SodaStream ferme son usine controversée en Cisjordanie

Situé en territoire palestinien à l'est de Jérusalem, ce site de production de l'entreprise israélienne qui commercialise des fontaine à soda faisait l'objet d'une polémique.
Marina Torre
Sodastream a contribué à bouleverser le marché mondial du soda.

SodaStream a-t-elle cédé à la pression? Officiellement, sa décision de fermer son usine située en Cisjordanie est purement économique. Il s'agirait "d'améliorer l'efficacité opérationnelle" de ses unités de production, selon l'entreprise israélienne qui a popularisé le soda "fait maison" avec ses machines à gazéifier des sirops. Elle prévoit également la fermeture d'un autre site, près de Nazareth dans le nord d'Israël et l'ouverture d'une autre usine dans le Neguev.

La controverse Scarlett Johansson

Mais difficile d'occulter la campagne de boycott, qui avait coûté à l'actrice américaine Scarlett Johannson, égérie de la marque, sa place d'ambassadrice au sein de l'association Oxfam.

Jusqu'ici, l'entreprise défendait plutôt son implantation à Ma'aleh Adumim (tout près de Jérusalem) en pointant le fait que les employés palestiniens y perçoivent "un salaire quatre à cinq fois plus élevé" que la rémunération moyenne en territoire palestinien. Au total, l'unité de production emploierait 500 Palestiniens et 800 Israéliens (dont 350 juifs), employés qui jouiraient tous des mêmes conditions salariales.

 Toutefois, Daniel Birnbaum, le patron de l'entreprise avait admis regretter cette installation, décidée avant son arrivée, dans une interview en janvier, qualifiant cette usine de "boulet". Il regrettait cependant que, en cas de relocalisation, les salariés palestiniens ne pourraient pas le suivre de l'autre côté de la "ligne verte", il affirmait aussi qu'il était prêt à payer des impôts à un éventuel Etat palestinien, et qu'il refusait toute pression politique.

Pepsi dans son camp

Cette décision, qui devrait prendre effet l'an prochain, intervient une semaine après l'annonce d'un accord avec PepsiCo pour développer des sirops avec le géant américain. Compromis bienvenu pour l'entreprise dont la forte croissance des sept dernières années s'est essoufflée (son chiffre d'affaires a chuté de 12,9% au cours du dernier trimestre, par rapport à l'année précédente, à 125,9 millions de dollars). L'action, cotée au Nasdaq, avait bondi de plus de 15% le jour de l'officialisation de cet accord.

Marina Torre

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Commentaires 2
à écrit le 31/10/2014 à 11:43
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Et voilà comment une action de boycotte contre Israël se retourne contre les palestiniens. 500 palestiniens au chômage. Les pro palestiniens auraient-ils d'autres actions lumineuses de ce type à proposer ? Je suis persuadé que les travailleurs palest...

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