Automobile : le marché français réalise une belle percée en février

Le marché de l'automobile français résiste et réalise même son meilleur mois de février depuis la crise sanitaire. Les voitures électriques se retrouvent boostées en ce début d'année par les aides, et certains constructeurs comme Stellantis raflent la mise.
Au total, 142.597 voitures particulières neuves ont été immatriculées en février.
Au total, 142.597 voitures particulières neuves ont été immatriculées en février. (Crédits : shutterstock)

Bonne nouvelle pour l'automobile français. Le marché a réalisé son meilleur mois de février depuis le début de la crise sanitaire, en hausse de 13% sur un an, selon des statistiques publiées ce vendredi. Au total, 142.597 voitures particulières neuves ont été immatriculées en février, un chiffre légèrement dopé par un jour ouvrable de plus en cette année bissextile, a précisé dans un communiqué la Plateforme automobile (PFA) qui regroupe constructeurs et équipementiers français.

Lors des deux premiers mois de l'année en cours, le marché a, qui plus est, crû de 11,2% par rapport à la même période de 2023. Un soulagement alors que la pandémie, la désorganisation des chaînes logistiques et la pénurie de semi-conducteurs, ainsi que l'inflation, ont porté un coup sévère aux ventes de voitures neuves en France depuis quatre ans : en février 2019 et 2020, les fabricants avaient écoulé quelque 170.000 unités.

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L'électrique boosté par les aides... pour le moment

Depuis le début de 2024, 17,3% des immatriculations ont concerné les véhicules électriques, soit +2,9 points sur un an. De leur côté, les hybrides ont capté 36,7% du marché (+4,8 pts). Il faut dire qu'en début d'année, l'électrique a reçu un coup de pouce avec la mise en place du leasing social par le gouvernement. Pour rappel, ce leasing a permis à 50.000 ménages moins aisés d'accéder à une voiture électrique autour de 100 euros par mois. Mais victime de son succès, l'Etat a décidé de le suspendre pour cette année après avoir « dépassé » ses objectifs initiaux. L'opération redémarrera fin 2024 pour l'année 2025, a précisé la présidence.

La part des motorisations classiques s'en est logiquement ressentie, les motorisations essence tombant à 33,9% (-4,1 pts) et les diesels, qui régnaient sans partage sur les immatriculations il y a dix ans, sombrant vers l'anecdotique (7,5%, -3,9 pts).

Mais cette tendance portée par les aides devrait s'essouffler puisque le gouvernement a annoncé la fin du bonus à l'achat pour les entreprises. En effet, les véhicules électriques neufs sont majoritairement achetés par ces dernières, alimentant par la suite le marché de l'occasion. De quoi inquiéter l'écosystème de la voiture électrique. D'autant qu'un coup de rabot a été passé sur les autres aides : 1.000 euros de moins sur le bonus écologique pour les plus aisés ou encore des limites sur la prime à la casse.

La nouvelle version du bonus est en plus basée sur les critères de production des matériaux du véhicule, sa batterie ainsi que son transport. Ainsi, seuls quatre modèles made in France peuvent continuer à bénéficier de cette subvention : la Megane ou la Zoe de Renault, ainsi que la DS3 et l'Opel Mokka de Stellantis. Leurs prix initiaux oscillent entre 35.000 et plus de 45.000 euros, selon les options. La future R5 de Renault, annoncée au printemps 2024 et fabriquée au pôle Electricity à Douai, devrait elle aussi intégrer ce dispositif.

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Stellantis rafle la mise, Renault à la traîne

Côté constructeurs, Stellantis a confirmé en février son fort rebond du mois précédent avec une croissance de 21% sur un an, tirée par Jeep (+117%), Fiat (+70%), Citroën (+29,6%) et Opel (+24,3%). Le groupe franco-italo-américain a capté 31,9% du marché, une hausse de deux points par rapport au même mois de 2023.

A distance avec 22,6% des immatriculations mensuelles, le groupe Renault a connu une croissance inférieure à la moyenne du marché (+5,9%), lestée par sa marque à prix modérés Dacia (-1,4%) qui représente le tiers de ses ventes. Le constructeur français a cependant présenté lundi à Genève sa nouvelle R5 à batterie, le retour de son modèle iconique censé démocratiser l'électrique grâce à une première version à 25.000 euros.

Premier importateur, le groupe Volkswagen a lui aussi décroché par rapport à la tendance mensuelle (+4,5%), ses marques vedettes Volkswagen, Skoda et Audi évoluant dans le rouge sur un an et Seat se contentant d'une croissance de 2,9%. Le géant allemand règne néanmoins sur 12,9% du marché. Le groupe Toyota, précurseur et spécialiste des voitures hybrides, le suit avec 7,5% des immatriculations de février, s'offrant une croissance de 24,4% sur un an grâce à la grande forme de Lexus (+119,3%) mais aussi de Toyota (+21,7%) sur des volumes 20 fois plus importants.

Autre géant asiatique, Hyundai (avec Kia) pointe à la cinquième place, détenant 5,3% des immatriculations, même si le groupe sud-coréen n'a connu qu'une croissance mensuelle modeste de 4,5%. Il devance BMW en volume (5% du marché, mais progression mensuelle de 28,3%). A noter parmi les « petits poucets », les bonds de Volvo (+63%) Suzuki (+54,3%) et Land Rover (+32,5%).

En revanche, après un début d'année en fanfare, le fabricant américain de voitures électriques Tesla a subi un revers en février avec une chute de ses immatriculations de 3,9%. Mais ses 54,5% de croissance sur un an au cours des deux premiers mois de 2024 lui permettent d'atteindre 2,4% du marché français. L'enjeu sera donc de maintenir le cap pour le reste de l'année...

(Avec AFP)

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