Automobile : après des rumeurs, Stellantis dément tout projet de fusion, notamment avec Renault

Après des rumeurs la semaine dernière, John Elkann le président de Stellantis, a démenti ce lundi tout projet de fusion avec un autre constructeur, et notamment une éventuelle union avec Renault. Il y a quelques jours, dans une interview accordée à l'agence Bloomberg, Carlos Tavares, directeur général du constructeur franco-italo-américain, n'avait pourtant pas exclu une éventuelle opération capitalistique de ce type, sans désigner quelconque cible.
« Il n'y a aucun projet à l'étude concernant des opérations de fusion de Stellantis avec d'autres constructeurs », assure ce lundi le président de Stellantis dans un communiqué.
« Il n'y a aucun projet à l'étude concernant des opérations de fusion de Stellantis avec d'autres constructeurs », assure ce lundi le président de Stellantis dans un communiqué. (Crédits : DADO RUVIC)

Dans le grand monde de l'automobile, c'est la rumeur qui court depuis la semaine dernière : le géant Stellantis envisagerait une méga-fusion avec un autre constructeur pour faciliter la consolidation du secteur en Europe face aux constructeurs chinois. La presse italienne aurait même spéculé sur une éventuelle union avec... Renault, le rival du groupe franco-italo-américain.

« La France à la manœuvre sur l'automobile. Le gouvernement parisien, actionnaire à la fois de Stellantis et de Renault, voit grand », avait ainsi rapporté dimanche le quotidien généraliste romain Il Messaggero. L'idée « est celle d'une fusion entre les deux groupes automobiles. Un mariage sous la houlette de l'exécutif dirigé par le président Macron » afin « d'accroître la mainmise sur le secteur » automobile européen, assurait le quotidien.

Démenti du groupe Stellantis

Clarification ce lundi : le président du groupe Stellantis, John Elkann, héritier de la famille Agnelli (fondateur de Fiat) dément fermement par voie de communiqué : « Il n'y a aucun projet à l'étude concernant des opérations de fusion de Stellantis avec d'autres constructeurs », assure le patron dans un communiqué.

Et d'expliquer que le constructeur « se concentre sur l'exécution de son plan stratégique » et « sur la mise en œuvre en temps voulu des projets annoncés pour renforcer ses activités sur tous les marchés où il est présent, y compris l'Italie », relève-t-il. Du côté de Renault, pas de son, pas d'image pour le moment. Interrogé par l'AFP, le constructeur tricolore n'a pas souhaité commenter.

Carlos Tavares n'exclut pas de nouvelles consolidations...

Ces rumeurs ne sont pas si infondées qu'elles n'y paraissent. Dans une récente interview accordée à l'agence de presse Bloomberg, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares n'a pas exclu une telle opération capitalistique dans l'absolu.

« Dans ce monde darwinien, les gars qui sont capables de protéger leurs résultats » sont ceux qui l'emporteront», a-t-il exprimé. Avant d'ajouter : « Tant que vous voyez mes chiffres au niveau adéquat, vous pouvez en conclure que je suis prêt pour tout type de consolidation. »

Comme argument de fond, le dirigeant lusophone et artisan de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler en 2021, brandit la concurrence féroce des constructeurs chinois : « Si l'industrie automobile ne bouge pas, elle disparaîtra sous l'offensive chinoise (...) Les groupes qui ne se sont pas préparés [à la concurrence chinoise sur l'électrique, ndlr] font face à des difficultés, ce qui signifie que nous devons, chez Stellantis, être prêts. Ceux qui n'auront pas fait leurs devoirs en matière de réduction des coûts sont ceux qui finiront dans le pétrin. »

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Interrogée sur la santé économique du groupe Renault, le patron avait assuré à Bloomberg qu'il observait ce que faisait le constructeur : « Nous verrons comment cela va évoluer, y compris aux yeux du gouvernement français. Je n'ai aucun intérêt particulier pour cette entreprise plus que pour une autre ; Je constate simplement qu'ils ont une stratégie différente. »

Quoiqu'il en soit, Stellantis, qui présentera ses résultats financiers dans quelques jours, aurait, selon les experts, les moyens de ses ambitions. Une note récente de Michael Tyndall, analyste chez HSBC, mise en lumière par Les Echos, évalue la trésorerie nette du groupe à 26,5 milliards d'euros à fin 2023. Soit plus de deux fois la valorisation actuelle de Renault en Bourse, et la moitié de celle de Ford ou General Motors.

Tensions entre Meloni et la direction de Stellantis

Le gouvernement de Giorgia Meloni et la direction de Stellantis (marques Peugeot, Citroën, Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Maserati, Lancia) ont récemment échangé de vives critiques par voie de presse. La chef de l'exécutif italien a ainsi accusé le constructeur automobile de « privilégier » les intérêts de la France depuis la fusion de PSA avec Fiat-Chrysler en 2021, tandis que Stellantis reproche à Rome de tourner le dos à l'électrique.

Pour rappel, l'Etat français a porté fin janvier ses droits de vote dans Stellantis à 9,6% tout en conservant une part de 6,1% du capital, alors que l'Etat italien n'est pas présent dans son capital. Quant à Renault, l'Etat français y dispose d'une part de 15%.


(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 06/02/2024 à 9:20
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Tavares semble être un bon gestionnaire et un bon prévisionniste....

à écrit le 06/02/2024 à 8:40
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Ce phénomène de regroupement d'usines qui fini par terrasser al concurrence ressemble beaucoup au même phénomène en local dans les villes moyennes à savoir toutes les concessions finissant en généra dans les mêmes mains générant une économie toujours...

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