Basal Nutrition développe l’alimentation à base de souches microbiotiques vivantes

Après « l’alimentation naturelle » ou encore « régénératrice », la transition alimentaire passe, dans la Loire, par une start-up dont les fondateurs, issus de l’industrie agroalimentaire, se sont fixé une autre mission : développer la santé par l’alimentation. Après ses préparations pour muffins et cakes salés, Basal Nutrition est sur le point de lancer une gamme de produits lacto-fermentés, qui visent les 70 000 à 100 000 unités d’ici fin 2022. (Cet article est issu de T La Revue de La Tribune - N°8 "Du champ à l'assiette - Mieux produire pour bien manger", actuellement en kiosque).
(Crédits : Basal Nutrition)

À Saint-Jean-Bonnefonds dans la Loire (Auvergne-Rhône-Alpes), Basal Nutrition est ce que l'on pourrait considérer comme une jeune pousse de l'alimentation. Créée en mars 2020, juste avant le premier confinement, elle a investi 450 000 euros sur un pari : mettre sur le marché les premiers « alicaments », au sein de son laboratoire de 250 m2, installé sur la zone artisanale de Métrotech, qui dispose désormais d'une ligne de production.

« Nous sommes revenus aux fondamentaux de l'alimentation en proposant des produits riches en fibres, pour répondre aux nombreux désagréments et pathologies que connaissent les consommateurs aujourd'hui », explique Sandrine Vautherin, cofondatrice de Basal Nutrition.

Car après avoir contribué à développer, entre autres, des arômes naturels pour l'industrie agroalimentaire, elle s'est associée à deux autres confrères (Dominique Giannotta et Bernard Barlet) afin de « donner du sens » à leurs modes de production. Tous trois ont voulu voir l'alimentation « comme le moyen de préserver leur santé au quotidien ». « L'alimentation, c'est comme le carburant que l'on met dans une voiture. C'est la première chose dont on a besoin, pour prendre soin de sa santé », résume Sandrine Vautherin.

Des préparations qui préservent le microbiote intestinal

Ils ont notamment choisi de se focaliser sur la préservation de l'équilibre du microbiote intestinal, en commençant par développer une gamme de préparations bio pour muffins et cakes salés, à customiser puis enfourner, en travaillant sur différents assemblages de farines, légumineuses et oléagineux. Toutes sélectionnées pour leurs qualités nutritionnelles, et notamment leur teneur en fibres et protéines, en tant que « carburants indispensables au bon fonctionnement du microbiote intestinal ». Objectif : « apporter jusqu'à 20 à 25 % de l'apport en fibres journalier recommandé, qui est de 25 à 30 g par jour » avec la promesse d'atteindre un Nutriscore final de catégorie A, soit la catégorie de produits jugée la plus « saine ».

D'un autre côté, Basal Nutrition est sur le point de commercialiser, en ce début d'année 2022, une gamme de « shots » lacto-fermentés, réalisés à base de jus de fruits et de légumes bio, et qui contiennent jusqu'à 10 milliards de souches microbiotiques. « L'idée étant de se servir du jus de fruit comme support et d'y amener une forte concentration de ces souches microbiotiques, qui sont travaillées avec des équipées de doctorants en microbiologie, afin de réensemencer le corps en bonnes microbactéries ». À la frontière entre alimentation santé et compléments alimentaires, Basal Nutrition se distingue des produits déjà présents sur le marché, notamment sous forme de compléments, par son ambition de représenter plutôt un « intermédiaire ». En particulier par le format de ses souches microbiotiques, qui sont commercialisées vivantes, au lieu d'être lyophilisées et encapsulées dans un complément.

Objectif : un Nutriscore A, mais sans régime ultra-restrictif

Pour autant, le combat de la jeune pousse n'est pas celui des régimes sans gluten ou sans lactose, mais celui de proposer un régime « équilibré et diversifié », « où l'on garde à la fois les textures, le moelleux et le goût, en même temps que l'équilibre des macro- et micronutriments ».

Néanmoins, elle a choisi de travailler avec des produits bio, afin de garantir des productions exemptées de pesticides. « Notre objectif est de proposer l'alimentation la plus saine possible, mais cela dit, nous ne sommes pas dans l'extrême. Nous sommes plutôt là pour aider les consommateurs à développer une boîte à outils, car trouver son équilibre alimentaire n'est pas toujours chose aisée ».

L'une de ses originalités ? Travailler avec de la farine de drèche, qui n'est autre qu'un tourteau de céréales, issu de la production de la bière, souvent considéré comme un déchet et que la start-up récupère auprès de microbrasseries urbaines.

Sa cible : produire jusqu'à 70 000 à 100 000 « shots » d'ici 2022/2023, ainsi que 5 à 6 tonnes de son mix pour muffins et cakes sur la même période, en association avec un sous-traitant basé dans la Drôme, à Valence. De quoi lui permettre de viser le 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires d'ici quatre ans, avec l'ambition de réaliser une incursion sur les marchés belge et allemand à compter de 2023.

Transformer la manière dont on nourrit la planète

Avec dans son viseur, des consommateurs qui se veulent déjà attentifs à leur équilibre alimentaire. « Nous ne sommes pas là pour convertir, mais plutôt pour nous adresser à une clientèle déjà en recherche de produits plus adaptés à sa santé ». Basal Nutrition s'intéresse également à l'alimentation des sportifs pour lesquels elle réfléchit à proposer des produits adaptés à leur organisme, que les épreuves sportives de longue durée comme les marathons ou les trails peuvent mettre à rude épreuve.

Pour l'heure, les produits de la start-up sont déjà distribués sur son site Internet en direct, ainsi que par le biais de naturopathes et hôtels thalassos partenaires, avec l'ambition d'élargir à des magasins et épiceries, en particulier au rayon frais.

« Il est certain que nous arrivons aujourd'hui au bon moment : il y a une quinzaine d'années, le marché n'aurait pas été prêt. La pandémie a rendu la société plus sensible à notre environnement, et à la manière dont on nourrit la planète. Il s'agit de vraies questions de société, et surtout de choix », explique Sandrine Vautherin.

Avec son concept, la cofondatrice espère en bout de ligne que de tels projets contribueront à « influencer l'industrie agroalimentaire sur le chemin d'une réforme, de la façon de travailler en agriculture, d'accompagner les producteurs... »

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Article issu de T La Revue n°8 - "Du champ à l'assiette - Mieux produire pour bien manger ?" Actuellement en kiosque

Un numéro consacré à l'agriculture et l'alimentation, disponible chez les marchands de presse et sur kiosque.latribune.fr/t-la-revue

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Commentaire 1
à écrit le 02/04/2022 à 9:18
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Je ne sais pas ce que peut donner cette nourriture artificielle à 100%, espérons que quand même le démesuré lobby agro-industriel a appris de ces gigantesques erreurs passées aux conséquences dramatiques sans commune mesure sur la santé humaine, mais...

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