Les chiffres sont réjouissants. Les ventes de voitures neuves ont augmenté de 46% en mai, et de 50% depuis le début de l'année en France. Sauf que cette performance bénéficie d'un effet de comparaison très favorable puisque le marché s'était écroulé sur la même période 2020 sous l'effet de la crise du Coronavirus. A l'époque, cette crise sanitaire avait provoqué la fermeture de la plupart des usines automobiles européennes et réduit les ventes à néant. Ainsi, en comparaison sur deux ans, c'est-à-dire par rapport au niveau d'avant-crise, le marché français reste en baisse de 22% sur cinq mois, et de 27% sur le seul mois de mai.
Les particuliers manquent encore à l'appel
Pour le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), cette mauvaise performance s'explique notamment par une mauvaise reprise des ventes à particulier. D'après François Roudier, porte-parole du CCFA, « ces chiffres sont cohérents avec les récentes études de l'INSEE et de Rexecode qui indiquent que la reprise de la consommation se fera d'abord sur des produits de consommation courante et le logement, il y a encore un attentisme des particuliers sur les achats de véhicules ». En outre, la crise des semi-conducteurs pousse les constructeurs à favoriser les modèles haut-de-gamme dans les attributions de leurs maigres approvisionnements, soit des modèles qui ne sont pas forcément les plus demandés par le grand public.
Vers un rebond au second semestre ?
Il est également possible que le particulier continue à se diriger de plus en plus vers le marché de l'occasion, accentuant un phénomène amorcé au mitan des années 2010. François Roudier estime toutefois que compte tenu des ventes 2020 et du début d'année, le marché de l'occasion récente va rapidement s'assécher.
Le CCFA table toujours sur un marché en baisse de 10% sur l'ensemble de l'année avec en perspective un fort rebond au second semestre, sauf quatrième vague de crise sanitaire.
L'autre phénomène de ce mois de mai, c'est la parité du mix entre diesel et hybride. En 2020, les motorisations hybrides ont représenté 11% des ventes, contre 32% pour le diesel. Depuis le début de l'année, elles se valent à 23,5% des ventes neuves. Les voitures électriques, elles, ont évolué moins vite en proportion à 7,1% des ventes (+0,6 point). En volume, elles passent tout de même de 31.200 immatriculations à 51.600. En tout, les voitures dites électrifiées représentent désormais 31% des ventes de voitures neuves en France.
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