Agroalimentaire : empêché en Bretagne, Le Duff investit en Normandie

Le géant breton de l’agroalimentaire Le Duff va investir 50 millions d’euros pour accroître la capacité de l’une des usines de sa filiale Frial à Falaise (Calvados). Le site, fabricant de plats surgelés, doit être reconverti. Le groupe ne fournit toutefois pas de détails.
Le groupe Le Duff qui a franchi l'an dernier le cap des 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires a acquis Frial l'an dernier.
Le groupe Le Duff qui a franchi l'an dernier le cap des 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires a acquis Frial l'an dernier. (Crédits : Frial)

Quelques mois après avoir annoncé l'abandon de son projet d'usine de viennoiseries surgelées Bridor, à Liffré en Ille-et-Vilaine, le géant breton de l'agroalimentaire Le Duff investit 250 kilomètres plus à l'Est. Le groupe s'apprête en effet à injecter une cinquantaine de millions d'euros dans l'un des sites de sa filiale Frial, rachetée l'an dernier.

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A la tête de trois établissements industriels, l'entreprise normande (450 salariés, et 188 millions de chiffre d'affaires) est installée à Bayeux et à Falaise, dans le Calvados. Devenue l'un des premiers fabricants européens de plats surgelés « premium », elle commercialise des sauces et des plats préparés à base de produits de la mer sous marque d'enseigne auprès de la restauration, de la grande distribution et de spécialistes du surgelés comme Picard ou Thiriet.

Permis de construire imminent

Dans le détail, c'est la plus petite de ses usines située à Falaise (50 salariés) qui va bénéficier des largesses de sa nouvelle maison-mère. Frial finalise en ce moment l'acquisition d'une parcelle de près de 4 hectares adjacente au site existant pour construire un nouvel atelier de fabrication. Manifestement, les choses ne vont pas traîner. Le permis de construire doit être déposé dans quelques semaines en octobre, indique la société dans un communiqué.

La mise à feu des lignes de production est prévue, elle, en 2025 avec à la clé le recrutement d'une soixantaine de nouveaux collaborateurs. Un chiffre « qui pourrait être porté à 200 à moyen terme », avance le président de la Région Normandie qui affiche une confiance d'airain. Il faut dire qu'Hervé Morin a mis 8 millions d'euros sur la table (6 millions d'euros en prêt à taux zéro et 2 millions d'euros en subvention) pour emporter la décision. « Cette usine était en danger. De plus, c'est une dépense qui a du sens en terme d'aménagement du territoire », explique-t-il pour justifier cette prodigalité inhabituelle.

Vers une reconversion

Sur le plan de la production, les équipes doivent s'attendre à des changements. L'investissement important consenti par Le Duff devrait, en effet, conduire à un repositionnement du site vers une autre spécialité agroalimentaire. Mais laquelle ? Mystère. Sa filiale se borne à indiquer dans un communiqué que « cette extension et reconversion n'interférera pas avec la production actuelle de Frial dont la production sera à terme transférée dans son intégralité sur les sites Bayeux ». Tout juste apprend-t-on que les recettes fabriquées à Falaise seront destinées « à une clientèle européenne et au grand export ».

Même discrétion du côté du siège du groupe à Rennes, où l'on nous explique qu'aucune interview ne sera accordée en complément dudit communiqué. De leur côté, Hervé Morin et Jean-Philippe Mesnil, président de la communauté de communes du Pays de Falaise, ne voient « pas de lien » entre l'abandon du projet de Liffré et celui lancé dans le Calvados. Le second se contente d'applaudir à la perspective de cet investissement qui vient panser les plaies à peine refermées de la fermeture de l'usine Moulinex, il y a une vingtaine d'années, « C'est un bassin d'emplois qui a beaucoup souffert », rappelle-t-il. Pour mémoire, 3.000 salariés normands s'étaient retrouvés sur le carreau à l'époque, dont un millier à Falaise.

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Commentaire 1
à écrit le 25/09/2023 à 16:01
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Nul n'est prophète en son pays (la Bretagne) Il a surtout bénéficié du soutien du célèbre Président centriste de la Région Normandie, contrairement au Président PS de Bretagne qui laisse Liffré en Forêt de Rennes avec ses champignons ses châtaignes e...

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