GM abandonne sa demande d'aides en Europe

Le constructeur américain fait savoir qu'il assumera seul la restructuration de ses activités sur le Vieux continent.

"Puisque c'est comme cela, je boude". C'est en substance ce qu'a affirmé Opel mercredi. Contre toute attente. La filiale allemande de General Motors a en effet annoncé le retrait de ses demandes de garanties auprès des gouvernements européens, en raison d'un processus "beaucoup plus complexe et long qu'attendu". Indiquant que "les résultats ne sont toujours pas atteints" et restent "incertains", la branche germanique du groupe américain a précisé qu'elle assumerait seule ses besoins de financement. Le géant de l'automobile a mis ainsi fin à un an et demi de feuilleton, avec des milliers d'emplois en jeu.

Opel ne fait que répliquer à la fin de non-recevoir, opposée la semaine dernière par Berlin à sa demande d'aide. Le constructeur de Rüsselsheim réclamait depuis des mois aux pouvoirs publics d'outre-Rhin de garantir 1,1 milliard d'euros de prêts. Mais, en proie à une politique d'austérité draconienne, la chancelière Angela Merkel a finalement refusé. Il est vrai que Berlin était d'autant moins disposé à un coup de pouce que les autorités allemandes n'ont toujours pas digéré la volte-face peu diplomatique de GM l'an dernier. Le consortium de Detroit, mis en faillite puis nationalisé par Washington en 2009, avait décidé in extremis, fin 2010, de conserver Opel dans son giron après l'avoir mis en vente durant des mois et laissé la Chancelière négocier avec le canadien Magna, favori à la reprise. Les pouvoirs publics allemands estiment également que la situation de GM ayant été assainie, le groupe du Michigan n'a plus besoin de soutien.

GM ne demandait pas seulement un soutien au gouvernement allemand, mais aussi à l'Etat britannique, espagnol, belge, polonais et autrichien, pour un total de 1,8 milliard d'euros. Les coûts de restructuration de GM en Europe sont évalués à 3,3 milliards d'euros. L'Etat espagnol s'était dit prêt à apporter 300 millions d'euros de garanties et Londres 330 millions pour la branche britannique d'Opel, Vauxhall.

Un porte-parole de GM a précisé mercredi que le retrait des demandes d'aides publiques ne remettait pas en cause le plan de redressement, qui prévoit notamment la suppression de 8.000 postes en Europe - sur 46.000 -, dont la moitié outre-Rhin, et la fermeture de l'usine belge. Il a ajouté que le groupe ne prévoyait ni fermeture d'usine, ni suppressions de postes supplémentaires en Allemagne. Opel, dont les immatriculations en Europe (avec Vauxhall) ont encore fléchi de 18,7% en mai et de 6,8% sur cinq mois, ne prévoit pas de retour à l'équilibre financier avant 2011.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.