Automobile : accord trouvé entre les grévistes et Stellantis, actant la fin de la grève au Canada

Le syndicat canadien de l'automobile, Unifor, a mis fin à une courte grève qui avait commencé ce lundi matin dans les usines exploitées par le géant européen de l'automobile Stellantis au Canada. Un accord a été trouvé entre les deux parties, portant sur un nouveau contrat de travail couvrant plus de 8.200 employés, sans plus de détails pour le moment.
Le syndicat a déclaré que ses négociateurs se préparaient à poursuivre les négociations avec les représentants de l'entreprise.
Le syndicat a déclaré que ses négociateurs se préparaient à poursuivre les négociations avec les représentants de l'entreprise. (Crédits : GONZALO FUENTES)

[Article publié le lundi 30 octobre à 10h30, mis à jour à 14h28] Elle n'aura duré que quelques heures. La grève lancée ce lundi 30 octobre à minuit dans tous les sites canadiens du constructeur automobile Stellantis a été levée en début d'après-midi.

« Un accord de principe a été conclu avec Stellantis, mettant fin aux actions de grève (...) », a déclaré le syndicat canadien de l'automobile, Unifor, à l'origine du mouvement, dans un communiqué envoyé par courriel.

L'accord porterait sur un nouveau contrat de travail couvrant plus de 8.200 employés, sans plus de détails pour le moment. Stellantis n'est pas disponible dans l'immédiat pour s'exprimer sur le sujet.

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Augmenter les salaires et les retraites

Les grévistes canadiens réclamaient une augmentation des salaires et des améliorations des retraites. Malgré le début de la grève, l'Unifor avait précisé que ses négociateurs se préparaient néanmoins à poursuivre les négociations avec les représentants de l'entreprise.

« Nous continuerons de négocier de bonne foi jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Nous espérons que tout le monde retournera au travail le plus tôt possible », avait de son côté déclaré LouAnn Gosselin, responsable des communications de Stellantis au Canada, dans un communiqué.

Le syndicat a fait pression sur Stellantis pour qu'elle suive le modèle établi par Unifor, lors de négociations antérieures sur les nouveaux contrats chez Ford et General Motors (GM).

Sortie de grève chez Ford aux Etats-Unis

Cette nouvelle grève dans l'industrie automobile au Canada n'a en tout cas aucun impact sur les grèves des United Auto Workers (UAW) aux États-Unis, visant Stellantis et les autres géants de Détroit, Ford et General Motors. Les dirigeants du UAW, syndicat américain des ouvriers de l'automobile, ont d'ailleurs approuvé dimanche 29 octobre un nouvel accord de principe avec le constructeur Ford.

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Dans le détail, il comprend notamment plus de 8 milliards de dollars d'investissements manufacturiers. Plusieurs ajustements liés au coût de la vie ont été négociés, ce qui permettra une hausse de 33% du salaire, soit 42 dollars de l'heure. A l'instar de celui conclu avec Ford, tout accord préliminaire avec le groupe italo-franco-américain Stellantis devra être ratifié par un vote des membres de l'UAW.

General Motors empêtré

Du côté du constructeur General Motors, la sortie de crise est moins évidente. Il est désormais le dernier des grands constructeurs américains à ne pas être parvenu à un accord avec le syndicat automobile UAW. Son usine d'Arlington (Texas) est la dernière en date à être touchée par le mouvement de grève aux Etats-Unis, alors que le groupe a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

On ne sait pas précisément dans l'immédiat les raisons pour lesquelles les négociations entre l'UAW et GM, ont échoué. Des sources ont déclaré que l'un des principaux points de contentieux concernait les retraites. Shawn Fain, le président de l'UAW, a demandé samedi aux employés de l'usine GM de Spring Hill, dans le Tennessee, de stopper leur activité, citant le « refus irresponsable » de la direction de GM d'accepter un « accord équitable ».

Contexte de revendications aux Etats-Unis

Selon le ministère américain du Travail, aux Etats-Unis, le nombre de jours ouvrés non-travaillés pour cause de grève a bondi cet été pour atteindre 4,1 millions en août, un plus haut en vingt-trois ans et davantage que le cumul des sept mois précédents.

Automobile, santé, restauration, armement, aérien, internet, spectacle... Les Américains profitent, depuis plusieurs mois, du pouvoir de négociation procuré par un chômage bas pour réclamer - et obtenir - de meilleures conditions, dans un contexte d'inflation élevée. Les velléités de syndicalisation chez les grandes entreprises américaines (Amazon, Starbucks notamment) se multiplient.

« Les travailleurs n'ont pas eu autant de force de levier depuis des décennies, et certainement pas depuis la récession de 2008-2009 », analyse auprès de l'AFP Susan Schurman, professeure spécialisée sur les relations dans le monde du travail à l'université Rutgers. « La dernière fois » que les Etats-Unis ont connu des mouvements sociaux de cette ampleur, « c'était dans les années 1930 », souligne-t-elle.

Aux Etats-Unis, « les employés de la base, les cols bleus, sont à la traîne, les salaires sont stables depuis des décennies parce que le pouvoir de négociation était du côté des employeurs », poursuit-elle.

« Mais la pandémie a changé tout ça. Tout d'un coup, le marché du travail s'est tendu, les employeurs ont des difficultés à recruter et par conséquent, les syndicats peuvent mettre la pression », souligne-t-elle. « C'est ce qu'il se passe depuis un an ».

Dans l'automobile, la situation est « spéciale », nuance l'experte. « Les employés ont fait d'énormes sacrifices » lors du sauvetage du secteur après la crise de 2008 et maintenant, avec la reprise, « les dirigeants reçoivent beaucoup d'argent et les ouvriers veulent leur part ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 30/10/2023 à 13:10
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Bonjour, quel surprise....

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