Année compliquée pour Stellantis. La plateforme de l'automobile (Pfa) a dévoilé les chiffres des ventes de voitures aux particuliers pour l'année 2023, et ils sont largement en retrait par rapport aux performances du marché. Ses ventes n'ont augmenté que de 1,8%, contre 16% en moyenne pour le marché. Son grand rival, Renault, accroît quant à lui, ses ventes de 18,3 % et talonne Stellantis en parts de marché : 24,6% sur l'ensemble de l'année, à trois points de son rival.
Pis, aussi modeste soit-elle, l'augmentation des ventes de Stellantis est par ailleurs tirée par les succès d'Alfa Roméo, de Jeep et d'Opel. Les marques Peugeot et Citroën font, de leur côté, les moins bons résultats du groupe sur leur propre marché. La faute à une gamme de produits vieillissante selon le Christophe Musy, le directeur général France de Stellantis, qui rappelle que la Peugeot 3008, l'un des emblèmes de la marque, a été restylée il y a quatre ans. Idem pour la C3 dont la dernière génération date de 2016.
Tout miser sur la C3 et la 3008 électriques
En 2024, Stellantis misera donc sur ces deux best-sellers... en version électrique ! Si la ë-C3 a déjà été annoncée en grande pompe pour le printemps prochain au prix de 23.300 euros, on ne connaît pas encore le prix de la Peugeot 3008 électrique, prévue pour février 2024. Cette dernière devrait tout de même tourner autour de 40.000 euros, prix de sa commercialisation dans d'autres pays européens. Aujourd'hui, Renault a annoncé le prix de son futur Scénic électrique, à 39.900 euros et directement en concurrence avec la 3008. Cette annonce met un coup de pression à la marque au lion, qui devrait impérativement se situer sous la barre des 47.000 euros pour son futur modèle, si elle souhaite bénéficier du bonus écologique.
De son côté la C3 sera confrontée à la très attendue R5 de Renault annoncée à 25.000 euros. Pas d'inquiétude apparente pour Stellantis, qui souligne le très bon lancement de la Fiat 600 électrique en cette fin d'année. Le groupe mise également sur le leasing électrique du gouvernement pour booster les ventes de ses modèles. Pour rappel, le groupe propose la C3 électrique à partir de 54 euros par mois, la 208 électrique à 99 euros par mois ainsi que la 2008 électrique à 149 euros par mois.
Un marché automobile incertain
Stellantis se félicite néanmoins d'avoir résolu ses problèmes logistiques accumulés suite à la crise des semi-conducteurs. Le groupe espère relancer ses ventes grâce à la commercialisation en 2024 des véhicules dits MHEV ou mild-hybrid, soit les voitures composées d'un moteur thermique associé à une assistance électrique.
Pour l'année 2024, le constructeur s'attend à une stabilisation des commandes de véhicules, après une large diminution cette année. En effet, les commandes ont chuté de de 9 % en 2023 comparé à 2022, une année déjà en baisse. Toutefois, Stellantis a constaté un effet rebond des ventes cette fin d'année, lié aux annonces de modification du bonus ainsi qu'à l'anticipation d'achat de véhicules qui auront un malus plus important en 2024.
Du côté des experts du secteur en revanche, le marché de l'automobile pourrait chuter au deuxième trimestre si les nouveaux modèles tant attendus au printemps sont un échec commercial. Stellantis prédit 20 % de ses ventes en électrique en 2024, contre 15 % actuellement.
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