne opération de "marier" cette entreprise à Airbus... Quoi de mieux pour consolider le secteur européen.

à écrit le 12/10/2015 à 18:54
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Oh la !!! La Commission devrait se modérer car c'est l'un des grands secteurs porteurs européen. Il faut arrêter de faire du dogmatisme et... favoriser trop outrageusement les concurrents américains qui n'ont pas la pudeur de pucelle de la Commission...

le 13/10/2015 à 6:54
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Tout à fait d'accord Un peu de mercantilisme pour une fois

le 16/10/2015 à 14:18
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Que je sache, Safran et General Electric sont depuis bien longtemps associés dans le programme CFM56. De plus, son concurent "International Aero Engines" est elle aussi une coentreprise regroupant des entreprises européennes et américaines et non des...

à écrit le 12/10/2015 à 18:49
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oui, maintenance des moteurs... Pas des ailes...

à écrit le 12/10/2015 à 16:12
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pas mal la photo de l'aile abîmée d'un A380 pour illustrer un article sur RR et Safran...

le 12/10/2015 à 16:58
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Il s'occupe de la maintenance des airbus donc la photo à tout son sens....

le 13/10/2015 à 7:03
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Il s'agit en fait de l'accident non-contenu du moteur Trent 900 (RR) de l'A380 de Qantas qui avait endommage l'aile en novembre 2010. Certainement pas un defaut de maintenance, ce moteur avait trop peu de cycles (EIS 2007).

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