Automobile : la folle semaine du géant Stellantis

Ce mardi, le groupe Stellantis affichait un chiffre d'affaires en hausse de 7 % au troisième trimestre et une hausse de ses ventes de 11 %. Un résultat positif après plusieurs annonces importantes ces derniers jours. Derrière celles-ci, la stratégie du groupe pour ces prochains mois.
Stellantis affiche un chiffre d'affaires en hausse de 7 % au troisième trimestre, à 45,1 milliards d'euros.
Stellantis affiche un chiffre d'affaires en hausse de 7 % au troisième trimestre, à 45,1 milliards d'euros. (Crédits : STEVE MARCUS)

Lancement d'une large gamme de véhicules utilitaires, partenariat avec un constructeur chinois... ces derniers jours, le constructeur automobile Stellantis a multiplié les annonces. Aujourd'hui, le groupe affichait des résultats trimestriels au-dessus de la prévision des analystes, avec un chiffre d'affaires en hausse de 7 % au troisième trimestre, à 45,1 milliards d'euros. Une performance réalisée grâce à « une augmentation des volumes de ventes et à des prix stables, en partie compensés par des effets de change défavorables », précise Stellantis.

Le groupe a en effet vendu 1,4 million de voitures, en hausse de 11 % par rapport au même trimestre de 2022. Un résultat d'autant plus impressionnant que le constructeur franco-italo-américain a encaissé une perte de 3 milliards d'euros due à la grève des salariés, terminée samedi dernier par un accord d'augmentation des salaires de 25 %. L'ascension devrait donc s'accélérer, pour terminer l'année sur une marge opérationnelle ajustée à deux chiffres. Surtout, Stellantis place ses pions un peu partout, pour sécuriser son futur.

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 L'électrique, du doute à la conquête

« Nous sommes devenus le numéro deux en Europe, devant Tesla », a affirmé la directrice financière du groupe, Natalie Knight, lors d'un entretien après la publication des résultats. Stellantis, avec notamment ses Jeep Avenger, Peugeot e-208, Citroën Ami et Fiat e500, a vu ses ventes mondiales de véhicules à batterie électrique (BEV) « augmenter de 37 % par rapport au troisième trimestre 2022 », précise le groupe. Un résultat important, puisque le constructeur a un objectif de 100 % de vente de véhicules électriques à particulier en Europe et 50 % aux Etats-Unis d'ici 2030.

Pourtant, l'électrique n'avait pas la faveur de son dirigeant, Carlos Tavares, lors de la fusion des entités Fiat-Chrysler et PSA en 2021.

« Avec la voiture électrique, l'Europe a déroulé le tapis rouge aux constructeurs chinois », avait-il déclaré dans un entretien au journal Le Figaro en juillet dernier.

Mais depuis, le discours a bien changé. Vendredi dernier, le groupe annonçait son partenariat avec le constructeur chinois Leapmotor ainsi qu'une acquisition de 20 % du groupe. L'objectif : bénéficier de l'écosystème et des technologies du géant chinois dans les véhicules électriques en utilisant son réseau, en contrepartie, pour vendre les produits de Leapmotor.

Surtout, Stellantis va accélérer sur ce segment avec, notamment, la sortie de la future C3 électrique l'année prochaine à moins de 24.000 euros. « C'est l'une des étapes clé pour l'industrie », a insisté Natalie Knight.

Accélération sur de nouveaux segments

Le groupe renforce également sa stratégie sur les batteries électriques, en poussant la filière du recyclage. Ce mardi, le constructeur a annoncé la création d'une coentreprise avec la société française de combustibles nucléaires Orano. La production devrait démarrer en 2026.

L'entreprise a également annoncé la semaine dernière la sortie d'une gamme de 12 véhicules utilitaires, disponibles en version électrique également. Une stratégie qui peut questionner, tant la multiplicité de l'offre paraît excessive, mais le groupe capitalise sur de très fortes synergies pour diminuer les coûts. En témoigne la réduction de la diversité au niveau des fourgons. L'accélération dans le secteur du véhicule utilitaire est une aubaine pour les constructeurs, car les marges tournent autour de 15 %, contre 11 % par exemple pour les voitures particulières chez Stellantis.

Le retrait progressif de Chine

Malgré ces bons résultats, le groupe affiche un voyant au rouge : sa présence en Asie, en particulier en Chine. Les ventes sur ce territoire ont chuté de 33 % au troisième trimestre 2023 par rapport à 2022, notamment dû à la baisse des marques Peugeot et Jeep. Un résultat peu étonnant, car le directeur général du groupe, Carlos Tavares, avait annoncé se retirer progressivement de ce marché pour se concentrer sur le marché américain.

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Il y a deux semaines justement, Stellantis cédait trois de ses usines en Chine à son partenaire chinois Dongfeng, confirmant son retrait sur le plus grand marché automobile mondial. Pour autant, pas d'affolement pour le futur côté constructeur, selon la conclusion de Natalie Knight lors de la présentation des résultats : « Nous misons désormais principalement sur les volumes, grâce à nos nouveaux produits, c'est notre véritable moteur. Nous sommes en mesure de protéger notre rentabilité pour l'avenir ».

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Commentaire 1
à écrit le 01/11/2023 à 10:35
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Pendant que des financiers claironnent d’autres comme à l’image de cette jeune femme objet de cet article de mon quotidien matinal utilisent leurs bagnoles avec la boule au ventre de tomber en panne. Petite 208 moteur 1.2 Puretech de 68 CH de chez St...

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