Agroalimentaire : la Bourgogne-Franche-Comté se dote d'un nouveau fonds pour soutenir le secteur

La Région Bourgogne-Franche-Comté relance un dispositif, resté en « stand by » depuis le début de l’année, auprès des filières agroalimentaires. Il s’agit du fonds d’investissement lancé en janvier 2023, baptisé BFC Participations. Ce fonds est doté d’un capital initial de 3,5 millions d'euros. Deux dossiers sont à l’étude pour 2024.
Fromagerie Mauron Cancoillotte Gray La Ville, en Haute-Saône
Fromagerie Mauron Cancoillotte Gray La Ville, en Haute-Saône (Crédits : ©DavidCesbron)

Que ce soit la moutarde (Amora-Maille, Fallot, Reine de Dijon), le pain d'épices (Mulot et Petitjean), les fromages (Fromageries Bel), les céréales (Nestlé, Dijon Céréales, Eurogerm) ou encore le cassis (Lejay Lagoutte), la filière agroalimentaire rayonne en Bourgogne-Franche-Comté avec un tissu de grandes entreprises et de TPE/PME, et accueille même le pôle compétitivité Vitagora.

Cette filière d'excellence de la région représente, selon l'Agence Économique Régionale (AER), 2.140 établissements pour 26.840 salariés. Afin de retenir les PME et ETI régionales sur son territoire, la région avait voté, en janvier 2023, une enveloppe de 3,5 millions d'euros. Objectif majeur : maintenir les centres de décisions en région. « Nous nous sommes aperçus que dans certains cas, lorsque les dirigeants d'entreprises structurantes pour la région - au sens « importante dans la chaine de valeur » - étaient confrontés à un moment clé de leur développement, ces derniers pouvaient être tentés de délocaliser hors de la région, voire hors du pays », regrette Nicolas Soret (PS), vice-président en charge du développement économique à la région Bourgogne-Franche-Comté. D'où la création d'un nouveau fonds dédié à la filière agroalimentaire, au début de l'année. « Nous sommes agréablement surpris que ce dispositif revienne sur la table pour 2024 », déclare Denis Thuriot (LREM), président de la commission des finances du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et maire de Nevers. En effet, « Depuis sa création, ce fonds n'avait pas réellement servi puisque la Région a quasiment bloqué tous les budgets destinés aux entreprises dès 2023. C'est une année blanche ! », explique-t-il.

Une gouvernance mixte publique-privée

La particularité de BFC Participations réside dans sa gouvernance mixte publique-privée, avec la Région en tant qu'unique actionnaire. « Nous n'avons pas vocation à être majoritaire dans les projets. Nous nous associons à d'autres investisseurs autour de la table », précise Nicolas Soret. Cette approche novatrice confère à ce fonds de co-investissement « une souplesse et une réactivité accrues pour s'adapter aux spécificités de chaque projet, que ce soit en termes de taille ou de partenaires financiers », poursuit-il. Ce nouvel outil d'investissement s'ajoute ainsi à un autre, qui avait été confié - tout comme BFC Participations - à la société de gestion UI Invest : le fonds Osez en Bourgogne-Franche-Comté, lancé en octobre dernier, pour faciliter l'accès au crédit des TPE et PME.

Troisième fabricant de moutarde en France, l'usine Reine de Dijon, est située à Fleurey-sur-Ouche, en Côte-d'Or.

Troisième fabricant de moutarde en France, l'usine Reine de Dijon, est située à Fleurey-sur-Ouche, en Côte-d'Or.

Un outil pour tous les acteurs de la transformation de produits agricoles

L'enveloppe de 3,5 millions d'euros concerne la filière de l'agroalimentaire dans sa définition la plus large. « Toutes les entreprises qui relèvent de la transformation de produits agricoles sont éligibles. Depuis les fromageries, les fabricants de boissons, vins et spiritueux ou encore les salaisons, jusqu'aux entreprises impliquées dans le machinisme agricole, l'emballage, la logistique et d'autres services liés aux filières agroalimentaires », précise Nicolas Soret. Montant du ticket envisagé : entre 150.000 à 500.000 euros. « Ce sera du cas par cas, on pourra aller au-delà », précise le président de BFC Participations, Alain Cannard, ancien dirigeant des fromageries des Monts de Joux, dans le Doubs, et de Monts et Terroirs (entité du groupe Sodiaal).

Selui lui, la mission de BFC Participations ne se limite pas à la simple injection de capital, mais s'étend sur une durée nécessaire, par exemple, à la mise en place d'une stratégie de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou à la transition des entreprises, qu'elle soit environnementale ou numérique, avant la cession de ses participations (tout comme le fonds Osez en Bourgogne-Franche-Comté). La priorité est donnée à des porteurs d'intérêts régionaux, y compris le dirigeant de l'entreprise, sa famille ou un industriel de la région. Le fonds vise également à faciliter la transmission ou la cession d'entreprises, en construisant une offre de financement régionale pour les repreneurs industriels locaux ou les personnes physiques.

« Le capital initial de 3,5 millions d'euros pourra être réabonder en fonction des besoins et des investissements réalisés par les entreprises », confie Nicolas Soret. BFC Participations prévoit d'intervenir dans 5 à 8 entreprises au départ, avec une ambition de croissance dans les années à venir. Une première prise de participation devrait être actée début 2024.

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Commentaire 1
à écrit le 12/12/2023 à 11:51
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Soutenir l'agro-industrie est exactement ce qu'il ne faut pas faire, attention les gars ça commence à se voir et bien se voir.

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