En France, les ventes de voitures hybrides s'envolent

Les ventes de voitures hybrides sont en hausse de 34% en 2023. Résultat, elles détiennent la deuxième part de marché derrière les véhicules à essence.
La Renault Captur II est la voiture hybride la plus vendue sur le marché français cette année.
La Renault Captur II est la voiture hybride la plus vendue sur le marché français cette année. (Crédits : Renault)

Les voitures hybrides ont le vent en poupe. En 2023, ces véhicules mi-essence mi-électriques ont enregistré une croissance de 34% d'après le cabinet AAA data. Résultat, elles atteignent une part de marché de 36%, soit la première motorisation devant l'essence. Les voitures électriques, de leur côté, atteignent cette année presque 17% de part de marché.

Les récents changements de directives en matière d'électrification ont favorisé cette croissance. Dernier en date : la baisse du bonus écologique de 1.000 euros pour les véhicules électriques neufs la semaine dernière. Les élections européennes en juin et l'incertitude qui pourrait en découler sur le maintien du calendrier de sortie des motorisations thermiques aujourd'hui fixé en 2035 pour les voitures neuves renforcent également l'attentisme alors que l'ouverture éventuelle aux carburants de synthèse dans les moteurs thermiques après 2035 favorise l'attrait vers ces motorisations D'autant que les voitures hybrides cumulent plusieurs avantages : moins coûteuses que l'électrique, une autonomie plus élevée et des niveaux d'émissions plus bas que les voitures thermiques permettant de rentrer dans les Zones à faibles émissions pendant encore plusieurs années.

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En revanche, tous les hybrides ne progressent pas de la même manière en France. Le véritable succès concerne ainsi les hybrides dits « simples », soit les voitures avec une très petite batterie qui se rechargent lors des phases de décélération ou de freinage. Ces voitures restent alimentées uniquement par les hydrocarbures, principalement l'essence. En janvier, leur part a augmenté entre 23% et 43% selon le degré d'hybridation.

L'hybride simple en croissance constante

Et cette croissance devrait continuer car de plus en plus de constructeurs ne proposent plus que des modèles en hybrides simples. C'est le cas par exemple de Renault et ses modèles Captur II et Arkana ou encore des Toyota Yaris et Toyota Yaris Cross, toutes deux dans le top 20 des voitures les plus vendues en France en 2023.

Le constructeur japonais mise d'ailleurs sur la technologie hybride pour garder sa place de numéro un sur le marché automobile mondial. Ainsi, Toyota a commercialisé 79% de ses ventes en hybrides simples cette année et vise toujours 70% pour 2027. Il compte cependant réduire cette part à 32% d'ici à 2030 pour axer sa stratégie sur l'électrique. En cause : la taxation sur les émissions en CO2 et sur le poids qui s'étendra aux véhicules hybrides l'année prochaine.

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Les hybrides rechargeables résistent

Et sur ce point-là, ce sont les voitures hybrides rechargeables, l'autre technologie hybride, qui pourraient être pénalisées. Ces véhicules, présentés comme « le meilleur des deux mondes », combinent une batterie électrique, d'une autonomie de 50 km généralement pour rouler en ville, avec un moteur thermique pour les longues distances. Ces voitures, plus lourdes que les véhicules thermiques, auront davantage de malus l'année prochaine. Récemment, la votation d'augmenter le stationnement pour les SUV à Paris les a également particulièrement ciblés car la limite de poids était la même que pour les voitures thermiques, pourtant bien plus légères.

D'autant que l'Union européenne regarde actuellement de très près les consommations réelles de ces véhicules, ciblés par les associations environnementales qui les accusent de polluer davantage que ce qui est affiché par les constructeurs. De nouvelles pénalités pourraient s'appliquer dès 2025. Malgré ces réglementations, cette technologie représente 9% de parts de marché en France selon AAA data, affichant ainsi une certaine stabilité depuis plusieurs années.

« Il y a toute une série d'usages où cette technologie fait sens », a réagi Marc Mortureux, le directeur de la Plateforme automobile (Pfa) lors du bilan de l'année, ajoutant qu'« elle reste une possibilité intéressante [pour la transition de la mobilité ] si on l'utilise intelligemment ».

D'autant que les avancées des batteries de véhicules électriques se retrouvent dans ses modèles. Plusieurs constructeurs ont ainsi présenté des voitures hybrides rechargeables avec une autonomie de 100 kilomètres.

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Problème : les hybrides rechargeables, « privilégiées par les professionnels » d'après AAA data, sont trop souvent utilisées uniquement sur leur moteur thermique, car les entreprises n'installent pas toujours des bornes de recharge ou les salariés ne pensent pas à recharger les batteries. De fait, une loi proposée par le député Damien Adam (Renaissance) en décembre demande l'arrêt de la prise en compte des voitures hybrides rechargeables dans les quotas de véhicules à faibles émissions imposés aux flottes d'entreprises.

Les constructeurs chinois s'y mettent aussi

Un avenir incertain attend donc cette hybridation jugée « de transition » avant le passage au tout électrique. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de nouveaux entrants : les constructeurs chinois. Longtemps craints pour leurs véhicules électriques à des prix attractifs, ils attaquent le marché cette année avec des modèles hybrides. Une réponse à l'arrêt du bonus écologique sur leurs véhicules électriques. Ainsi, le constructeur MG lancera deux citadines en hybrides simples sur les segment B et B-SUV en 2024 pour affronter directement les Toyota Yaris et Yaris Cross. Une nouvelle hybride rechargeable sur le segment C-SUV viendra compléter la gamme de produits cette année.

De son côté, le géant BYD présentera son premier véhicule hybride rechargeable en Europe doté de sa nouvelle technologie, censé économiser davantage d'énergie, au Salon international de l'automobile de Genève le 26 février prochain. « L'hybride va continuer de progresser peu à peu avec la diminution du thermique »anticipe Nicolas Le Bigot, directeur des affaires environnementales, techniques et réglementaires à la Plateforme automobile. « En 2030, nous aurons sûrement 50% de voitures électriques et le reste sera essentiellement des voitures hybrides ».

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Commentaires 10
à écrit le 19/02/2024 à 16:48
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c'est bien quand ca marche ce qui nest pas toujours le cas chez un constructeur francais dont le siege est a boulogne et le service apres vente aux abonnés absent dans ce cas de figure pour vous garantir la fiabilité a plus de 24 mois ....par co...

à écrit le 19/02/2024 à 16:41
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Tout le monde se plaint mais la vente des voitures à 40 voire 50Keuros s'envole. Chercher l'erreur.

à écrit le 19/02/2024 à 11:57
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Les véhicules équipés d'un systèmes micro-hybrides, ou mild hybrid, constitués d'un alterno-démarreur et d'une batterie de faible puissance électrique (48v) ne devraient pas être considérées comme des hybrides. Ce système qui n'apporte pas grand-chos...

à écrit le 19/02/2024 à 11:29
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Je discutais avec un chauffeur de taxi parisien ces derniers jours qui était très satisfait de son hybride sachant qu'il parcourait environ 100.000 km par an en ville et banlieue .

à écrit le 19/02/2024 à 10:23
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"qui les accusent de polluer davantage que ce qui est affiché par les constructeurs." ils sont bien obligés de calculer les émissions de CO2 selon une répartition 'type' ville/route sachant que ça ne correspondra sans doute à personne (j'ai fait 1% d...

le 19/02/2024 à 13:43
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Elle se recharge comment la batterie? Ben sur une prise de courant puisque c'est une hybride rechargeable.

à écrit le 19/02/2024 à 10:21
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Bonjour, bien dire que la hausse de l'électricité est catastrophique... D'ailleurs, je rappelle que le gouvernement a fermé beaucoup d'aide a l'achat de voiture électrique, ils faut dire que les plus riche ons acheter des haut de gamme a 47000 euros...

à écrit le 19/02/2024 à 9:59
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La SNCF reste, et de loin, la meilleure amie des vendeurs de voiture ! 🏁 🏎️

le 19/02/2024 à 12:44
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Tout à fait d'accord avec vous: les constructeurs automobiles peuvent remercier la CGT-cheminots et Sud-Rail.

à écrit le 19/02/2024 à 7:17
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La pire des solutions ! LOL ! Nos dirigeants sont nuls.

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