La recherche publiée il y a quelques jours par le Huffington Post, estimant que quelques centimes de plus pour un Big Mac suffiraient à payer tous les salariés de McDonald's le double, contiendrait une grave erreur. En prenant seulement en compte le personnel des restaurants détenus par la société elle-même, elle exclut le 80% des fast-food qui, partout dans le monde, sont gérés sous forme de franchises.
C'est le site même à l'origine de l'information qui publie la précision. Selon le Huffington Post, l'auteur de l'étude aurait assuré à ses journalistes que l'analyse incluait bien les restaurants franchisés, pour ensuite reconnaître que ce n'était pas le cas.
L'erreur avait été dénoncée par le Columbia Journalism Review, qui en pointe d'ailleurs une autre. L'article du site américain laisse en effet entendre que les quelques centimes de plus auraient aussi suffi à couvrir les coûts salariaux des administratifs et commerciaux de McDonald's, dont le PDG, alors que ceux-ci ne sont pas inclus dans les données prises en compte par l'étude.
Mais que représentent alors les coûts salariaux pour les franchises ? Le calcul semble bien moins simple qu'on ne l'avait laissé croire. Le Columbia Research Review cite une recherche de Janney Capital Markets, les estimant à environ 24% des ventes (7,4 milliards de dollars par an pour l'ensemble des magasins), alors que les revenus d'activité correspondraient à 5% (1,6 milliards).
Le Huffington Post, lui, rapporte un autre chiffre, provenant du Employment Policies Institute, un institut de recherche que le journal présente comme souvent cité par les détracteurs d'une augmentation des salaires minimaux: pour la rémunération de leurs employés, les petites franchises de McDonald's dépenseraient environ un tiers de leurs recettes.
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