Vers des data centers spatiaux pour réduire l'empreinte environnementale numérique

Thales Alenia Space devra prouver la possibilité d'installer des data centers dans l'espace dans le cadre d'une étude confiée par la Commission européenne. Objectif principal : réduire l'empreinte environnementale des data centers très gourmands en énergie.
Michel Cabirol
Thales Alenia Space devra prouver la possibilité d'installer des data centers dans l'espace dans le cadre de l'étude européenne ASCEND.
Thales Alenia Space devra prouver la possibilité d'installer des data centers dans l'espace dans le cadre de l'étude européenne ASCEND. (Crédits : Thales Alenia Space)

Au moment où l'empreinte du digital devient un enjeu majeur pour la planète, la Commission européenne a sélectionné Thales Alenia Space (TAS) pour mener l'étude de faisabilité ASCEND (Advanced Space Cloud for European Net zero emission and Data sovereignty) portant sur l'installation de data centers en orbite dans le cadre du programme Horizon de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation entre 2021 et 2027. C'est l'une des solutions ambitieuses pour réduire l'empreinte environnementale du numérique et notamment des data centers très gourmands en énergie et dont le nombre explose dans le monde. « Leur croissance a un impact énergétique et environnemental critique" » a souligné Thales Alenia Space dans un communiqué publié lundi. C'est également une chance pour tout le secteur spatial européen de trouver un nouveau relais de croissance (infrastructures spatiales et lancements)

« Le numérique va probablement connaître la même tempête que le transport aérien. Chacun réalise aujourd'hui qu'utiliser ordinateurs et smartphones et consommer tous azimuts Netflix ou GeForce Now contribuent au réchauffement climatique », avait expliqué en octobre 2021 le PDG de Thales, Patrice Caine, dans une interview accordée à La Tribune.

Ainsi,TAS, la société commune de Thales (67%) et de Leonardo (33%), a constitué un consortium pour concevoir une solution ambitieuse, qui semble à la portée de l'Europe : installer des stations de data centers en orbite, alimentées par des centrales solaires de plusieurs centaines de mégawatts. TAS a rassemblé dans ce consortium des entreprises ayant des expertises complémentaires dans les domaines environnementaux (Carbone 4, VITO), du cloud (Orange, CloudFerro, Hewlett Packard Enterprise Belgium), des lanceurs (ArianeGroup), et des systèmes orbitaux (le centre de recherche allemand DLR, Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space).

« Ce projet pourrait contribuer à l'objectif Green Deal de neutralité carbone d'ici 2050 et constituerait un développement sans précédent de l'écosystème du spatial et du digital européen, a estimé TAS dans son communiqué. Il est prévu dans ce projet d'utiliser sur place l'énergie produite en dehors de l'atmosphère terrestre et de n'échanger avec le sol que le haut débit internet, grâce aux communications optiques, dont l'Europe maîtrise les technologies ».

Un atout pour l'Europe spatiale

Le premier objectif de l'étude sera de montrer que les émissions carbone associées aux phases de production et de lancement de telles infrastructures spatiales seront nettement inférieures aux émissions que produiraient les data centers en restant au sol. Ce qui est la base même du projet. Le deuxième objectif sera de prouver qu'il est possible de développer la solution de lancement requise, et d'assurer le déploiement et l'opérabilité de ces data centers spatiaux, en utilisant des technologies d'opérations robotisées d'assistance en orbite actuellement développées en Europe, qui feront l'objet du démonstrateur EROSS IOD (European Robotic Orbital Support Services In Orbit Demonstrator). Ce programme européen Horizon vise à déployer des technologies avancées de robotique spatiale pour rendre l'utilisation de l'espace plus durable.

« Limiter l'impact énergétique et environnemental des data centers permettrait d'envisager des investissements importants dans le cadre du Green Deal Européen, et justifierait le développement d'un lanceur vert, lourd et réutilisable. L'Europe pourrait ainsi regagner sa position de leader dans le transport, la logistique spatiale et l'assemblage de grandes infrastructures, directement en orbite ».

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 22/11/2022 à 21:32
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Autant installer ces data center en mode souterrain plus efficace et plus difficile a détruire...

à écrit le 15/11/2022 à 9:52
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C'est le genre d'étude dont la profession sait au départ qu'elle ne mènera qu'à du papier mais permet de récolter des fonds. Les ingénieurs ne sont pas des imbéciles mais ils obéissent aux directives de leur patron. La question n°1 de ce genre d'idée...

à écrit le 14/11/2022 à 19:53
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parfait, tu stockes toutes tes donnees la haut, t'as une guerre, poutine te plante to satellite, et t'as plus ni electricite ni eau ni rien........c'est plus facile que de bombarder un territoire grand comme l'ukraine, hein? ils sortent d'ou ces imb...

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