Négociations commerciales  : vers une « légère inflation » des prix dans les rayons

Les négociations commerciales avec les industriels ne devraient pas se traduire par « une baisse de prix globale généralisée », mais au contraire par une « légère inflation, aux alentours de zéro » a prévenu mardi Jacques Creyssel, délégué général de la fédération des distributeurs.
La promesse de Bruno Le Maire, ministre de l'économie que les négociations aboutissent à une baisse « de certains prix dans l'alimentaire » sera donc sans doute tenue.
La promesse de Bruno Le Maire, ministre de l'économie que les négociations aboutissent à une baisse « de certains prix dans l'alimentaire » sera donc sans doute tenue. (Crédits : Reuters)

Les négociations entre grands distributeurs et fournisseurs, qui doivent s'achever le 31 janvier, battent leur plein. Chaque observateur y va de son pronostic sur leur issue, les uns prévoyant des baisses de prix, les autres des hausses.

Or, pour le représentant de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), « il n'y aura pas, contrairement à ce qui a pu être dit, de baisse de prix globale généralisée ». « Globalement, il y aura sans doute une légère inflation », a ainsi affirmé Jacques Creyssel sur BFM Business ce mercredi. « Il y aura des baisses de prix significatives sur beaucoup de produits, mais il y aura aussi des hausses sur d'autres, l'ensemble aboutira à quelque chose qui sera aux alentours de 0 à 3% », a-t-il encore précisé.

Arriver à ce que les baisses et les hausses de prix s'équilibrent

Dans le détail, pour des produits « comme le chocolat », dont « le prix de la matière première a monté, c'est normal qu'il y ait des augmentations », affirme Jacques Creyssel. En revanche, pour les produits à base de céréales, « où les matières premières ont baissé », « c'est normal qu'il y ait des baisses ». « L'important, c'est que les deux s'équilibrent pour qu'on soit aux alentours de zéro », a-t-il résumé.

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Le gouvernement a avancé de quelques semaines cette année la période de négociations, espérant que soient plus rapidement répercutées dans les rayons des supermarchés les baisses des coûts de certaines matières premières, par exemple le blé ou l'huile. « Malheureusement certains industriels se disent qu'ils préfèrent sacrifier les volumes et avoir des hausses de prix extrêmement fortes encore ou ne pas baisser leurs prix », ajoute Jacques Creyssel, déplorant « quelque chose qui est anormal ». Cependant, le « problème » concerne seulement « dix ou quinze grandes marques », a-t-il précisé. Carrefour, en guise de représailles, a ainsi déréférencé la semaine dernière tous les produits de Pepsico.

Le patron d'Intermarché « pourrait se fâcher »

La promesse de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie que les négociations aboutissent à une baisse « de certains prix dans l'alimentaire » sera donc sans doute tenue. Par exemple, Thierry Cottillard, patron des Mousquetaires/Intermarché, assure s'y atteler. Dans une interview accordée samedi à Ouest-France, il a souligné « chercher la déflation » avec les multinationales de l'agro-industrie, même si les négociations sont « très difficiles ». Le responsable a pu confirmer « qu'il y aura des baisses de prix pour les consommateurs », principalement sur les produits (beurre et pâtes, notamment) de marques distributeurs, appréciées des ménages en période d'inflation, mais aussi sur les produits fabriqués par des PME, avec qui les négociations prévues jusqu'au 15 janvier se passent « plutôt bien », selon Thierry Cotillard, qui liste pâtes, biscuits et produits d'hygiène.

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À l'image de ses concurrents, le patron d'Intermarché dénonce les hausses de prix demandées par les agro-industriels, citant Essity (Lotus) ou encore Mondelez (Lu et Oréo), alors que le prix de certaines matières premières a baissé. « Nous pourrions nous fâcher. On pourrait rationaliser les assortiments ? Si une marque nationale a 100 produits, si elle n'est pas raisonnable, peut-être que 60 produits suffiront ». Il compte aussi poursuivre ses campagnes d'affichage humoristiques pour attirer l'attention des consommateurs sur les marques qui font de la « shrinkflation » en réduisant les volumes dans les paquets sans baisser le prix, voire en l'augmentant.

 (Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 10/01/2024 à 13:02
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"L'important, c'est que les deux s'équilibrent " si on mange des pâtes au chocolat, le prix final du repas sera pareil qu'avant ? La réduflation j'avais remarqué ça pour le thé en boite métal, il y a quelques années, le thé Darjeeling avait augmenté...

à écrit le 10/01/2024 à 8:42
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LOL ! Bref la télévision de sept mètres par douze va passer de 12000 euros à 8000 ce qui laisse une sérieuse marge d'augmentation de profits sur les produits agro-alimentaires ! Alors elle est pas belle la vie !? ^^

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