Voiture électrique : quel avenir pour la Dacia Spring (Renault) construite en Chine avec le « bonus » écologique français ?

Dacia affiche de solides résultats ce troisième trimestre, en partie tirés par sa voiture électrique chinoise, la Spring. Mais avec l'arrivée de la nouvelle Citroën et des futures R5 et Volkswagen ID.2, que restera-t-il de la pépite low cost du groupe Renault ?
Les ventes de la Dacia Spring ont bondi de 40,6 % ce troisième trimestre par rapport à 2022.
Les ventes de la Dacia Spring ont bondi de 40,6 % ce troisième trimestre par rapport à 2022. (Crédits : Dacia)

Médaille d'argent pour Dacia. La marque roumaine du groupe Renault se place en deuxième position en part de marché au troisième trimestre. Et ce, en partie grâce à son modèle électrique, la Dacia Spring, dont les ventes ont bondi de 40,6 % par rapport à 2022, à 43.000 exemplaires depuis début janvier. Peu de technologies, une autonomie de 200 kilomètres et un prix à partir de 20.800 euros. Une combinaison qui a porté ses fruits et hisse la marque en modèle électrique. Cependant, la recette Dacia commence à s'essouffler quelque peu car les ventes ces derniers mois n'ont augmenté que de 2,4 %.

Surtout, la Spring pourrait également voir son ascension se stopper net. Elle est, pour l'heure, la seule voiture sur le segment des petites citadines à ce prix-là. Mais pour combien de temps encore ? Car ce mardi, Citroën annonçait la sortie de sa nouvelle C3 électrique, à 23.300 euros. Sur le papier, la marque aux chevrons est plus chère. Mais plus pour longtemps.

« Dans les conditions actuelles de production, des modèles comme la Dacia Spring ou le constructeur chinois MG ne devraient pas bénéficier du bonus l'année prochaine », a assuré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, il y a un mois. En janvier 2024, le nouveau bonus écologique de 5.000 euros ou 7.000 euros pour les ménages les plus faibles devrait exclure d'office les voitures produites en Chine, dont la Dacia Spring. Cette dernière resterait donc au-dessus de la barre symbolique des 20.000 euros tandis que la C3 électrique passerait en-dessous... Avec de meilleures prestations !

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La Dacia Spring, une contre-attaque en 2024 ?

L'année 2024 s'annonce donc plus difficile pour Dacia. À cette nouvelle concurrente, s'ajouteront ensuite celle de la R5 de Renault, également annoncée à 25.000 euros ainsi que la Volkswagen ID.2 en 2025. Sans compter l'arrivée des constructeurs asiatiques, à des prix encore plus attractifs. En coulisse, il faudra trouver une nouvelle arme pour Dacia. Première réponse : un retour en Europe afin de bénéficier du bonus. Une hypothèse balayée, en mai dernier, par son directeur des ventes, Xavier Martinet :

« Nous nous posons la question tous les six mois. Mais, actuellement, rapatrier la Dacia Spring en Europe coûterait trop cher. Si, à terme, le marché de l'électrique ouvre des opportunités, cela fait sens de produire à côté de là où l'on vend. Les volumes ne sont pas encore suffisants, il faut plus de 100.000 voitures produites dans une usine si l'on veut amortir les coûts, nous sommes à 60.000 unités par an. »

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Une décision qui pourrait changer au vu de l'arrivée rapide de la ë-C3. Avant de revenir en Europe, Dacia va lancer une contre-attaque dès 2024 avec des modifications annoncées de sa Spring pour 2024. Pas sur le prix, mais sur le design en particulier ainsi que les technologies, a-t-on à peine soufflé, côté Dacia. Pour l'heure, tout reste confidentiel.

Une voiture en dessous de 15.000 euros

Pourtant, Dacia a déjà proposé une amélioration de son modèle électrique cette année, en proposant une version Extreme avec un moteur plus puissant. La pépite électrique est donc passée de 45 à 65 chevaux, pour une augmentation de 1.500 euros. Mais une voiture low cost à 22.000 euros fait grincer des dents.

Lors d'une visite des usines à Bucarest, il y a quelques mois, le directeur de Dacia avait évoqué une stratégie au long cours : « Nous resterons sur notre ligne directrice, il faudra regarder ce qu'on pourra produire en 2027-2028, lors du remplacement de la Sandero, pour 25.000, 20.000 ou même 15.000 euros ».

L'idée est de bénéficier des synergies avec la maison mère Renault afin de fabriquer une voiture électrique en dessous de la barre des 15.000 euros, un exploit. Mais d'ici un renouveau de la Sandero, en 2027, il faudra redoubler d'efforts pour que la Dacia Spring conserve sa deuxième place européenne des voitures électriques, derrière la Model Y de Tesla, mais devant la Peugeot 208.

Dacia en petite forme

La marque roumaine a dévoilé ses résultats de chiffre d'affaires ce jeudi. Si la hausse continue en 2023, à 16,7 %, la croissance ralentie ce dernier trimestre, à 2,4 %. Dans le détail, la Spring augmente de 40,6 %, la Sandero à 18,3 %, la Duster à 4,1 % et la Jogger à 76,1 %. Dacia reste en deuxième position en part de marché chez les particuliers, à 8,4 %, en petite hausse de 0,8 point par rapport à l'année 2022.

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Commentaire 1
à écrit le 19/10/2023 à 13:25
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Généralement le premier parti garde une avance sur ses concurrents car il profite de son expérience pour s'améliorer alors que les autres en sont encore dans la phase d'ajustement .

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