[Article publié le jeudi 18 avril 2024 à 14h18 et mis à jour à 16h35] LVMH est une affaire de famille. Après Delphine et Antoine, c'est au tour d'Alexandre, 31 ans, et de Frédéric, 29 ans, les deux fils de Bernard Arnault, de faire leur entrée ce jeudi au conseil d'administration du groupe LVMH, suite à un vote de l'assemblée générale.
Alexandre, vice-président exécutif de Tiffany après avoir œuvré chez le malletier Rimowa, a recueilli 93,41% des votes et Frédéric, qui a rejoint Tag Heuer en 2017 pour gérer les activités des montres connectées, avant d'être nommé PDG de la marque en 2020, 93,43% des votes.
L'issue du suffrage ne comportait, néanmoins, pas beaucoup de suspens. « J'ai la majorité des votes, alors... », s'est amusé Bernard Arnault un peu avant. En effet, le groupe familial Arnault détient 48,6% du capital de LVMH et 64,3% des votes.
Affaire de famille
Les deux fils rejoignent ainsi leurs aînés. Delphine, 49 ans, et Antoine, 46 ans, nés d'un premier mariage, sont également membres du conseil d'administration de LVMH. Le mandat d'Antoine Arnault a été renouvelé avec 92,57% des voix. Il ne reste donc plus que Jean, le dernier de la fratrie de cinq. « Il a le temps, il est jeune », avait déclaré en janvier Bernard Arnault, 75 ans.
Les cinq enfants de ce dernier travaillent aujourd'hui au sein du numéro un mondial du luxe. Delphine est PDG de Dior. Antoine a récemment quitté les fonctions de directeur général de Berluti, ne conservant que la présidence, et « pourrait prendre d'autres responsabilités », selon une source proche du dossier. Il est par ailleurs président de Loro Piana, directeur général et vice-président du conseil d'administration de la holding Christian Dior SE qui contrôle LVMH et chargé de l'image et de l'environnement du groupe LVMH.
Nouvelles nominations
Par ailleurs, lors de cette assemblée, Henri de Castries, 69 ans, l'ancien PDG de l'assureur Axa et actuel président de l'Institut Montaigne, a également été nommé au conseil d'administration avec 99,94% de votes. Il sera aussi proposé au conseil d'administration de procéder à la cooptation en qualité d'administratrice de Wei Sun Christianson pour succéder à Toni Belloni, numéro deux du groupe qui a annoncé son départ fin mars, mais qui restera chargé de superviser les activités de LVMH en Italie.
« On fait une très belle équipe depuis 23 ans », a déclaré Bernard Arnault saluant le professionnalisme mais aussi l'humanité du dirigeant. « Je suis peut-être un peu moins, comment dirais-je, chaleureux », s'est-il amusé.
Charles de Croisset et Yves-Thibault de Silguy quittent le conseil, après y avoir siégé 15 ans, ainsi que Nicolas Bazire, « fidèle de 25 ans ».
Lors de l'assemblée générale, le groupe a aussi annoncé le lancement d'un plan d'actionnariat salarié « d'ici la fin de l'année », selon Bernard Arnault. « Tout est compliqué en France mais je pense qu'on va y arriver », a-t-il déclaré.
2023, année record
Le numéro un mondial du luxe continue de défier tous les records. En 2023, il a enregistré une année exceptionnelle avec des ventes de 86,2 milliards d'euros (+9%) et un bénéfice net de 15,2 milliards d'euros (+8%). Une croissance d'autant plus surprenante que le marché du luxe ralentissait en Europe et aux Etats-Unis.
Au premier trimestre 2024, les ventes ont néanmoins un peu plus reculé pour s'établir à 20,7 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Des résultats liés au ralentissement de la consommation chinoise. « J'espère que les tensions économiques s'apaiseront et qu'on pourra continuer une collaboration économique soutenue avec la Chine », a confié Bernard Arnault à la presse à l'issue de l'assemblée générale. « Je pense que la Chine va réussir à relancer l'économie », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
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